Everest a écrit : ↑29 août 2021, 22:57A te lire , j'ai plutot l'impression que tu n'es pas dans la meilleure période de ta vie et que tu as besoin d'aide...
Oui.
Everest a écrit : ↑29 août 2021, 22:57Et je te cite : "Je m'enterre dans la pornographie et les pensées malsaines qui vont avec, la dépression, ....."
Peut etre par commencer à te détacher de cela , et je pense que le reste ira mieux.......
Et oui, aussi.
J'ai supprimé tout le porno de mon disque dur, j'essaye d'arrêter toute cette m...
Ajouté 5 heures 37 minutes 20 secondes après :
Le désespoir sexuel est quelque chose d’horrible. À la longue, il transforme les pulsions passagères tout-à-fait normales en monstres psychiques incontrôlables. Il rend la vie plus terne et plus cruelle au quotidien. Il empêche de considérer autrui comme un allié, parce qu’autrui n’est plus qu’un bourreau qui se joue de nos désirs. Il est auto-générateur, c’est-à-dire qu’il se repaît de lui-même comme un ogre insatiable. Il fait de ses conséquences les plus puissants renforts de ses causes.
De manière générale, il est la preuve que la nature a toujours un ascendant sur la culture. Au point où j’en suis je préférerais probablement être asexuel, ne rien ressentir quitte à perdre un pan entier de l’humanité. D’autant plus que l’acte devient quelque chose de plus en plus compliqué à réparer à mesure que les années passent. Mais non. Ce n’est pas si simple. Cette pulsion se contrefout du psychisme et de la réflexion. Elle renverse tout sur son passage, elle est bête et méchante comme tous les dictateurs.
Que puis-je faire face à elle, si ce n’est de la subir comme une éternelle punition ? Je n’ai rien demandé, je n’ai pas choisi d’avoir un parcours qui me rend inapte à l’appréhender sereinement. Je ne suis qu’une feuille morte balayée par le vent. Je suis devenu pervers par la force des choses, pas parce que cela me plaît ou me correspond.
Je me bats chaque jour pour ne pas transformer cette souffrance en comportements inappropriés, pour ne pas détester collectivement des femmes qui individuellement n’y sont pour rien. À part ici, peu de gens sont capables de comprendre les implications mentales qu’impose une vie d’ascèse quand elle n’est même pas soutenue par une quelconque transcendance religieuse ou morale. Ma privation n’a d’autre raison d'être que moi-même. C’est une équation totalement bizarre qui prend la forme d’une malédiction.
Je préférerais sincèrement ne pas avoir à parler de ça, et le vivre sans exhibition dans mon jardin secret. Mais mon jardin secret n’est qu’un terrain vague à l’abandon, où plus rien d’autre que les fleurs du regret ne pousse depuis bien longtemps.
Le plus horrible, c’est que le bonheur n’est jamais qu’à quelques pas. Tapis dans l’ombre, à l’abri de la moindre rencontre, même pas si bien caché. Le bonheur, cette simple équation passagère de la vie, est tout aussi victime que moi dans cette affaire. Il ne peut rien y faire. Il ne fournit pas les armes qui concourent à son apparition, il en est seulement le réceptacle. Il m’attend sans préjugé, ne m’est pas hostile par définition. Simplement il ne connaît pas plus le chemin que moi.