[Roulian]

On connait le "grand classique" où la simple présence d'une personne nous fait ressentir quelque chose de fort, on en perd tous nos moyens, on a des papillons dans le ventre, mais la personne ne réagit pas à nos signaux, ou bien on arrive à être suffisamment fort pour lire en nous, savoir que ce n'est qu'une attraction purement physique qui ne nous fait pas voir la personne telle qu'elle est réellement, et que la relation qui découlerait de cela ne nous satisferait pas.

Depuis quelques temps, je me demande si je ne connaitrais pas une expérience à l'opposé de celle-ci. Il y a une collègue que je connais depuis des années maintenant, on ne se voit que dans le cadre du travail, et à chaque fois que l'on doit bosser ensemble, on est très efficace. Cela fait plusieurs fois qu'on discute d'autres choses que du travail, et je dirais qu'on commence à être assez complices, on a tous les deux tendance à être souriants et dynamiques au travail et on se fait confiance. Mais je ne ressens pas le moindre petit début d'attirance physique pour elle. Je sais qu'elle est célibataire, qu'elle aimerait bien rencontrer un amoureux, et en fait je ne sais pas du tout si elle me voit comme un collègue sympa ou autre chose. Cela me dépite un peu parce que je "l'aime bien" mais pas plus, et cela fait plusieurs fois que je me reproche de ne rien ressentir pour elle (ce qui est stupide, je le sais très bien ). Est-ce que tout ceci parle à d'autres parmi vous ?

[Gib]

Hello,

Pourquoi t'en vouloir de ne rien ressentir pour elle ?
Je ne pense pas que parce que deux personnes sont célibataires et s'entendent elle doivent forcément se mettre ensemble.
Profite du fait que tu t'entends très bien avec une collègue et qui sait, peut-être qu'elle deviendra une super amie !

[Eden]

Bonsoir,
Pour répondre à ta question, non ca ne me parle pas vraiment, de vouloir être attiré par quelqu’un (ou regretter de ne pas l’être) parce que je m’entendrais bien avec elle.
Le titre du sujet est parlant, on peut aimer avec la cerveau ou avec le cœur (voir avec l’entre-jambe pour certains ) et il arrive que les deux ne se rejoignent pas. Après selon ce que tu cherches, n’avoir que l’un pourrait suffire.
Mais si tu veux pousser l’expérience et que tu n’as pas peur de te faire « griller » sur ton lieu de travail, tu pourrais la fréquenter hors contexte professionnel et la découvrir sous un autre jour… Parce que des gens pas attirés aux premier abord, ni au deuxième etc mais qui finissent par l’être, je pense que ca peut arriver.
Sinon il y a pas de mal à rester bons collègues non plus, tu n’as rien à te reprocher à mon sens.

[Amelie]

Je ne suis pas la mieux placée pour te répondre car je ne comprends pas très bien l’attirance physique et je crois même que beaucoup de gens confondent ça avec attirance esthétique (on aime le physique de quelqu’un sans avoir des pensées sexuelles envers cette personne). Si tu as déjà ressenti assez facilement ce début d’attraction envers d’autres personnes dans un contexte similaire, alors visiblement il y a un truc qui manque avec elle et ça ne sert à rien de se forcer. Si tu penses être demisexuel, le forum aven a une section dédiée où tu pourras poser cette question. La définition du terme dit qu’il faut avoir une connexion émotionnelle forte avant de ressentir de l’attirance. Pour moi, ça veut dire qu’il faut y avoir aussi une forme de vulnérabilité, mais chacun interprète ce terme un peu à sa façon. Mais sans parler d’attirance, il faut qu’il y ait un sorte d’élan d’aller vers la personne, une envie de mieux la connaître.

[MathSo]

Cela me dépite un peu parce que je "l'aime bien" mais pas plus, et cela fait plusieurs fois que je me reproche de ne rien ressentir pour elle (ce qui est stupide, je le sais très bien )

Surtout, je pense qu'il ne faut absolument pas que tu te reproches quoi que ce soit. Même si tu t'entends très bien avec ta collègue, tu as le droit de ne pas ressentir de sentiments pour elle. Être très proche et très bien s'entendre avec une autre personne ne veut pas dire qu'il faille obligatoire se mettre en couple avec. Et ceci, je ne compte pas le nombre de fois que j'ai pu le constater avec certaines personnes de mon entourage.

La non réciprocité des sentiments ne vient pas uniquement du côté féminin, elle peut aussi arriver du côté masculin. Et donc en ce sens, tu n'as pas à te sentir coupable de ne rien ressentir pour elle. Et si jamais elle te dévoile ses sentiments, tu n'as pas à te sentir coupable non plus de lui dire que ce n'est pas réciproque.

Je conçois que la VT puisse être un "problème" pour certains, mais ce n'est pas pour cette raison qu'il faille se forcer si tu n'en ressens aucune envie .

[Roulian]

Je vous remercie tous pour vos réponses !

Je pense que je suis influencé par le fait que c'est sans doute la femme avec laquelle je me sens le plus à l'aise parmi celles que je peux côtoyer (bon, il n'y en a pas énormément non plus). Je vais sans doute écrire une énorme bêtise (bon, au moins, ça sera fait), mais, entre le fait que j'ai du mal à assumer mon âge, et mes expériences calamiteuses avec les sites de rencontre, une petite voix - qui ne me plaît pas du tout - commence à me susurrer régulièrement que je dois bien faire attention aux femmes que je peux être amené à rencontrer et avec lesquelles je m'entends bien car elles ne vont plus être trop nombreuses, et je crois que cela endommage clairement ma lucidité.

[ludoch]

Tu soulèves quand même un choix cornélien pour un VT.
Comme on n'a pas trop de choix, on se sentirait obligé de prendre la première personne qui veut de nous même si elle ne nous plaît pas. Faire un choix par défaut.
Est-ce que ce choix par défaut peut être un palier pour accéder à une relation vraiment choisie ?

[Mellow]

Je trouve au contraire que tu es très lucide sur la situation, Roulian.
Tu distingues ton appréhension de la solitude de tes sentiments (amicaux) envers ta collègue. Tu as compris ce qui ne va pas.

Je n’ai pas de conseils car je n’ai jamais été dans cette situation… soit tu essaies de rencontrer plus de personnes (tiens, aujourd’hui c’est la fête de la musique), soit tu fais des exercices pour travailler sur l’acceptation, l’anxiété, ou la relaxation. Ou les deux ^^ Et comme tu as dit que les sites de rencontres ne te mènent nulle part, peut-être que faire une pause te fera du bien.

[Roulian]

@ludoch, c'est une bonne question, à laquelle je ne vais pas répondre

Merci pour tes gentils mots @Mellow et je vais tâcher de travailler à cela dans les temps à venir.

Je continue sur mes réflexions et mon expérience personnelle. Il m'est déjà arrivé d'éprouver quelque chose de fort pour une femme dont je savais pertinemment que je n'avais rien à attendre et (là aussi) de m'en vouloir de ressentir une attirance que, sur un plan rationnel, je ne souhaitais pas du tout. Aujourd'hui, je me méfie de ce que je peux ressentir, ou pas. Comme si je ne faisais pas confiance à la partie de moi qui réagit automatiquement à des critères physiques qui me plaisent ou qui au contraire ne sollicitent pas mon envie d'aller à la rencontre de la personne. Les quelques fois où je peux croiser une personne que je trouve attirante, ce qui n'arrive que rarement, je me dis pratiquement immédiatement que je ne connais rien de cette personne et que cette attirance n'a pas de raison d'être, du moins, tant que je n'ai pas eu l'opportunité de savoir si la personne me plaît aussi sur d'autres aspects que l'attirance physique (alors, pour vous décrire la chose, parce qu'il y a un potentiel comique à la situation ; bien que je travaille dessus depuis un bon moment, je suis toujours dans la catégorie des personnes qui n'osent pas se lancer, et dans ma vie je n'ai jamais eu de crush que pour des femmes qui semblaient timides et peu sûres d'elles ).