Venez ici pour partager vos joies et vos peines du moment.
par Stephane
Homme de 44 ans vierge
#244055
Bonjour à toutes et à tous,

Dans ma quête de références, bibliographiques ou d'autres formats, qui a imprégné mon premier message de présentation sur ce site, j'ai eu l'heureuse surprise de découvrir un reportage récemment diffusé sur Arte. Il est disponible sur Youtube à l'adresse suivante : https://www.youtube.com/watch?v=Pp0wZzI_3NU

Pour une fois, il n'y est pas question que des abstinents sexuels volontaires. On y trouve le témoignage d'un homme d'âge mur, non vierge mais traversant comme il le nomme un désert affectif et sexuel depuis longtemps. Je m'y suis reconnu même si ma situation est un peu plus délicate que la sienne, mon absence totale d'expérience amoureuse me mettant dans une tranche de la population encore plus réduite en termes d'effectifs.

J'ai été particulièrement touché par l'allusion aux envies suicidaires auxquelles il a été en proie et qui me tiennent également dans leurs serres, en cette période particulièrement.

Le schéma à ce sujet est semble-t-il classique pour des personnes dans ma/notre situation : impossibilité de créer un lien affectif, donc on s'isole socialement, ce qui nous rend impossible l'initiation d'un tel lien notamment par manque d'occasions de rencontres. Par suite, un sentiment de marginalisation, une mise à l'écart de l'espèce humaine, une impression que nous n'avons plus notre place, donc allez, on se supprime. Je fais court, m'explique peut-être assez mal, mais l'idée du cercle vicieux me parle beaucoup.

Sur ces paroles joyeuses (sic !), dites-moi si vous vous reconnaissez dans cette situation, ou les autres (agression sexuelle, asexualité...) qui vous amènent à être abstinents volontaires ou pas.

Bonne soirée.

Stéphane.
par Mellow
Femme de 36 ans vierge
#244068
Intéressant, je l’ai regardée hier soir, je trouve que ça pourrait parler à pas mal de personnes ici.

L’hypersexualisation de la société. Waa, leurs propos étaient très cash, ils ont probablement juste repris les mots de leurs proches mais c’est assez violent… et triste.

L’obsession de la performance. Je ne m’étais pas rendue compte que c’était à ce point, pour beaucoup de personnes :worried: C’est chaud… mais pourquoi ces règles ? (Bon, Ok j’arrête avec mes pourquoi :laughing:) Complètement d’accord avec la fille au pull couleur parme.

Le toucher/contact. Oui c’est important pour beaucoup. Mais qu’est-ce qu’il se passe (dans la tête et le corps) quand on n’en ressent pas le manque ? La dame de 60 ans a été vague en disant qu’elle était bien toute seule pendant des années… et pouf, elle te dit que ce manque revient, naturellement, des années plus tard. Je pense que mon message n’est pas clair mais tant pis.

Le mec gay m’a fait de la peine mais il a l’air de s’en être quand même sorti.

La fille avec le pull de couleur parme est marrante, malgré son triste passé, et j’aurais trop aimé discuter avec elle. Je peux m’identifier à 2 ou 3 trucs qu’elle a dit.

Le couple asexuel est trop mimi :relaxed:

J’aime regarder des vidéos de ce type parce que c’est là qu’on prend conscience de la variété des personnes. Des souffrances multiples, qu’on n’imaginait pas. Ça permet de comprendre les autres.

Stéphane, contente que cette vidéo t’ait fait du bien. J’espère que ça ira mieux prochainement et que les pensées suicidaires te quitteront :/

Edit: en ce qui me concerne il n’y a pas grand chose qui me pousse vers le sexe… ni une forte libido, ni la pression de la société, ni le désir d’enfant, ni le besoin d’être aimée ou touchée. :alien: Non mais sérieusement, et pourtant je suis curieuse et j’ai parfois envie, malheureusement c’est pas stable, ça s’en va et ça revient (… c’est fait de tout petits rien :laughing:) et donc c’est compliqué, demisexuelle peut-être aussi parce que je ne suis pas attirée sexuellement juste en regardant le physique. Et aussi, je suis perplexe quand j’entends les gens dire : « dès que je l’ai vu, j’ai su que c’était le bon ». Je ne mets pas cela en doute mais c’est étranger à mode de fonctionnement.
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par Valsiny
Homme de 35 ans vierge
#244070
Témoignages intéressants. J'aurais aimé toutefois entendre quelqu'un n'ayant jamais eu de partenaire ni de relations sexuelles.

Je me suis surtout identifié à l'homme aux cheveux longs qui n'a rien connu depuis six ans.

Le couple asexuel me mettait un peu mal à l'aise. Cette façon de se tenir la main tout du long me donnait l'impression d'être calculée, j'avais l'impression qu'ils s'étaient préparés à démontrer quelque chose. Bon, ce n'est peut-être qu'une impression.
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par Amaz
Homme de 33 ans vierge
#244072
Même chez les hommes la libido est très disparates.

Il y a des moments où j'ai envie et d'autres fois pas du tout genre. Ça ne me vient même pas en tête.

Me concernant c'est plus de simple préliminaire qui m'attire. Quelques choses de très doux.

J'ai envie de dire chacun voit midi à sa porte :).

Tant que l'on ait en phase avec soi même c'est OK.

C'est bien triste oui le culte de la performance. Ça en fait même oublié à certains (e) que le ''sexe'' c'est un moment d'échange intime entre deux personnes. La performance ne devrait même pas avoir sa place dans ce contexte. C'est pas un marathon après tout
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par Roulian
Homme de 46 ans non vierge
#244073
Valsiny a écrit :Le couple asexuel me mettait un peu mal à l'aise. Cette façon de se tenir la main tout du long me donnait l'impression d'être calculée, j'avais l'impression qu'ils s'étaient préparés à démontrer quelque chose. Bon, ce n'est peut-être qu'une impression.
Les entretiens sont réalisés dans une ambiance sombre, les personnes prennent la lumière en restant assises sur leurs chaises et en conséquence bougent très peu. Peut-être était-ce pour donner une impression d'un calme propice à des confidences, mais je trouve que cela contribue à donner un aspect artificiel à ces entretiens et ne les met pas dans de bonnes conditions pour s'ouvrir (le coup des mains fait penser à une technique d'ancrage). J'aurais trouvé cela plus naturel de voir ces personnes, sinon dans leur environnement habituel, du moins dans des lieux plus ouverts et lumineux permettant des expressions corporelles. Je pense que ce choix n'est pas aussi anecdotique que ce qu'il semble.
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par Ange0881
Femme de 42 ans non vierge
#244094
@Mellow pour l'envie, que sa vient, puis ça repart, avec mon diabète j'ai une libido complétement flinguée. Je vais avoir envie puis plus rien pendant un mois, voir deux, donc c'est très pénible au bout d'un moment. C'était pour ça que je cherchais plus quelqu'un, pour éviter que ça déplaise à mon compagnon, qu'il le prenne mal si j'ai pas envie,....
Donc oui je comprend que certaines personnes peuvent ne pas avoir envie pendant des mois, voir des années puis que ça revienne d'un coup ^^
par eigucimo
Homme de 38 ans vierge
#244157
je me retrouve dans les phrases de l'auteur du post initial.
on a pas sa place, à quoi bon continuer le quotidien, les efforts, si j'élève ma vision de moi même, ces efforts courts termes ne mènent à rien, en long terme.
je rajouter : estime de moi : zéro
confiance en moi : zéro
capabilité : zéro, sociabilité, malgré des efforts : très insuffisante.

en attendant, je me maintiens, mais au final.........
je connaissais aussi qqun de très proche qui a mis fin à ses jours. ça y fait
bon voilà
par Roulian
Homme de 46 ans non vierge
#244164
Il est certain que la solitude affective peut être très compliquée à gérer et abîmer les existences. Que l'on n'ait jamais connu la moindre relation ou que l'on ait eu plusieurs vies amoureuses, je ne crois pas que cela ait un quelconque sens de désigner les plus mal lotis car au final, la seule réalité, c'est que des gens sont dans la peine, quel que soit leur parcours de vie.

Certains d'entre nous prennent la vie avec cynisme, d'autres continuent d'y attacher un aspect romantique avec la magie de la rencontre et de l'être aimé. Je ne crois pas qu'il y ait d'un côté ceux qui ont raison contre ceux qui ont tort. On a chacun notre perception de l'existence, de la vie, de notre vie. Mais je dirais que l'on doit essayer de se convaincre que c'est une bien mauvaise chose de vivre sa vie avec le sentiment d'être sur pause tant que l'être aimé n'a pas été trouvé, et qu'alors, toute notre vie que l'on trouve si fade et terne va soudainement accueillir la lumière et la légèreté qui y manque, parce que la souffrance peut justement provenir de cette illusion.

Il paraît que quand on force des gens à se présenter devant un miroir, à se regarder puis à se dire qu'ils s'aiment, un certain nombre de personnes refusent de réaliser cette expérience, et si jamais ils finissent par accepter de se plier à cette expérience, ils finissent en larmes. J'ai fait partie de ceux-là. Je comprends que cela puisse sembler stupide, mais ça ne l'est pas. Je ne peux garantir à personne qu'il trouvera un jour une personne pour l'aimer, mais je crois que chacun d'entre nous à la force insoupçonnable en lui qu'il lui faut pour réussir à s'aimer et à être fier de ce qu'il est. C'est quelque chose d'essentiel que l'on devrait répéter en boucle aux gens tant qu'ils ne sont pas convaincus de la chose.