- 27 août 2022, 10:48
#245641
Merci pour vos retour
Je viens passer la deuxième couche
Je pense que parfois, on a besoin de vivre des choses compliquées, que ce soit juste à titre individuel ou collectivement, pour devenir qui l'on est (si l'analogie est valide, comme les gens qui passent par des traumatismes et qui en tirent une inspiration artistique ou littéraire). Le retour au célibat me force à me bouger et à me prendre en main. J'ai déjà fait pas mal de trucs positifs depuis et je vais continuer, j'en suis assez fier.
Si je rencontre à présent une femme qui est très grande, ou pas menue, ou fortement tatouée, ou plus âgée, bref, qui ne rentre pas dans ce schéma, je sais que, spontanément, je ne vais pas être attiré. Mais il y a maintenant une partie de mon cerveau qui va me hurler à l'oreille que je dois faire abstraction de ce que je perçois de son image, parce que je dois m'intéresser non pas à ce à quoi elle ressemble, mais à ce qu'elle est.
Dans mon activité professionnelle, j'ai été amené à découvrir avec les travaux récents sur les neurosciences que, ce qui fait que des gens sont des experts dans un domaine donné, est qu'une partie de leur cerveau développe l'habileté d'inhiber une autre partie du cerveau plus primitive, dont les représentations intuitives et grossières pourraient les induire en erreur tout autant que des non-experts. Cela m'a fait comme un choc lorsque j'ai réalisé qu'il y avait de bonnes chances que ce soit à peu près la même chose qui se passe dans d'autres domaines, y compris au niveau des ressentis.
Tout cela est bien beau. Cependant, la part conditionnée qui subsiste encore en moi se débat. Certes bien affaiblie, blessée (karchérisée...), elle ne veut pas disparaître, elle a senti que son existence est menacée et lutte pour sa vie. Cela peut vous paraître vraiment bizarre que je l'écrive ainsi, mais c'est vraiment ainsi que je le ressens.
Si l'on sait pourquoi on fait les choses, et que l'on se sent pleinement libre de les faire, alors c'est sain. Sauf que c'est plus subtil que ça. Parfois on se force un peu pour des trucs insignifiants... ou un peu moins... ou beaucoup moins... voire carrément pas insignifiants du tout, et on en arrive à des milliers (millions ?) de gens qui se forcent à faire des trucs dont ils n'ont pas envie juste pour préserver un couple dans lequel ils ne s'épanouissent plus du tout. Le curseur est compliqué à définir.
Il y a une blague (sexiste...) qui dit : la différence entre les hommes et les femmes, c'est que lui espère qu'elle ne changera pas, mais elle change ; elle espère qu'il changera, mais il ne change pas. J'ai l'impression que pendant très longtemps (trop), j'ai fait du surplace, et pendant tout ce temps mon ex-compagne a avancé. Peut-être bien que c'est aussi pour cela que c'est si difficile de préserver les couples, parce que deux personnes qui sont faites pour aller ensemble à un moment de leur vie ne le sont plus par la suite. Peut-on garantir que des gens qui restent toute leur vie ensemble ont vraiment pu évoluer comme il le fallait ? Peut-être bien qu'au fond, ce n'est pas si beau que cela ?
Je viens passer la deuxième couche
Nectaris a écrit :La présence de ton ex compagne ne te manque pas?Je vais te dire un truc. Lorsque j'étais en couple, cela m'est arrivé à plusieurs reprises de me faire la remarque que si ma compagne me quittait, je serais au fond du trou, ce serait un cataclysme dont je ne me relèverais pas. Alors, cela a été difficile (et c'est tout à fait normal), mais je me suis découvert une force que je ne me soupçonnais pas pour affronter cela. J'ai pris un peu ça comme le gigantesque coup de pied aux fesses qu'il me fallait pour enfin vivre ma vie, me sociabiliser, rencontrer des gens, m'ouvrir à plein de choses et réfléchir sur la vie.
Je pense que parfois, on a besoin de vivre des choses compliquées, que ce soit juste à titre individuel ou collectivement, pour devenir qui l'on est (si l'analogie est valide, comme les gens qui passent par des traumatismes et qui en tirent une inspiration artistique ou littéraire). Le retour au célibat me force à me bouger et à me prendre en main. J'ai déjà fait pas mal de trucs positifs depuis et je vais continuer, j'en suis assez fier.
Nectaris a écrit :Sur ton "toi authentique" tu le vois comme quelque chose que tu aurai perdu (ou que tu cherche) ou tu l'as déjà en toi et n'arrives pas à l'exprimer en société?C'est diffus, pas évident à exprimer. Si je devais donner une image, la façon dont je vois l'action de la société sur nous, c'est comme si tu déplaçais de façon imperceptible la barre d'un bateau. Pendant pas mal de temps, tu ne te rends compte de rien, mais longtemps après, tu peux voir que tu n'es pas là où tu devrais être. Il y a un certain nombre de choses où je suis à peu près convaincu que mes convictions profondes s'affirment (notamment le rapport à la science par exemple) mais je me questionne pas mal pour d'autres. Si les publicités arrivent à nous faire consommer tout un tas de trucs dont on n'a pas besoin, on peut être certains qu'on réagit inconsciemment à plein de choses.
Azrael a écrit : Si on n'est attiré que par des filles calmes, discrètes, sensibles, serviables, peu promptes à s'énerver etc etc (les choses que la société tend à attendre de leur part)Bim, dans le mille ! L'archétype de la femme américaine des années 50. La gentille petite chose fragile et menue, d'éducation bourgeoise, qui présente bien et passe beaucoup de temps à cela, et qui ressent le besoin d'être rassurée dans les bras d'un homme musclé (heu... donc, en fait, pas moi ). Cette représentation est violemment incompatible avec les combats antisexistes qu'il est nécessaire de mener et poursuivre dans la société contemporaine.
Si je rencontre à présent une femme qui est très grande, ou pas menue, ou fortement tatouée, ou plus âgée, bref, qui ne rentre pas dans ce schéma, je sais que, spontanément, je ne vais pas être attiré. Mais il y a maintenant une partie de mon cerveau qui va me hurler à l'oreille que je dois faire abstraction de ce que je perçois de son image, parce que je dois m'intéresser non pas à ce à quoi elle ressemble, mais à ce qu'elle est.
Dans mon activité professionnelle, j'ai été amené à découvrir avec les travaux récents sur les neurosciences que, ce qui fait que des gens sont des experts dans un domaine donné, est qu'une partie de leur cerveau développe l'habileté d'inhiber une autre partie du cerveau plus primitive, dont les représentations intuitives et grossières pourraient les induire en erreur tout autant que des non-experts. Cela m'a fait comme un choc lorsque j'ai réalisé qu'il y avait de bonnes chances que ce soit à peu près la même chose qui se passe dans d'autres domaines, y compris au niveau des ressentis.
Tout cela est bien beau. Cependant, la part conditionnée qui subsiste encore en moi se débat. Certes bien affaiblie, blessée (karchérisée...), elle ne veut pas disparaître, elle a senti que son existence est menacée et lutte pour sa vie. Cela peut vous paraître vraiment bizarre que je l'écrive ainsi, mais c'est vraiment ainsi que je le ressens.
Azrael a écrit : C'est sûr, dans l'absolu on n'est pas obligé de faire des efforts pour plaire, et on ne peut être au max tout le temps. Après je ne sais pas si on est d'accord, mais c'est un peu le jeu quand on est en couple, de faire des efforts de temps en temps et d'entretenir la flamme (parfois ça ne se vit pas vraiment comme des efforts). Si on s'habille tout le temps, certains diront "n'importe comment", qu'on néglige complètement son apparence, ou qu'on ne ressemble plus à la personne qu'on était l'année d'avant, il ne s'agit pas de dire à l'autre "c'est ta faute tu ne me désires plus". L'idéal est dans l'équilibre : je tiens compte de moi, et je tiens compte de toi, à un moment ou à un autre.Je ne suis déjà pas certain d'être d'accord avec moi-même mais en tout cas cela me fait énormément réfléchir. Le point de vue qui me semble le plus "sain" actuellement (mais si ça se trouve, cela aura encore évolué chez moi prochainement), c'est que l'on doit faire les choses pour soi, et essentiellement, c'est l'unique bonne raison de les faire. Une personne doit se prendre en main, parce que le seul regard qui a le droit de la juger, c'est celui qu'elle croise dans la glace.
Si l'on sait pourquoi on fait les choses, et que l'on se sent pleinement libre de les faire, alors c'est sain. Sauf que c'est plus subtil que ça. Parfois on se force un peu pour des trucs insignifiants... ou un peu moins... ou beaucoup moins... voire carrément pas insignifiants du tout, et on en arrive à des milliers (millions ?) de gens qui se forcent à faire des trucs dont ils n'ont pas envie juste pour préserver un couple dans lequel ils ne s'épanouissent plus du tout. Le curseur est compliqué à définir.
Azrael a écrit :Faut-il absolument qu'elle soit déjà au même point que toi? Ce n'est pas une critique mais une simple question, qu'est-ce que chacun y gagne au fond? Il y a des endroits où il y a un tel bourrage de crâne, une telle pression, et où les gens ne sont tellement pas habitués à remettre ce qu'on leur dit en question, que tu entendras juste le même refrain : "à tel âge faut avoir fait des enfants, surtout les femmes", "le rôle d'une femme/d'un homme c'est ça", "le mec est supérieur", jusqu'à "il est normal que le mec nous mette une correction de temps en temps" ; et ce genre d'idées se transmet de génération en génération, chercher un discours opposé c'est chercher de la neige en juillet. Ca te fait penser que (de manière générale), on ne peut pas franchement dire qu'on choisit d'être ce que t'appelles une femme libre, une personne libre, ou de ne pas l'être ; et au passage, rejeter illico toute femme qui ne serait pas "libre", alors qu'elle subit déjà généralement cette situation, peut faire penser à une double punition. Je souhaite aussi une relation, avec celle qui ne règlera pas sa vie en fonction des diktats, mais certaines sans y être sont ouvertes à la discussion, capables de remettre enfin les choses en question.Déjà, je pense que si jamais je peux de nouveau attirer une femme, ce ne sera pas principalement une question de physique, dans tous les cas c'est évident que ce paramètre sera au mieux un parmi d'autres. Si je pourrais lui paraître compatible, c'est forcément qu'elle ressentirait une forte compatibilité au niveau de la personnalité. Je suis dans l'incapacité de "séduire" (je n'aime pas ce mot, mais bon) quelqu'un qui ne trouverait pas la correspondance entre son mode de fonctionnement et le mien, cela me semble impossible. Ce n'est pas avec l'esprit de dire que c'est une punition, ou que cela engendre un jugement, ce n'est pas le cas. Chacun avance à son allure dans son cheminement, et personne n'a plus raison qu'une autre de penser ce qu'elle pense. Ensuite, il y a des gens avec qui on est en phase, et d'autres non.
Il y a une blague (sexiste...) qui dit : la différence entre les hommes et les femmes, c'est que lui espère qu'elle ne changera pas, mais elle change ; elle espère qu'il changera, mais il ne change pas. J'ai l'impression que pendant très longtemps (trop), j'ai fait du surplace, et pendant tout ce temps mon ex-compagne a avancé. Peut-être bien que c'est aussi pour cela que c'est si difficile de préserver les couples, parce que deux personnes qui sont faites pour aller ensemble à un moment de leur vie ne le sont plus par la suite. Peut-on garantir que des gens qui restent toute leur vie ensemble ont vraiment pu évoluer comme il le fallait ? Peut-être bien qu'au fond, ce n'est pas si beau que cela ?
Nectaris aime ça