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par Savinien94
Homme de 37 ans vierge
#251143
Bonjour à toutes, à tous,

Je m'appelle Yves, j'ai 36 ans, j'habite dans le Val-de-Marne, proche de Paris, je suis assistant de Ressources Humaines et je suis resté vierge jusqu'à ce jour.

Mon problème, c'est que j'ai longtemps éludé le sujet, et que j'ai mis du temps à savoir ce que je voulais vraiment. Je vais essayer de m'expliquer sans être confus.

Je me suis rendu compte dès l'enfance que j'étais globalement attiré par les autres garçons et non par les filles - sauf quelques exceptions confirmant la règle. Or, c'était plutôt un sentiment franchement tabou, pis mal vu, dans une part non-négligeable de mon entourage, à commencer par les cours d'école où on ne se faisait pas de cadeaux. Pour ne pas être ostracisé, il ne fallait pas que l'on sache, me disais-je, la vérité sur mon compte. Si bien que j'ai longtemps tout refoulé, j'ai même mis du temps à mettre des mots précis sur ce sentiment, à me dire que je suis gay.

J'ai traversé cette partie de ma vie comme une prudente couleuvre restant terrée, à l’écart du jeu amoureux, sans rien vivre, sans expérience, en veillant à rester tranquillement dans mon coin et en limitant par le fait même mes interactions sociales. Du moment qu'on me laissait en paix et que les soupçons ne m'assiégeait pas trop, c'était vivable à mon goût. J'ai donc perdu déjà beaucoup de temps.

Encore aujourd'hui, j'ai gardé le contact avec quelques connaissances d'antan, je suis amené à passer beaucoup de temps avec des collègues, tout cela assez chaleureusement. Mais il y a un Rubicon que je ne franchis pas, je fais toujours en sorte de rester nébuleux sur ma vie privée, sentimentale, alors que les autres sont volontiers prolixes dessus. Avec le risque d'apparaître un peu superficiel ou insincère, cachotier, de manquer de transparence et de réciprocité.
J'ai beaucoup de mal à l'assumer, parce que je suppose, j'ai intériorisé depuis longtemps les préjugés négatifs liés à l'homosexualité ("c'est une turpitude", "c'est anormal", "c'est un manque de virilité" ect...). C'est comme si je sentais toujours résonner en moi les jugements de valeurs homophobe que j'entendais au collège, au lycée. J'ai toujours accordé une grande importance et un grand pouvoir aux regards et aux jugements des autres.... Je n'ai pas essayé de sortir avec des filles en guise de "couverture" parce que je n'en avais pas spécialement envie, que je craignais de n'être pas à la hauteur et qu'un fiasco me porte davantage préjudice, que ma réputation en prenne un gros coup.

Je me suis, plus ou moins consciemment, résigné à me dire que je demeurai éternellement célibataire; que je vivrai tel un anachorète, que j'en étais tout à fait capable, en m'efforçant de me rassurer. Mais autant, dans la décennie 20-30 ans, ma solitude affective ne semblait pas me déranger outre mesure, autant plus le temps passe, et plus je me sens rattrapé une sourde insatisfaction. Je crains davantage désormais le fait de finir seul, comme un atome isolé, dont le sort n'intéresse absolument personne (je suis enfant unique, n'ai pas de cousins que je connaisse vraiment).

Ces dernières années, je me suis interrogé sur mes attentes réelles car je suis tombé amoureux, platoniquement, d'une femme, une ex-collègue (clairement hétérosexuelle) avec qui je suis resté en contact. Nous sommes deux personnalités sensibles, compatibles, nous échangeons facilement, il y a une certaine osmose. De fil en aiguille, j'en suis venu à me sentir attiré, physiquement, par elle: la sympathie aura suscité un certain désir (sans lui en avoir, encore, fait part). Il m'est arrivé, fugacement, de ressentir un petit émoi, pour d'autres femmes. Mais cela restait marginal et ne remet pas en cause ce que j'ai exposé plus haut. Je dirai que je suis globalement homosexuel, avec pense-je, un potentiel limité d'hétérosexualité.

J'en avais parlé au psy que je consulte, qui n'était pas étonné et me disait que chez pas mal de gens, finalement, l'attirance sexuelle n'est pas toujours uniforme et stable: qu'une personne peut être hétérosexuelle à 80%, et 20% homosexuelle par exemple, ou l'inverse, ou dans d'autres proportions.

C'est moins, je le pense, la frustration sexuelle en soi qui me taraude le plus. C'est plus un sentiment de honte de virginité tardive aux yeux des autres (dans une époque très sexualisée), la peur que les gens s'en rendent compte, se moquent, me déprécient, qui me freine dans la vie, me dissuade de nouer davantage de relations sociales. Et même dans la perspective de franchir le pallier, je crains qu'un partenaire potentiel me rejette du fait de mon inexpérience d'oison. Même dès fois, quand je songe à pratiquer une activité ou envisager une sortie, je traîne des pieds, en me disant "pff, à quoi bon, tout seul?". Tandis qu'avec quelqu'un, je me serai autrement plus motivé.

A la rigueur, au-delà de la sexualité en elle-même, qui est un plus mais pas forcément une condition indispensable pour moi, c'est surtout le fait de pouvoir être moi à 100%, de me sentir en sécurité, que je rechercherai avec quelqu’un, homme ou femme. Quoi qu'il en soit, je souhaitais avoir l'occasion d'échanger posément, dans un cadre bienveillant, sans jugement.

Sinon, j'aime bien notamment la lecture, la littérature, l'histoire-géographie, certains types de cinéma, de musique, la marche dans des parcs, dans de beaux paysages, la self-défense..

Désolé, j'ai été long pour une présentation.

Au plaisir d'échanger avec vous.
Amaz, fopaldir aime ça
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par Tanky
Femme de 27 ans vierge
#251192
Salut et bienvenu sur le forum,

Rassures-toi, ici tu n'auras ni jugement ou autres, la bienveillance est de mise et assurer par les admins par ailleurs ^^

Au plaisir d'échanger :)