Willy654 a écrit : ↑20 nov. 2023, 13:22
Je rebondis sur ce que tu dis, au sujet des relations hommes/femmes, Lux car je trouve ça assez amusant.
Lux a écrit : ↑20 nov. 2023, 11:08
Nous sommes malheureusement dans une époque où les hommes draguent plus que les femmes, donc dès qu'une femme montre un peu d'intérêt pour un homme, c'est nécessairement de la drague. Alors que pas du tout !
C'est souvent pour ça d'ailleurs que je suis très froide quand on m'aborde dans la rue : il y a quand même des gens qui s'imaginent qu'on les demande en mariage dès qu'on leur donne une once d'intérêt...
Ça finit des fois de manière extrême. J'ai finit par ne plus jamais parler à une fille que je ne connais pas. Par exemple (je fais beaucoup de vélo), quand je vois un truc pas bien sur un vélo, je le mentionne à la personne (tu devrais regonfler les pneus, régler la selle autrement, ...), sauf ... si c'est une femme.
Je vois quelqu'un de perdu dans un quartier que je connais, je propose mon aide, sauf... si c'est une femme.
Je tiens la porte aux gens sauf, ... si c'est une femme.
J'ai simplement décidé d'arrêter d'avoir des ennuies. J'ai pas mal de fois où je faisais ça à des femmes et je me faisais rembarrer salement : sexiste, drague lourde, ... Ou même il m'est arrivé de me faire envoyer le copain pour m'embrouiller car j'avais osé parler à la personne assise à la même table que moi au restaurant (ces restaurants allemands où on est tout serré à 50 par table avec des inconnus).
Bref, j'ai l'impression qu'aujourd'hui une hyper-sensibilité et une crainte obsessionnelle se sont installées. On ne fait plus confiance à personne, on ne parle plus aux gens, on n'interagit plus dans l'espace public.
Il faut savoir aborder mais pas trop, draguer mais pas trop, être drôle et aimable, mais pas trop. Faire le premier pas, aider quand c'est nécessaire mais fermer sa gueule.
Bref, vivons dans deux mondes séparés, ça se passera mieux quoi.
Alors chaque situation est différente, mais tout dépend de la manière dont c'est présenté aussi.
Pour les femmes, l'espace public c'est parfois une jungle. Quand on se fait aborder plusieurs fois par jour, le 15e qui passe, même s'il est gentil, on a envie de l'envoyer aux fraises. Parce qu'on n'en peut plus de recevoir ce genre de remarque, parce qu'au delà du fait que quelqu'un s'intéresse à nous, on sait bien ce que cela veut dire quand ça arrive de façon récurrente : qu'en tant que femme dans l'espace public, pour certains hommes, on est une chose à jauger, à regarder, et à envisager.
Ce n'est pas très agréable de ressentir ça. Quand ça arrive une ou deux fois par an, c'est agréable (si le mec est poli et n'insiste pas si on dit non). Quand c'est plusieurs fois par jour, tu en arrives vite à avoir le sentiment d'être un bout de viande au supermarché — alors que l'espace public, ce n'est pas l'espace où tu viens te montrer pour être jugée, jaugée, appréciée. C'est juste l'espace que tu traverses pour aller d'un point A à un point B. Ou l'espace que tu utilises pour faire du sport, te promener, etc. Te dire que tu ne peux pas faire ça sans être reluquée, c'est pesant, malheureusement.
Pour les conseils, c'est à double tranchant. Honnêtement, je n'aime pas trop non plus qu'on vienne m'en faire, que cela vienne d'homme ou femme. Sauf s'il y a danger, il ne faut pas toujours partir du principe que l'autre est plus bête que toi, et ne sait pas telle chose.
Une fille ou un mec qui utilise tous les jours sont vélo pour aller au boulot, y'a fort à parier qu'il ou elle s'y connaisse aussi bien que toi en mécanique de vélo. Et que potentiellement, il garde son pneu sous gonflé pour telle ou telle raison (je donne n'importe quel exemple, je n'y connais rien).
Tiens par exemple cet après-midi : une nana est venue me dire que "ma jupe était remontée derrière". Ben non, ma jupe était pas remontée derrière. J'ai tiré dessus : y avait rien. C'est juste que oui, j'ai un gros fiak, donc derrière ma jupe est un peu plus courte que devant. Jupe qui est déjà, à la base, un peu courte, même devant. Donc je tire sur ma jupe, je vois qu'il n'y a rien, je ne réponds rien, et la meuf insiste : "non mais bon moi j'aurais aimé qu'on me le dise hein, je ne pense pas à mal". Ben tu penses pas à mal, mais tu viens de me dire, du haut de tes 60 piges, que tu trouves ma jupe trop courte et/ou que je devrais pas avoir une jupe aussi courte parce que je suis pas mince. Désolée mais ça, ça m'insupporte en fait.
Alors je ne l'ai pas envoyée péter, je ne suis pas de ce genre-là, mais il est sûr que si ça m'arrivait plusieurs fois dans la même journée, je finirais par envoyer ch*er quelqu'un. Très clairement.
Au passage, il ne faut pas minimiser non plus le nombre de fois où des hommes (oui, désolée de le dire, ça existe) viennent expliquer à des femmes qu'ils savent mieux qu'elles des choses, dans un domaine où pourtant elles sont souvent très compétentes. Là encore, quand ça t'arrive une fois, tu peux trouver ça drôle, mais quand ça t'arrive quinze fois, tu rigoles beaucoup moins.
Exemple : j'ai une thèse en lettres modernes et je suis quand même sortie avec un mec qui venait m'expliquer que je ne comprenais rien à la littérature parce que je ne connaissais pas la vie de Flaubert.
Bref, tout ça pour dire qu'il faut faire attention. L'espace public c'est un peu touchy. Perso je ne me permets jamais de faire une remarque à quelqu'un, sauf danger immédiat (ou une meuf qui a la jupe dans sa culotte, là oui, on sait que c'est pas fait exprès

).