- 16 avr. 2023, 17:02
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Bonjour,
Je remonte cet ancien topic qui fait écho à mon propre cheminement... De mon point de vue, cette recherche d'un amour absolument idéal constitue l'une des raisons majeures de l'accroissement de la solitude affective de nos jours. Je me permets de partager mon expérience qui, sur certains points, convergera sans doute avec le vécu d'autres personnes, surtout sur ce forum.
Il y a quelques années, j'avais un idéal très précis en tête et je passais rapidement mon chemin quand je voyais que la personne en face n'y correspondait pas. Mais avec le temps j'en suis venue à me dire que l'idéal n'existait pas et que l'on pouvait tout au plus trouver quelqu'un qui s'en approche. Tout dans un couple ne marche pas immédiatement non plus, il faut aussi de la communication, de l'investissement, apprendre à accorder son violon avec celui de l'autre, au lieu de partir voir ailleurs dès que des désaccords surgissent. Depuis que j'ai évolué sur ce point, j'ai pris davantage le temps de connaître les quelques hommes qui m'ont plu, avec lesquels j'ai ressenti une certaine connexion, sans me bloquer dès que quelque chose chez eux divergeait de mes attentes. Le problème, c'est qu'assez souvent les personnes en face restent dans cette attente d'un amour idéal. Je rencontre toujours des hommes via les sites dédiés (je n'ai pas la possibilité de faire ce genre de rencontre dans ma vie quotidienne pour diverses raisons), et je pense que ce côté hyper idéaliste est exacerbé chez les utilisateurs de ces sites. D'une part, parce que l'abondance de profils porte à croire que l'on pourra toujours trouver mieux dans le "lot". D'autre part, les gens qui se laissent porter par ce que la vie leur présente se casent plus facilement, donc ne se retrouvent pas sur ces sites passé la trentaine.
Là est la difficulté : quand on a fait ce travail sur soi, qu'on a compris que l'amour est le fruit d'une construction, qu'il y a des concessions à faire, que rien n'est jamais parfait immédiatement, encore faut-il que la personne en face soit dans le même état d'esprit pour que ça puisse marcher. L'année dernière, j'ai eu une relation d'environ trois mois avec un homme qui se disait exigeant en amour, romantique. Il n'avait pas eu de relation depuis presque un an et demi. Notre relation a démarré sur des chapeaux de roue, on était très fusionnels et on a vécu beaucoup de choses ensemble. Beaucoup de choses lui plaisaient chez moi, me disait-il. Au bout de deux mois et demi, il m'a dit qu'il avait des doutes, qu'il n'était pas tombé amoureux. Il ne m'a pas donné de motifs ou de raisons qui expliqueraient son désintérêt soudain pour moi. Plutôt que de nous donner du temps et de creuser la relation, il a préféré tout arrêter. C'était totalement inattendu après ce que nous avions vécu ensemble. Il s'est réinscrit le lendemain sur les sites de rencontre. M'étant moi aussi réinscrite quelque temps après, je peux voir qu'à ce jour, son profil est toujours actif....
De plus en plus de gens abordent les relations sentimentales comme des produits dans un supermarché. On consomme, et si le produit ne convient pas, on jette et on retourne en rayon. Mais aucune histoire ne peut durer sans patience ni efforts. Ce qui ne veut pas dire qu'il faut se sur-adapter, ça ne peut évidemment pas marcher avec tout le monde. Néanmoins, quand l'alchimie, ou du moins l'attirance et l'entente, sont présents dès le début, est-ce que ça ne vaut pas d'essayer de dénouer les difficultés qui se manifestent ensuite dans la relation, plutôt que de faire volte-face et de partir sans demander son reste ? Beaucoup d'hommes que j'ai rencontrés via les sites ne voyaient pas que les couples durables tiennent parce que les partenaires ne baissent pas les bras au moindre obstacle. C'était souvent des hommes qui ont connu de longues périodes de célibat, qui n'ont eu que des histoires à court ou moyen terme, jamais sur le long terme. Malheureusement, à mon âge et dans ma situation, j'ai l'impression que je ne tomberai plus que sur ce genre d'individus. Les hommes affectivement mûrs et stables sont casés... Et maintenant je regrette d'avoir laissé passer des occasions étant plus jeune, qui certes n'auraient pas correspondu à mon idéal, mais m'auraient au moins fait vivre d'agréables moments.
Cette semaine, j'ai été ghostée par un homme avec qui j'avais eu des échanges particulièrement enrichissants (de son propre aveu aussi), qui m'était apparu comme quelqu'un de sensible et attentionné. Allez savoir pourquoi, après deux-rendez-vous, il ne me donne plus de nouvelles et ne répond plus. Je suis épuisée par ces faux départs à répétition...