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par Marillion1368
Homme de 56 ans vierge
#258002
À l’instant où j’écris cette présentation, je me pose les questions
suivantes : pourquoi et comment en suis-je arriver là, suis-je obligé de
le faire, vais-je définitivement franchir le cap ?
Les réponses à toutes ces questions qui m’envahissent et cette peur qui
me paralyse, je vais essayer de les énoncer le plus clairement possible,
sans tabou ni désir de vouloir choquer ou heurter la sensibilité des
personnes qui auront la volonté et le courage de me lire jusqu’au bout.
Je me suis inscrit sur ce forum que je ne connaissais pas sur le conseil
et avec le soutient, je dirais même plus l’encouragement, de deux
personnes bienveillantes et attentionnées.
La première, celle qui m’a fait découvrir le forum, a réussi à me
convaincre, par son accompagnement et sa présence, d’effectuer le
grand saut. Il s’agit de la psychothérapeute que je consulte très
régulièrement depuis plus d’un an. La deuxième, qui a approuvé et
validé l’initiative, est ma généraliste depuis dix ans. Toutes les deux se
connaissant, échangeant et travaillant en collaboration ont à cœur de
me maintenir à flot, de me libérer de mes chaînes et j’ose l’avouer de
me sauver la vie. Bien entendu, je pourrai dire que c’est l’objectif
principal de leur vocation médicale. Mais par leurs engagements
personnels, leurs implications totales, leurs investissements entiers,
elles me touchent profondément ayant été si peu habitué à recevoir de
telles preuves d’attentions sincères.
Flashback. 1981, j’ai treize ans et lors d’un séjour scolaire de cinq jours
en classe de ski, je vais connaître l’enfer. Chutant à ma descente du bus
le jour de l’arrivée, je me fracture le poignet droit et me retrouve dans
l’impossibilité d’aller apprendre à skier avec le reste de la classe. Je me
retrouve donc seul au centre d’hébergement et suis pris en charge par
un infirmier/animateur qui durant trois jours va en toute discrétion et
fortes menaces abuser de moi en me violant, me torturant et
m’humiliant. Je n’ai que treize ans et découvre alors ce qui jusque-là
était pour moi encore inconnu.
Quarante-trois années plus tard, en écrivant ces lignes, mon corps
toujours sous son emprise terrifiante est entièrement à bâtir. Le chantier
à construire est immense. La tâche démesurée semble carrément vouée
à l’échec mais avec une force morale que je n’imaginais pas posséder,
avec la présence vitale, émotionnelle, rassurante et apaisante de la
musique, des concerts, du cinéma, de la lecture et des expériences
enrichissantes récoltées au cours des merveilleux et dépaysant voyages
que j’ai effectué, je n’ai jamais cessé d’y croire durant toutes ces années
malgré de terribles échecs, de grandes souffrances, une solitude
sentimentale honteuse et corrosive. Et je recommence à y croire depuis
que j’ai à mes côtés la présence humaine, féminine, protectrice,
rassurante, encourageante des deux fées bleues qui me soutiennent
avec force et conviction dans cette courageuse démarche.
Le dernier jour du séjour, j’ai pu sortir et aller voir les autres élèves de
ma classe faire du ski en compagnie de nos enseignants. Au départ du
bus, seul me reste en mémoire son regard menaçant fixé sur moi. Je
n’ai jamais parlé de ces trois jours à mon entourage familial ni à qui que
ce soit d’autres jusqu’à très récemment.
Trois mois après ce traumatisme, un de mes rares vrais amis de
l’époque a mis fin à ses jours à l’âge de quatorze ans. Nouveau choc
psychologique. Tous les deux étions fans d’Iron Maiden, je le suis
encore et toujours, qui venait de sortir «The Number Of The Beast».
L’album tournait en boucles dans nos walkmans et cela rendait fou
furieux et rigolard notre entraîneur de foot devant notre passion pour
cette musique de sauvages comme il disait parce que entre chaque
match d’un tournoi de sixte, Didier et moi partions sur les gradins pour
écouter ce fabuleux album au lieu de nous consacrer sur la tactique
footballistique.
Aujourd’hui, j’ai cinquante-six ans et je suis seul depuis quarante-trois
ans. L’enfant de treize ans que j’étais a été anéanti, l’adolescent que
j’aurais dû être n’a pas existé et l’homme que je devrais être
actuellement n’est jamais devenu. Je ne suis qu’un gosse apeuré de
treize ans dans le corps tétanisé d’un adulte de cinquante-six ans qui
n’est pas un homme.
Pendant les nombreuses années qui suivirent, et encore aujourd’hui
fréquemment, mes nuits ont été terrifiantes, cauchemardesques,
horribles. Je m’endormais en présence de Freddy Krueger (les
connaisseurs et connaisseuses comprendront certainement l’effroi que
provoquait en moi le simple fait d’aller me coucher). Je me suis très
souvent réveillé honteux et apeuré des traces et tâches provoquées par
ce liquide qui s’échappait bien malgré moi durant mon sommeil. J’étais
complètement désorienté et totalement désarmé face à cette
perturbante transformation corporelle qu’il m’était très difficile de
comprendre et d’accepter. Ayant vécu douloureusement et avec
inhibition cette étape vitale et primordiale de la construction d’un
adolescent, je n’ai jamais connu ni ressenti le moindre plaisir sexuel
solitaire et intime.
De développement sexuel sain je n’ai point eu. À chaque effort, chaque
tentative de ma part de me rapprocher, voire d’aborder une fille, une
adolescente puis plus tard une femme le résultat a été un échec ou
dans certains cas une humiliation. À deux reprises, j’ai été invité chez
des femmes rencontrées lors de soirées. Quand elles se sont aperçues
que j’étais encore vierge, elles m’ont mis à la porte de leurs
appartements prétextant qu’elles n’avaient pas de temps à perdre avec
un puceau et qu’elles pensaient avoir à leurs côtés un homme, un vrai.
L’une et l’autre me pensait plus jeune que mon âge réel. Aujourd’hui
encore, on me donne dix voire quinze ans de moins que mon âge. Et
pourtant je n’utilise aucune crème rajeunissante et je n’ai effectué
aucun lifting.
Je suis ce qu’on appelle actuellement un « quinquado ». Mes passions
que sont la musique (Marillion, AC/DC, Peter Gabriel, Bruce
Springsteen, Iron Maiden, Dream Theater, Rolling Stones, Led Zeppelin,
David Gilmour, Tarja, Rival Sons, Toto, Pretty Reckless, Judas Priest,
Prince, David Bowie et tant d’autres…), le cinéma (je suis un cinéphile
qui adore les grands classiques et anciens films américains, français et
européens des années trente aux années quatre-vingt-dix voire années
deux mille quand il s’agit de films tels que la trilogie «Batman» de
Christopher Nolan, les «Dune» de Denis Villeneuve ou bien «La La
Land» de Damien Chazelle entre autres…), la lecture (romans et bandes
dessinées) et les voyages m’aident à garder l’esprit ouvert, curieux,
aventureux, passionné et enclin au partage.
Je suis imperméable aux nouvelles technologies (aucun internet chez
moi, ni ordinateur portable, ni smartphone, seulement un simple
téléphone mobile pour téléphoner cela va de soi et sms). Je fuis les
réseaux sociaux, le narcissisme numérique, le conformisme inquisiteur,
la pensée unique et la manipulation totalitaire de notre époque. Je
préfère la liberté d’être qui je veux être sans obéir ni me plier au diktat
de la bienséance médiatique et de l’effet de masse qu’elle engendre.
J’aime être capable de pouvoir échanger avec de vrais personnes dans
la vraie vie et je suis bien conscient qu’en m’inscrivant sur ce forum je le
fais en espérant échanger virtuellement avec d’autres personnes qui
éprouvent peut-être elles aussi la même aversion que moi pour toute
cette technologie envahissante qui laisse bien peu de place à la
spontanéité. Mais la possibilité que des liens peuvent se tisser au cours
d’échanges et de messages futurs me fait franchir le pas avec espoir.
Ce choix délibéré et assumé, j’en subis les conséquences parfois et j’en
souffre énormément. Cette solitude affective, amoureuse, corporelle
et charnelle d’une femme à mes côtés afin de partager des visions
communes et vivre ensemble des expériences enrichissantes me blesse
terriblement, me tue à petit feu au point que j’ai surnommé mon lit,
mon cercueil.
Je n’ai jamais ni jamais été embrassé, ni vu de femme nue et encore
moins dormi avec une femme à mes côtés. Le corps, le parfum sans
oublier la douceur d’une femme me sont inconnus. De ce fait, je ne
connais pas, ne maîtrise pas mon corps et n’ai jamais ressenti le
moindre plaisir sexuel même intime.
La seule chose que je connais de lui, ceux sont les douleurs et les
souffrances que j’en subis : crises de tétanie, tremblements, deux
sévères dépressions (de 2001 à 2009 j’ai suivi une première
psychothérapie et depuis 2016 je suis de nouveau en psychothérapie
pour une nouvelle dépression en phase aiguë) dont la seconde m’a
emmené à commettre une tentative de suicide comme un ultime appel
au secours. Je pensais être entouré, avoir des amis et des amies pour
qui j’ai toujours été présent, attentionné, disponible, à leur écoute dans
leurs bons moments comme dans leurs coups durs en les aidant du
mieux possible sans retenue aucune. Aucun d’eux ni aucune d’elles ne
se sont jamais rendus compte de ma solitude, de ma détresse, de ma
tristesse. Ou alors, ils et elles n’ont pas voulu voir. Suite à ma tentative
de suicide, ils et elles m’avaient affirmé qu’ils et elles allaient tout
mettre en œuvre pour m’aider à m’en sortir pour me délivrer de mon
fardeau. Résultat des courses, après avoir passé sept heures en salle de
réanimation, onze heures dans un box des urgences, prévenu mes
parents par téléphone sans personne à mes côtés et cinq jours à
l’hôpital, à mon retour à domicile je suis resté seul pendant trois
semaines sans aucune visite de leurs parts. Ils et elles ont pris la fuite
en me laissant tomber.
Je n’ai aucun entourage proche, je vis seul dans un petit studio la
plupart du temps sans parler à quelqu’un ni voir personne pendant des
jours entiers voire des semaines. Les seuls soutiens, réconforts, les
seules assistances, présences sont ceux et celles des deux admirables,
investies et attentionnées femmes dont je vous ai parlées en début de
présentation. Elles ont pris à bras le corps ce combat mené contre ma
tristesse, ma détresse, ma solitude en me soutenant solidement,
parfois en me bousculant énergiquement, bien souvent en me portant
à bout de bras, en me maintenant debout pendant mes phases
paroxystiques envahies d’idées noires, suicidaires afin que je puisse un
jour rencontrer une femme qui ne soit pas effrayée à l’idée de délivrer
l’enfant de treize ans emmuré vivant dans mon corps d’adulte de
cinquante-six ans pour qu’il puisse enfin devenir l’homme qu’il n’est
jamais devenu et ne deviendra peut-être jamais. Et si un jour le miracle
se produit, je pourrais rendre grâce à mes deux fées bleues.
En conclusion, j’ai bien conscience que la mission dans laquelle je me
lance est presque impossible (n’est pas Ethan Hunt qui veut) et qu’elle
a bien peu de chance d’aboutir (trop d’échecs douloureux, de faux
espoirs avortés, de trahisons blessantes et de portes refermées) car ce
n’est pas à cinquante-six ans passés que l’on devient un homme. Après
tout, on ne bâtit pas une maison en commençant par le toit. Certaines
étapes sont primordiales voire cruciales telles que des fondations
solides et nécessaires à sa bonne tenue. Alors, un jour peut-être, on y
entendra des échos de joie, de rires, de partage, d’affection, de
tendresse et d’amour au son d’une réjouissante pendaison de
crémaillère.
par Mellow
Femme de 36 ans vierge
#258056
Bonjour, bienvenue.

C'est terrible ce qu'il t'est arrivé, j'en suis désolée :pensive:

Concernant ta tentative de suicide, c'est cruel de te laisser tout seul après cette tentative, rien ne peut excuser ça, qu'on soit choqué ou non.

afin que je puisse un jour rencontrer une femme qui ne soit pas effrayée à l’idée de délivrer l’enfant de treize ans emmuré vivant dans mon corps d’adulte de cinquante-six ans pour qu’il puisse enfin devenir l’homme qu’il n’est jamais devenu
C'est une lourde responsabilité pour une personne de délivrer son partenaire de ses traumatismes et souffrances. Je me demande ce qu'en pense ta psychologue ? N'est-ce pas avec elle que tu pourrais dénouer une grosse partie de tout ça ?
Qu'entends-tu par devenir un homme ?
par Marillion1368
Homme de 56 ans vierge
#258065
Mellow a écrit : 30 mai 2024, 09:08 Bonjour, bienvenue.

C'est terrible ce qu'il t'est arrivé, j'en suis désolée :pensive:

Concernant ta tentative de suicide, c'est cruel de te laisser tout seul après cette tentative, rien ne peut excuser ça, qu'on soit choqué ou non.

afin que je puisse un jour rencontrer une femme qui ne soit pas effrayée à l’idée de délivrer l’enfant de treize ans emmuré vivant dans mon corps d’adulte de cinquante-six ans pour qu’il puisse enfin devenir l’homme qu’il n’est jamais devenu
C'est une lourde responsabilité pour une personne de délivrer son partenaire de ses traumatismes et souffrances. Je me demande ce qu'en pense ta psychologue ? N'est-ce pas avec elle que tu pourrais dénouer une grosse partie de tout ça ?
Qu'entends-tu par devenir un homme ?
Bonsoir Mellow,

Merci pour ton retour.

J'ai bien conscience que c'est une lourde responsabilité de délivrer une partenaire ou un partenaire de ses traumas car de toutes façons les traumas ne s'effaceront jamais. Je vis depuis quarante-trois ans avec cette souffrance et ses blessures. Ma psychologue qui me suit très régulièrement et que j'ai découverte sur les conseils de ma médecin généraliste, elles travaillent en lien étroit et échangent très souvent entre elles à mon propos, en est parfaitement consciente de même que ma médecin généraliste. Mais elles m'ont convaincu que m'inscrire sur ce forum pourrait m'aider après avoir tenter d'autres méthodes. Elles ont lu et relu mon texte de présentation et échangé leurs points de vue entre elles pour qu'il soit le plus représentatif possible de ma situation. Grace à leurs conseils attentifs et éclairés, elles ont réussi à me convaincre de ne pas insister sur les détails les plus sordides et répugnants (qu'elles connaissent en tant que professionnelles mais qu'elles entendent aussi en tant que femmes). Elles connaissent tous les efforts, les batailles, les phases de désespoir par lesquelles je suis passé et tout ce que j'ai pu accomplir pour tenir debout et malgré cela être présent pour les autres dans leurs souffrances, leurs passages à vide, leur détresse et leurs traumas seul(e)s ou en couples. Je suis passé de l'enfance à l'âge adulte mais je ne me considère pas comme un homme car je ne me suis jamais épanoui physiquement, sexuellement et sentimentalement auprès d'une femme malgré de nombreuses tentatives citées dans mon texte de présentation. Certains et certaines vivent pleinement leur sexualité, facteur de bien être et d'épanouissement humain et sociétale reconnu depuis des siècles par la médecine, la philosophie, la psychologie, les artistes, les poètes et autres écrivains. On dit de ces personnes que ceux sont des hommes et des femmes, on ne dit pas d'eux qu'ils sont des adultes. Le sont-ils ou le sont-elles devenu(e)s ? Rien n'est moins sûr, mais ils et elles sont devenu(e)s par un premier acte sexuel reconnu(e)s en tant qu'hommes ou femmes. Personnellement je ne me considère pas comme un homme car je n'ai jamais connu de rapports physiques et intimes avec une femme et quand j'étais sur le point de le devenir, j'ai été rejeté car la partenaire (qui ne connaissait rien de mes traumas) ne voulait pas d'un puceau à ses côtés. À leurs yeux je n'étais pas un homme car ce n'était pas normal voire bizarre d'être toujours vierge à mon âge. Voilà pourquoi, à 56 ans je ne me considère toujours pas comme un homme et aux yeux des autres je n'en suis pas un mais j'ai bien conscience d'être un adulte, certes triste, isolé mais avec des rêves et des passions vitales voire primordiales à la personne que je suis aujourd'hui.
par fopaldir
Homme de 62 ans vierge
#258071
Bonjour Marillion1368,

Bienvenu sur le forum.
Le fait de t'être inscrit sur le forum, de t'être présenté à la communauté en tant que vierge tardif, d'avoir commencer à interagir sur le site, contribuera vraisemblablement à l'acceptation de soi en tant que VT. Certes, les discussions virtuelles ici seront beaucoup moins personnelles qu'avec tes médecins, mais tu auras ici des interlocuteurs beaucoup plus à même de comprendre ta virginité et beaucoup plus en empathie avec toi.
Dans cette communauté VT, les situations très diverses et la grande variété de membres contribuent à la richesse du forum.
Les échanges et les partages d'idées se font ici avec beaucoup de bienveillance.

Après ma première lecture de ta présentation, j'en suis ressorti très perplexe : "trop, c'est trop ; c'est un fake !" ai-je immédiatement pensé.
J'attendais donc un 2e post de ta part pour envisager une réponse.
Malgré ce 2e post, je reste toujours perplexe car je me demande comment tu pourrais poster ici sans "aucun internet chez [toi], ni ordinateur portable, ni smartphone". Il existe bien évidemment des lieux publics ayant ordinateur et accès à Internet... mais ta réponse a quand même été postée à 00h27. La clé de cette énigme est peut-être très simple ?!!...
Je partirai donc de l'hypothèse fragile comme quoi ton témoignage est authentiquement vrai.

Ta présentation m'a hautement interpellé, à plusieurs titres :
• ta dramatique et traumatique "expérience" vécue à l'âge de 13 ans,
• ta souffrance et ton désespoir,
• l'emprise de cette "expérience" très ancienne sur toute ton existence,
• ses conséquences physiologiques et mentales sut toi,
• le renoncement et la peur de l'acceptation de soi-même,
• ton extrême solitude,
• ta vision de ce que signifie "être un homme",
• l'extrême importance apportée au premier acte sexuel,
• l'absence totale de plaisir sexuel,
• une vision (pour moi totalement abasourdissante) de ce que pourrait être la vie et le bonheur.
Je me suis fait la remarque : "Wow, y'a du boulot ! T'as bien fait de venir ici".

Peut-être l'as-tu déjà remarqué, dans l'entête de ma réponse, il y a marqué "Homme de 62 ans vierge" ? : il s'agit d'un marqueur temporel certes réel... mais qui est très loin de résumer qui je suis véritablement. Ma personnalité ne se résume certainement pas à cet état de fait. Les choses sont souvent beaucoup plus complexes que de simples étiquettes. Malgré tout, ce marqueur indique une relative "proximité" avec toi.
Cette première interaction avec toi étant déjà bien longue, je ne veux pas aller plus avant aujourd'hui.
Si tu le souhaites, je suis tout disposé à discuter avec toi, sur le forum (y'a pas le choix : pas de messages privés permis pour l'instant).
par Mellow
Femme de 36 ans vierge
#258101
Marillion1368 a écrit :je ne me considère pas comme un homme car je ne me suis jamais épanoui physiquement, sexuellement et sentimentalement auprès d'une femme
C'est un raisonnement assez courant mais je trouve que c'est malheureux d'associer étroitement sexualité/amour romantique avec le statut d'adulte de sexe masculin (ou féminin). Je dirais plutôt que tu ne sens pas comme un être sexuellement attirant.
Édit : sentimentalement parlant, je vois ce que tu veux dire par épanouissement : aimet et être aimé. Tu n'as pas non plus pu développer des capacités relationnelles de vie de couple. Même si je vois plein de gens assez immatures là-dessus... mais je comprends l'idée, c'est frustrant.

On peut tout à fait trouver sa place d'homme ou de femme dans la société sans avoir de relations amoureuses : en étant un oncle ou une tante pour ses neveux, un modèle ou un roc pour ses pairs, la virilité et la féminité peuvent se manifester platoniquement (même si ces termes sont un peu remis en cause en ce moment, à raison).

Certains et certaines vivent pleinement leur sexualité, facteur de bien être et d'épanouissement humain et sociétale reconnu depuis des siècles par la médecine, la philosophie, la psychologie, les artistes, les poètes et autres écrivains. On dit de ces personnes que ceux sont des hommes et des femmes, on ne dit pas d'eux qu'ils sont des adultes.
Facteur de bien-être pour beaucoup, c'est sûr, mais cela n'a rien à voir avec le fait d'être un homme ou une femme. Ces gens célèbres sont qualifiés d'hommes et de femmes car c'est ainsi que fonctionne la langue française :sweat_smile: Avant je traduisais des flyers pour une organisation de courses à pied "extrême" (dans le désert, ça allait jusqu'à 1000 km non stop en plusieurs jours). Eh bien, le directeur de course avait choisi de mettre des phrases accrocheuses en faisant souvent directement référence à "l'homme". Car un sport extrême c'est viril, non ? Lol La grande majorité des participants était des hommes, de toute façon. Donc moi je comprends par là que la langue française est très genrée et que la société aime bien distinguer les hommes des femmes. Il n'est pas souvent question de leur statut de non vierge ni de leurs performances sexuelles ni du nombre de relations à leur compteur.
Concernant les rejets dont tu as souffert parce que tu étais vierge, c'est bien plus complexe que "elles pensent que je ne suis pas un homme ". Le problème est surtout lié au stigma de la virginité tardive : "ouhh c'est la honte, ouh je veux pas lui apprendre, ouh il est peut-être chelou, ouh je veux juste un bon coup vite fait pas le temps pour la tendresse, ouh trop de pression d'être sa première fois, etc". Ta virilité n'est pas forcément au centre de ces rejets, c'est surtout les préjugés des gens et leurs préférences.

Après bon, on ressent les choses différemment mais je trouve que c'est intéressant d'y réfléchir, de déconstruire un peu tout ça, car si on va par là il y a des gens qui disent " Si t'as pas d'enfants, t'es pas une femme" ou "t'as raté ta vie". C'est faux. Tout ne devrait pas tourner autour de l'amour romantique ou de la procréation.
Je ne minimise pas ta solitude et le fait que tu en souffres cependant, c'est tout à fait légitime et nous sommes nombreux ici dans ce cas (moi ça va).

Même question que fopaldir : je pensais que tu postais ici dans un cyber-café ou une médiathèque mais vu que ton dernier post a été publié la nuit...
fopaldir, RenarRelou aime ça
par Marillion1368
Homme de 56 ans vierge
#258160
fopaldir a écrit : 01 juin 2024, 12:06 Bonjour Marillion1368,

Bienvenu sur le forum.
Le fait de t'être inscrit sur le forum, de t'être présenté à la communauté en tant que vierge tardif, d'avoir commencer à interagir sur le site, contribuera vraisemblablement à l'acceptation de soi en tant que VT. Certes, les discussions virtuelles ici seront beaucoup moins personnelles qu'avec tes médecins, mais tu auras ici des interlocuteurs beaucoup plus à même de comprendre ta virginité et beaucoup plus en empathie avec toi.
Dans cette communauté VT, les situations très diverses et la grande variété de membres contribuent à la richesse du forum.
Les échanges et les partages d'idées se font ici avec beaucoup de bienveillance.

Après ma première lecture de ta présentation, j'en suis ressorti très perplexe : "trop, c'est trop ; c'est un fake !" ai-je immédiatement pensé.
J'attendais donc un 2e post de ta part pour envisager une réponse.
Malgré ce 2e post, je reste toujours perplexe car je me demande comment tu pourrais poster ici sans "aucun internet chez [toi], ni ordinateur portable, ni smartphone". Il existe bien évidemment des lieux publics ayant ordinateur et accès à Internet... mais ta réponse a quand même été postée à 00h27. La clé de cette énigme est peut-être très simple ?!!...
Je partirai donc de l'hypothèse fragile comme quoi ton témoignage est authentiquement vrai.

Ta présentation m'a hautement interpellé, à plusieurs titres :
• ta dramatique et traumatique "expérience" vécue à l'âge de 13 ans,
• ta souffrance et ton désespoir,
• l'emprise de cette "expérience" très ancienne sur toute ton existence,
• ses conséquences physiologiques et mentales sut toi,
• le renoncement et la peur de l'acceptation de soi-même,
• ton extrême solitude,
• ta vision de ce que signifie "être un homme",
• l'extrême importance apportée au premier acte sexuel,
• l'absence totale de plaisir sexuel,
• une vision (pour moi totalement abasourdissante) de ce que pourrait être la vie et le bonheur.
Je me suis fait la remarque : "Wow, y'a du boulot ! T'as bien fait de venir ici".

Peut-être l'as-tu déjà remarqué, dans l'entête de ma réponse, il y a marqué "Homme de 62 ans vierge" ? : il s'agit d'un marqueur temporel certes réel... mais qui est très loin de résumer qui je suis véritablement. Ma personnalité ne se résume certainement pas à cet état de fait. Les choses sont souvent beaucoup plus complexes que de simples étiquettes. Malgré tout, ce marqueur indique une relative "proximité" avec toi.
Cette première interaction avec toi étant déjà bien longue, je ne veux pas aller plus avant aujourd'hui.
Si tu le souhaites, je suis tout disposé à discuter avec toi, sur le forum (y'a pas le choix : pas de messages privés permis pour l'instant).
par Marillion1368
Homme de 56 ans vierge
#258181
Marillion1368 a écrit : 08 juin 2024, 01:19
fopaldir a écrit : 01 juin 2024, 12:06 Bonjour Marillion1368,

Bienvenu sur le forum.
Le fait de t'être inscrit sur le forum, de t'être présenté à la communauté en tant que vierge tardif, d'avoir commencer à interagir sur le site, contribuera vraisemblablement à l'acceptation de soi en tant que VT. Certes, les discussions virtuelles ici seront beaucoup moins personnelles qu'avec tes médecins, mais tu auras ici des interlocuteurs beaucoup plus à même de comprendre ta virginité et beaucoup plus en empathie avec toi.
Dans cette communauté VT, les situations très diverses et la grande variété de membres contribuent à la richesse du forum.
Les échanges et les partages d'idées se font ici avec beaucoup de bienveillance.

Après ma première lecture de ta présentation, j'en suis ressorti très perplexe : "trop, c'est trop ; c'est un fake !" ai-je immédiatement pensé.
J'attendais donc un 2e post de ta part pour envisager une réponse.
Malgré ce 2e post, je reste toujours perplexe car je me demande comment tu pourrais poster ici sans "aucun internet chez [toi], ni ordinateur portable, ni smartphone". Il existe bien évidemment des lieux publics ayant ordinateur et accès à Internet... mais ta réponse a quand même été postée à 00h27. La clé de cette énigme est peut-être très simple ?!!...
Je partirai donc de l'hypothèse fragile comme quoi ton témoignage est authentiquement vrai.

Ta présentation m'a hautement interpellé, à plusieurs titres :
• ta dramatique et traumatique "expérience" vécue à l'âge de 13 ans,
• ta souffrance et ton désespoir,
• l'emprise de cette "expérience" très ancienne sur toute ton existence,
• ses conséquences physiologiques et mentales sut toi,
• le renoncement et la peur de l'acceptation de soi-même,
• ton extrême solitude,
• ta vision de ce que signifie "être un homme",
• l'extrême importance apportée au premier acte sexuel,
• l'absence totale de plaisir sexuel,
• une vision (pour moi totalement abasourdissante) de ce que pourrait être la vie et le bonheur.
Je me suis fait la remarque : "Wow, y'a du boulot ! T'as bien fait de venir ici".

Peut-être l'as-tu déjà remarqué, dans l'entête de ma réponse, il y a marqué "Homme de 62 ans vierge" ? : il s'agit d'un marqueur temporel certes réel... mais qui est très loin de résumer qui je suis véritablement. Ma personnalité ne se résume certainement pas à cet état de fait. Les choses sont souvent beaucoup plus complexes que de simples étiquettes. Malgré tout, ce marqueur indique une relative "proximité" avec toi.
Cette première interaction avec toi étant déjà bien longue, je ne veux pas aller plus avant aujourd'hui.
Si tu le souhaites, je suis tout disposé à discuter avec toi, sur le forum (y'a pas le choix : pas de messages privés permis pour l'instant).
Ajouté 2 minutes 43 secondes après :
Bonsoir,
Je confirme, je n'ai pas d'ordinateur, ni de tablettes et encore moins de smartphone à domicile. Mon travail (documentaliste bibliothécaire en médiathèque universitaire) m'oblige à passer une grande partie de ma journée derrière un ordinateur à cataloguer des ouvrages. Donc chez moi, point de technologie à part un simple téléphone pour appel ou sms. Mais cela ne m'empêche pas d'accéder à des ordinateurs soit en médiathèque municipale (accès bloqué à ce forum) ou quand je suis chez des amis ou chez mes parents comme ce soir. Lors de ma précédente réponse tardive, j'étais en weekend chez des amis pour les aider dans leur chantier de rénovation d'une maison. J'ai profité avec leur consentement d'utiliser un de leurs nombreux portables pour accéder à ma boîte mail et par la même au forum. Vos réponses m'ont interpellé, m'ont fait réfléchir et c'est avec un certain recul que je vous réponds. Je précise aussi que je peux accéder au forum lors de mes fréquentes consultations chez ma psychologue. Nous en discutons, échangeons nos points de vue et nos différents ressentis. Je précise que ma médecin généraliste et ma psychologue m'ont conseillé d'adoucir et de ne pas trop rentrer dans les détails sordides concernant toutes les sévices que j'ai subi durant ces trois journées en enfer. Ma solitude physique, sentimentale, affective, spirituelle et l'absence totale d'une vie sexuelle épanouie me détruit un peu plus chaque jour. Bien sûr que j'ai d'autres échappatoires, d'autres moyens de remplir mon existence. Et je dois dire que depuis bientôt 6 ans ma vie est bien remplie mais pas dans l'épanouissement. Depuis 6 ans je m'occupe de la santé de mes parents et les soutient dans leur quotidien vital, administratif et social. Mon père a passé 6 mois en hôpital de juin 2020 à janvier 2021 (pseudo polyarthrite rhizomélique, embolie pulmonaire plus covid). Je suis resté durant ces 6 mois auprès de ma mère. Entre les allers-retours en hôpital, l'inquiétude, la prise en charge administrative et financière plus toutes mes absences au travail accordées en raison de ma RQTH, j'ai agi comme j'ai agi durant toute ma vie. J'ai pensé aux autres sans me ménager et en août 2023 mon corps m'a lâché complètement. Il m'a rappeler que j'étais seul, que je réussissais à masquer ma souffrance physique et morale en présence des autres et que j'étais toujours présent pour eux mais que la nuit venue, il n'y avait personne pour m'attendre à la maison. Personne à embrasser, personne à enlacer, personne pour partager des moments d'intimité. Lors d'une de nos nombreuses séances, j'ai osé avouer à ma psychologue que j'étais presque jaloux du cheval qu'elle possède et dont une magnifique photo trône dans son cabinet. Je pense que ce cheval et un grand nombre d'animaux domestiques ont été plus aimé, plus câliné, plus caressé, plus embrassé et serré dans des bras chaleureux et accueillants que je ne l'ai été durant toute ma vie. Je suis invisible, insignifiant et totalement vierge de toute affection. Je n'ai jamais entendu les mots je t'aime et je pense en écrivant, encore une fois fois tardivement que que je mourrai seul sans n'avoir jamais compté pour quelqu'un et encore sans n'avoir jamais été désiré par une femme. Je suis prisonnier de mon corps et de cette infirmité virginale qui m'assassine un peu plus chaque jour.
Bien à vous.
par fopaldir
Homme de 62 ans vierge
#258216
Bonjour,

Merci pour ton dernier post et les précisions apportées.

Le 23 mai dernier, je rédigeais sur le forum (rubrique "Le bistrot", topic "Votre livre du moment") la présentation d'un livre de développement personnel d'Ichiro Kishimi et Fumitake Koga intitulé "Avoir le courage de ne pas être aimé". Cet ouvrage est organisé en quatre parties : 1. Le refus du traumatisme ; 2. Tout problème est une question de relation interpersonnelle ; 3. Rejeter la reconnaissance ; 4. Vivre dans le présent ; 5. La vraie liberté est dans la communauté.
Je te conseille plus que vivement sa lecture.

Même insignifiante, chaque avancée vers une version nouvelle de soi-même est une marche en avant vers nouveau soi-même "supérieur" à ce qu'il était avant. Or, il n'y a que toi qui puisse choisir quelle pourrait être la prochaine version de toi-même. Tu peux très bien choisir de te morfondre ad vitam aeternam : nous n'avons pas à juger de la version choisie par toi, pour toi. Si c'est réellement ce que tu souhaites, nous n'avons plus qu'à applaudir de cette décision. De la même manière, il n'y a que toi que puisse agir sur la version actuelle de toi-même afin de la faire évoluer vers celle que tu souhaiterais.
Aussi, il n'y a qu'un seul moment pour agir sur ta version de toi-même : c'est maintenant !

Tu écris : "Personne à embrasser, personne à enlacer, personne pour partager des moments d'intimité". Et alors ? Où est le problème ? Nous sommes nombreux sur ce forum à être dans le même cas, et encore bien plus nombreux de par le monde. Le bonheur n'est aucunement conditionné par des embrassades, des "enlaçages", des moments d'intimité avec autrui. On peut parfaitement vivre heureux sans ces éléments. Pour ma part, dans les mêmes conditions citées, je le suis pleinement.

Tu écris aussi : "Je suis invisible, insignifiant et totalement vierge de toute affection. Je n'ai jamais entendu les mots je t'aime. Je mourrai seul sans n'avoir jamais compté pour quelqu'un et encore sans n'avoir jamais été désiré par une femme".
Ceci est un constat, c'est ton constat, et nous n'avons pas à le discuter.
Cela semble te peser... mais, la véritable et nécessaire question est qu'envisages-tu, aujourd'hui et maintenant, de faire :
• pour te rendre visible, signifiant, sujet d'une affection ?
• pour faire entendre le "je t'aime" attendu ?
• pour n'être plus seul ?
• pour compter pour quelqu'un ?
• pour être désiré par une femme ?

Enfin, tu écris : "Je suis prisonnier de mon corps et de cette infirmité virginale qui m'assassine un peu plus chaque jour".
Pour la première affirmation, je vois là une vision excessivement auto-centrée sur toi-même : nous sommes fondamentalement tous prisonniers de notre corps, la chose étant intrinsèquement liée à la condition humaine elle-même.
Ton concept d'"infirmité virginale" est extrêmement choquant : la virginité n'est pas une infirmité, même lorsqu'elle est tardive ou non désirée. Pour moi, penser qu'elle puisse l'être relève d'une grave altération dans sa capacité à raisonner et à percevoir la réalité. D'une manière générale, je n'y suis pas du tout favorable, mais dans des cas extrêmes où le poids de sa propre virginité crée un blocage mental démesuré, je suggérerais la "consultation" d'une professionnelle du sexe.
Vous ne pouvez pas consulter les pièces jointes insérées à ce message.
par fopaldir
Homme de 62 ans vierge
#258233
PS : désolé, fausse manip pour l'image insérée (que je n'arrive pas à ôter) : c'était l'image du livre présenté normalement dans le topic "Votre livre du moment" !...
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par Gallion
Homme de 33 ans vierge
#258338
Bonsoir,

Ton témoignage est édifiant.
Je ne peux que te souhaiter bon courage.
Moi-même il m'arrive de m'abonner à la détestation de soi, mais la différence c'est que je n'ai pas subit un tel traumatisme.
Ce qui me donne envie de te poser la question suivante, penses-tu que ta vie serait complètement différente si tu ne l'avais pas vécu ?