le media de synthèse que représente Facebook a tes yeux manque d'humanité
Il m'intéresserait de savoir pourquoi.
Les possibilités d'échange que tu décris, on peut tout aussi bien les retrouver avec un outil plus basique comme Messenger... A la différence prêt que sur Messenger, on choisi clairement à qui on s'expose...
J'aimerais que tu m'apprennes à faire sur Messenger tout ce qu'on peut faire sur Facebook et, surtout, avec la même aisance. Messenger ne permet pas d'avoir des discussions courriel, de type forum ou instantanée sur une même plateforme, ne permet pas non plus de commenter autant de choses, et ne possède qu'une version embryonnaire et peu pratique de cette sorte de place semi-publique qui compose le gros de Facebook, ou chacun peut déposer un mot, une photo, un lien, et qui fait pour en grande partie la singularité de cet outil (et son potentiel narratif). En outre, je ne vois pas en quoi Facebook empêche d'utiliser Messenger quand on veut choisir clairement à qui on s'expose (encore que je ne suis pas sûr de saisir ce que tu entends par là).
Facebook possède indéniablement un côté exhibitionniste que je trouve déplaisant... Si on veut se montrer au plus grand nombre, pourquoi pas (et je pense que c'est un peu ton cas lorsque tu donnes un lien menant vers un de tes articles...)...
Partager un article, un album, une idée, un bout-rimé, etc., je n'appelle pas cela de l'exhibitionnisme, dans tout ce que le terme peut véhiculer de connotations négatives.
Moi personnellement, ça me gènerait de laisser un message à un "ami" sur son "mur" en sachant que tout le monde peut le voir... Si j'ai vraiment envie de prendre contact avec lui, je peux le faire de manière plus discrète et personnelle via un mail...
Mais puisque tu es anti-Facebook, il ne s'agit pas seulement de préférence personnelle, mais aussi d'un certain jugement de la pratique d'autrui. Quel mal vois-tu à ce que certaines personnes trouvent parfois préférable, amusant ou intéressant d'écrire quelque chose sur la porte de son voisin plutôt que de lui écrire un message ou de s'adresser à tout le monde ? Je peux avoir envie de m'adresser à un ami sans fermer la porte à mes autres amis, cela se fait souvent dans le monde réel : pourquoi faudrait-il préserver le monde virtuel d'une telle option ?
J'apporte de l'eau à ton moulin sur le fait que les anti-Facebook sont des moutons, qu'il n'apporte pas grand chose aux outils de communcations qui existaient avant son arrivée, et que les gens aiment s'y exhiber, mais je m'amuse en constatant que le troupeau qu'ils constituent est lui aussi étrangement diversifié, allant du beauf à l'universitaire, de l'ado au retraité, du lecteur à l'écrivain...
Et ? Cette diversité, je ne l'ai pas niée. En revanche, la diversité des utilisateurs de Facebook est niée en permanence, parce qu'on ramène sans cesse le tableau du Facebook peuplé d'imbéciles qui montrent leur vomi de la veille. C'est tout à fait comme si on critiquait tous les blogues à partir des seuls Skyblogs. Facebook est une plateforme qui peut se réaliser d'une manière très différente d'une personne à l'autre, et à partir du moment ou on peut en faire une chose excellente et qu'aucun autre moyen ne permet d'atteindre, il me parait idiot de décréter que tous ses utilisateurs sont des moutons, parce que c'est tout réduire à un phénomène de mode en refusant de voir ce qui se passe d'intéressant avec cet objet.
Dernière chose, la centralisation est toujours dangereuse... Je pense que tôt ou tard, Facebook finira par réclamer à ses membres quelque chose...
A ce moment là, je me tirerai du bateau. Je ne trouve pas important que Facebook doive durer pour être digne de considération ou d'intérêt.
Acta fabula est.