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par Azrael
Homme de 38 ans non vierge
#170696
Je ne suis pas sûr de voir où tu veux en venir. Prenons l'expression : "ça me brûle l'estomac", c'est autant une image, pourtant c'est un peu bien ce qu'on ressent.
rooter a écrit :Pourquoi tu veut chercher le plaisir alors qu'il est déjà là ?
C'est un peu le mal de l'humanité, avoir du mal à se satisfaire de ce que l'on a. Cela dit, on peut très bien être dans une vie qui nous donne peu de plaisir, pourquoi dans ce cas ne pas chercher à en avoir plus? Dans tous les cas, je ne vois pas l'intérêt de vivre si on ne ressent pas grand chose.
rooter a écrit :Cette toute la notions (mal formulée) des petits plaisirs : en terme de puissance, dans l'absolu; un grand cru et un petit vin donnerons exactement le même plaisir.
Peut-être qu'entre un grand cru et un petit vin, c'est surtout le prix qui flambe. S'il s'agit de rouler à 50 ou à 200 à l'heure sur un circuit, ça risque déjà d'être un autre écart.
par downup
Homme de 41 ans non vierge
#170704
rooter a écrit :La recherche de la passion est une question d'image. On veut vivre les choses d'une façons scénarisé, esthétisée (c'est pour ça que je parle de "se faire un film", presque littéralement). Donc, non-réel : les illusions empêchent de voir la réalité.
Je vois ce que tu veux dire concernant la passion (dans le sens vivre les choses avec des émotions exacerbées) qui est centrée sur l'égo (celui qui pleure, qui est triste, qui est exulte), la théâtralité, se jouer un film, et que dans un sens ça coupe de la réalité.

Mais sans parler des passions amoureuses, d'une façon plus générale, je pense (ou plutôt ressens) qu'il ne faut pas réduire les passions qu'à cet aspect là . On peut aussi considérer que cette modalité d'aborder les choses, par le biais de sa subjectivité, en ressentant fortement les choses, en étant émotionnellement impliqué dans ce qu'on fait et dans ce qu'on vit, ben c'est une autre façon de se positionner par rapport au réel, qui offre un angle différent. Il ne s'agit pas forcément d'un jeu de l'égo qui recherche une théâtralité, qui aime se voire dans un miroir et se dire "que ma vie est passionnante" (l'approche "je me débarrasse de mes passions, voire de mes pensées", à des risques similaires concernant l'égo :smile: ). Mais simplement l'élan de vivre les chose intensément, voir de rentrer au cœur des choses profondément, en amplifiant les ressentis.

Au risque d'aller un peu loin, des courants de pensées disent qu'il y a plusieurs façon d'accéder à la véritable nature des choses (i.e. le réel). Par exemple le bouddhisme va dire qu'il faut se détacher des passions. Mais y'en a d'autres (par exemple Hindouisme / bhakti yoga) qui vont prôner l’exaltation des passions et les faire tourner vers "l'absolu".

Sans aller jusque là, derrière le romantisme, il y a un peu ça aussi je pense (vu de loin, je ne connais pas trop). Quand on ressent un vive émotion à la vue d'un paysage magnifique, qui nous fait ressentir une harmonie qui nous transporte et nous dépasse, on peut aussi avoir l'impression d'accéder une certaine profondeur du réel. (perso je pense que les deux approches sont complémentaires et permettent d'avancer)

Pour en revenir au passions amoureuses, au fond c'est un peu la même chose. On peut avoir cet élan à vivre les choses intensément, à vivre des trucs forts quitte à se brûler les ailes. Du moment que cela reste suffisamment raisonné, que cela ne fait pas souffrir plus que de raison (même si la souffrance fait alors un peu partie du jeu) cela peut être une façon de vivre les choses qui se respecte. Ce type de relations sont peut être moins heureuses d'une certaine façon, mais je ne sais pas trop comment le dire, je comprends qu'on puisse tendre vers ça.
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par Azrael
Homme de 38 ans non vierge
#170712
En fait, je ne suis même pas sûr que brûler, au vu des nombreux sens du terme, était forcément une image. Et peu importe, en fait : j'avoue que si, par exemple, on devait absolument s'abstenir d'user de métaphores pour comparer celle que l'on aime, je trouverais ça un peu triste (je ne sais pas si l'idée allait jusque-là). Je suis d'accord qu'il faut encore voir ce qu'il y a derrière, qu'on peut tomber dans ces travers dont il était question, mais je ne vois pas pourquoi ce serait forcément le cas. On dit que le langage est intrinsèquement restreint et limité, et je pense qu'à l'inverse, une métaphore permet souvent de se rapprocher de la réalité des choses. Voilà en tout cas le genre de choses qu'on peut lire dans les livres "théoriques" :

En nous suggérant de multiples niveaux de sens, elle nous reconnecte à la complexité joyeuse de la vie. La métaphore qui semble nous distancier de la réalité nous rapproche de la vérité. Elle quitte apparemment le terrain du concret pour s'élever dans les nimbes de la poésie, mais en même temps, elle nous ouvre aux multiples niveaux de sens d'une situation.
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par rooter
Homme de 39 ans vierge
#170716
Azrael a écrit :une métaphore permet souvent de se rapprocher de la réalité des choses
Bof... Quand tu dit "feu" nous pensons à deux choses différentes, chacun de notre coté... Faire une métaphore, c'est raccrocher à un modèle connu. Tu perd donc nécessairement en réalité. Mais non, ça n'est pas de ça dont je parlais, mais de ton but de construire une histoire, et, comme tu le suggère, de vivre des choses fortes.
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par Lux
Femme de 37 ans non vierge
#170727
5. « Suis-je amoureux ? - Oui, puisque je l'attends. » L'autre, lui, n'attend jamais. Parfois, je veux jouer à celui qui n'attend pas ; j'essaye de m'occuper ailleurs, d'arriver en retard ; mais, à ce jeu, je perds toujours : quoi que je fasse, je me retrouve désœuvré, exact, voire en avance. L'identité fatale de l'amoureux n'est rien d'autre que : je suis celui qui attend.


(Dans le transfert, on attend toujours – chez le médecin, le professeur, l'analyste. Bien plus : si j'attends à un guichet de banque, au départ d'un avion, j'établis aussitôt un lien agressif avec l'employé, l'hôtesse, dont l'indifférence dévoile et irrite ma sujétion ; en sorte qu'on peut dire que, partout où il y a attente, il y a transfert : je dépends d'une présence qui se partage et met du temps à se donner – comme s'il s'agissait de faire tomber mon désir, de lasser mon besoin. Faire attendre : prérogative constante de tout pouvoir, « passe-temps millénaire de l'humanité. »)


6. Un mandarin était amoureux d'une courtisane. « Je serai à vous, dit-elle, lorsque vous aurez passé cent nuits à m'attendre assis sur un tabouret, dans mon jardin, sous ma fenêtre. » Mais, à la quatre-vingt-dix-neuvième nuit, le mandarin se leva, prit son tabouret sous le bras et s'en alla. ”


Roland Barthes...
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par Lux
Femme de 37 ans non vierge
#170793
Nulle part, j'avais envie de mettre un extrait des Fragments d'un discours amoureux, parce que c'est un texte que je trouve magnifique même s'il décrit une vision complètement névrotique de l'amour (et égoïste, aussi).
Disons que c'était ma manière de dire : ok, c'est une construction et on se fait mal, ok c'est une illusion, mais c'est beau. Enfin, je trouve.
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par Pierre
Homme de 40 ans non vierge
#170811
Roland Barthes, comme Proust et tous ceux qui ont prétendu parler d'amour alors qu'ils ne faisaient que décrire leurs dépendances affectives, avaient comme point commun de ne pas franchement s'aimer eux-mêmes mais de beaucoup chercher à plaire.

Moi aussi, je trouvais de la beauté dans ces écrits, car j'y voyais une réalité de l'existence. Et même si je savais intellectuellement que c'était névrotique, cela avait pour moi un parfum d'universalité.
Mais maintenant que j'ai un peu plus d'estime pour moi-même et que j'ai été trop saoulé par toutes ces années gâchées à m'empoisonner l'existence, je trouve ce genre de texte assez neuneu.
Roland Barthes était quand même un grand dadais de 62 ans quand il a publié cette triste littérature. Le pauvre.
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par Lux
Femme de 37 ans non vierge
#170821
Neuneu, n'exagérons rien.
Que ce ne soit pas réaliste ni universel, là je pense qu'on est d'accord. Quant à Proust, il y a un millier d'autres questionnements dans la Recherche, il ne s'agit pas que d'amour-passion.
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par Pierre
Homme de 40 ans non vierge
#170981
Je suis déçu, je pensais que j'allais me prendre une volée de bois vert pour un pareil affront.
Qu'est-ce qui se passe Lux, t'es amoureuse ou quoi ?
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