- 09 janv. 2010, 12:27
#19637
Bonjour
Etant pour ma part Vraie Timide, même si je me soigne, je m'interroge sur les origines de cette timidité si ancrée. Je constate en lisant les posts que nous pointons souvent comme origine, malgré la disparité des âges et donc des modes d'éducation que nous avons pu connaître, notre éducation quand nous étions enfants.
J'ai eu des parents qui m'aimaient certainement, mais qui n'étaient pas démonstratifs, ni entre eux, ni avec moi. Ajoutez une bonne dose de catholicisme pratiquant et la rigueur éducative des années 1960, ce n'est pas un cocktail très euphorisant. Habitant à l'époque Paris, j'ai fait la totalité de mes études dans des école/collège/lycée de filles car la mixité n'existait point encore, (céki ce dinosaure?), sans frère ni cousin pour m'apprendre un peu la vie... Ma soeur cadette qui a connu les bienfaits de la réforme des collèges était bien plus à l'aise avec la gent masculine.
Bon, il y a sûrement une question de nature aussi. Ce que je ne m'explique toujours pas, c'est ce qui nous fait nous poser autant de questions sur ce que les autres pensent de nous-mêmes, ce qui nous fait généralement adopter même involontairement une attitude pas très naturelle. Et surtout, je suis persuadée que nous nous faisons des tas d'idées en pensant que les autres pensent qu'on est ceci ou cela,... Si ça se trouve ils ont bien autre chose en tête.
Donc nous avons un peu le défaut de nous sentir des "victimes", des souffre-douleur, des "têtes de Turc"...
Or, cette question me re-travaille aujourd'hui parce que j'ai dans ma classe un enfant véritable "souffre-douleur". Comme j'ai une classe à double niveau, je l'ai eu dans ma classe en CP l'année passée, sa mère a insisté pour qu'il reste avec moi et j'ai accepté, donc rebelote cette année en CE1. Je le surveille attentivement, notamment dans la cour, je fais la vie dure à ceux qui l'embêtent, mais je ne vois pas tout et je ne vous apprendrai rien en vous disant que les enfants sont capables d'être vraiment méchants, même à 6 ou 7 ans. Sa famille est consciente du problème , j'ai pu le faire prendre en charge par une instit spécialisée "psy", mais ça n'évolue pas vite ni facilement. Il n'est pas "avenant" physiquement, il est très renfermé, et pour vous donner une idée de la profondeur des choses, lors de la traditionnelle photo de classe, jamais le photographe n'a réussi à le faire sourire. Nous obtenions, au mieux, un rictus sous un regard angoissé.
Donc toutes vos interventions seront utiles, à la fois fois pour nous faire avancer tous et aussi peut-être pour ce petit garçon... si ça pouvait l'empêcher de se retrouver dans notre situation dans dix ou quinze ans, eh bien...c'est toujours ça de pris comme revanche sur la vie !
Merci d'avance de vos idées :)
Etant pour ma part Vraie Timide, même si je me soigne, je m'interroge sur les origines de cette timidité si ancrée. Je constate en lisant les posts que nous pointons souvent comme origine, malgré la disparité des âges et donc des modes d'éducation que nous avons pu connaître, notre éducation quand nous étions enfants.
J'ai eu des parents qui m'aimaient certainement, mais qui n'étaient pas démonstratifs, ni entre eux, ni avec moi. Ajoutez une bonne dose de catholicisme pratiquant et la rigueur éducative des années 1960, ce n'est pas un cocktail très euphorisant. Habitant à l'époque Paris, j'ai fait la totalité de mes études dans des école/collège/lycée de filles car la mixité n'existait point encore, (céki ce dinosaure?), sans frère ni cousin pour m'apprendre un peu la vie... Ma soeur cadette qui a connu les bienfaits de la réforme des collèges était bien plus à l'aise avec la gent masculine.
Bon, il y a sûrement une question de nature aussi. Ce que je ne m'explique toujours pas, c'est ce qui nous fait nous poser autant de questions sur ce que les autres pensent de nous-mêmes, ce qui nous fait généralement adopter même involontairement une attitude pas très naturelle. Et surtout, je suis persuadée que nous nous faisons des tas d'idées en pensant que les autres pensent qu'on est ceci ou cela,... Si ça se trouve ils ont bien autre chose en tête.
Donc nous avons un peu le défaut de nous sentir des "victimes", des souffre-douleur, des "têtes de Turc"...
Or, cette question me re-travaille aujourd'hui parce que j'ai dans ma classe un enfant véritable "souffre-douleur". Comme j'ai une classe à double niveau, je l'ai eu dans ma classe en CP l'année passée, sa mère a insisté pour qu'il reste avec moi et j'ai accepté, donc rebelote cette année en CE1. Je le surveille attentivement, notamment dans la cour, je fais la vie dure à ceux qui l'embêtent, mais je ne vois pas tout et je ne vous apprendrai rien en vous disant que les enfants sont capables d'être vraiment méchants, même à 6 ou 7 ans. Sa famille est consciente du problème , j'ai pu le faire prendre en charge par une instit spécialisée "psy", mais ça n'évolue pas vite ni facilement. Il n'est pas "avenant" physiquement, il est très renfermé, et pour vous donner une idée de la profondeur des choses, lors de la traditionnelle photo de classe, jamais le photographe n'a réussi à le faire sourire. Nous obtenions, au mieux, un rictus sous un regard angoissé.
Donc toutes vos interventions seront utiles, à la fois fois pour nous faire avancer tous et aussi peut-être pour ce petit garçon... si ça pouvait l'empêcher de se retrouver dans notre situation dans dix ou quinze ans, eh bien...c'est toujours ça de pris comme revanche sur la vie !
Merci d'avance de vos idées :)
Dio, dammi l'umiltà di accettare le cose che non posso cambiare, il coraggio di cambiare le cose che posso cambiare, e l'intelligenza sufficiente per distinguere i due tipi di cose. S. Francesco di Assisi