- 22 janv. 2014, 22:48
#101615
Je n'ai pas manqué de tendresse de la part de mes parents, et j'étais très demandeur. Devant le peu d'interêt que je suscitait auprès des jeunes filles à l'adolescence, j'ai même conservé des rapports tendres avec mes parents, j'en avais besoin. Je comprends que ça ne m'a pas aidé à couper le cordon, mais je n'étais pas celui vers qui on allait spontanément, je ne faisais pas partie des mignons et des costauds qui commençaient à voir grimper leur cote à la fin des années collège. Après j'ai conscience de m'être fermé sur moi même et du fait que j'aurai dû rester ouvert aux autres pour vivre des choses différentes, mais je n'avais pas les armes pour aborder les choses ainsi.
Et puis mes conditions de santé ont fait que mes premiers rapports immédiats en dehors de la cellule familliale, (avant ma scolarité) ont été reliés à de mauvais moments. J'ai associé le monde extérieur (du moins les personnes adultes, car je n'avais aucune crainte des enfants de mon âge) à une menace. Plus tard je n'ai pas pu associer l'idée que mon corps pouvait être une source potentielle de plaisir pour moi et pour quelqu'un, c'était dans mon esprit un truc fragile dont je ne devais pas trop me servir pour ne pas l'user : "Votre sport, c'est vivre !" m'avait lancé mon cardiologue il y a 10-15 ans tandis que je lui évoquait l'envie de m'y mettre. J'avais l'impression d'être déja un vieux bonhomme mais ce n'étaient que des discours, et des auto-suggestions qui entretenaient tout ça, j'ai doucement découvert que j'étais capable de dépasser largement les limites qu'on m'avait fixées, et sans me nuire, bien au contraire.
Il n'y a pas d'obstacles, seulement différentes façons d'avancer.