[Wonderwoman]

Je crée ce topic suite à l'idée émise par Traviata en réaction à mes propos, on pourrait discuter ici du manque de communication avec les parents, de ce que ça vous fait et comment est ce que vous l'avez / le gérez encore actuellement.
Traviata, je me suis permise de créer le sujet car j'ai envie de réagir, faut juste que ça murisse un peu

J'ai passé l'âge d'en vouloir à mes parents .... (j'ai) l'impression que je ne peux pas me confier à elle pour les choses personnelles qui me touchent "émotionnellement", je ne parle pas de la vt et de ma vie sexuelle mais du reste, de dire je suis triste ou ça ne va pas, sans forcement tout raconter dans le détail, ma vie privée reste privée.

Il n'y a pas d'âge pour en vouloir à ses parents... il y a juste peut-être un âge pour dépasser ce sentiment et passer à autre chose ... et encore ...
A mon âge ce genre de réflexion me redonne encore un arrière-goût d'amertume par rapport à mes propres parents, c'est dire.

j'ai beaucoup de mal à l'exprimer et à le définir, mais il me semble que cette absence de communication sur le plan émotionnel avec nos parents nous empêche ensuite d'oser le faire avec les autres, et on nous perçoit comme des espèces de monstres froids un peu (in) différents. J'ai vu là un des verrous de ma communication amicale ou autre avec les autres quand j'étais jeune , et je n'ai pu surmonter cela qu'en prenant le contre-pied de leurs façons de faire.

Wonderwoman ça t'ennuie si on crée un topic sur ce lien et surtout comment le sumonter en utilisant tes propos ?

[solitrnl]

Moi aussi je n'ai jamais vraiment communiqué sur mes sentiments avec mes parents ni avec ma famille. De temps en temps avec ma mère, mais bon vu que y a pas beaucoup de matière pour les relations amoureuses je vois pas trop ce que je peux dire du coup. A part demander un peu de réconfort, je ne crois pas que les parents soient capables de dépasser nos blocages à notre place.

[traviata]

Tu as bien fait, c'est vrai que je suis partie dans un autre topic en pensant plus à l'avenir qu'au passé et aux causes, mais ça me parait aussi une bonne piste à explorer.

Et j'avoue aussi avoir pris le temps de re-méditer après ton post. Je me demandais si nos difficultés à révéler nos émotions (tu me plais, je suis émue par toi, je t'aime...) ne vient pas du fait que nos propres parents ne nous l'ont jamais montré. Ni entre eux, ni avec nous.

[Alfredo]

Je me permet de nuancer tes propos Traviata avec mon expérience personnelle.

J'ai vécu avec mes deux parents jusque l'âge de 11 ans. Ma mère a toujours été là pour moi, elle était ce genre de mère-poule très protectrice (un peu trop même) et elle m'a souvent dit qu'elle m'aimait et me l'a montré encore plus souvent.

Pour mon père par contre c'est autre chose. En fait, de 0 à 11 ans j'avais l'impression que c'était comme un inconnu pour moi. Je ne sais pas si c'est sa personnalité ou si c'est parce que ma mère s'occupait plus de moi et occupait une place plus importante, mais je n'ai pas beaucoup de souvenirs avec lui.
Après le divorce de mes parents je ne l'ai plus revu. Aujourd'hui encore je n'arrive pas à m'expliquer pourquoi. Je ne lui en veux pas mais j'arrive pas à aller vers lui alors que lui a déjà essayé plusieurs fois pendant mon adolescence de renouer le contact.

Je ne peux pas tenir mes parents complètement responsable de ma VT ou de mon problème à socialiser. Mais j'en veux un peu à ma mère pour avoir été trop protectrice, à tel point que je ne connais pas la douleur (qu'elle soit physique ou émotionnelle) et que j'en ai très peur aujourd'hui. Je pense que c'est important dans le développement de l'enfant de connaître la déception, la douleur, la tristesse par lui même et ne pas chercher à l'en protéger coûte que coûte, au risque que, si ça arrive plus tard, la blessure sera trop profonde. Et j'en veux à mon père de ne pas avoir été plus présent pendant mes premières années.

Après j'ai reçu une éducation où la famille compte parmi les choses les plus importantes. Donc je ne pourrais jamais vraiment en vouloir à mes parents pour ce qui m'arrive, parce que j'ai été éduqué comme ça.

Je n'ai jamais dis à ma mère que je l'aimais. Mais depuis que j'ai perdu ce côté introverti qui me bloquait dans mes relations sociales, j'ai vraiment envie de lui montrer que je l'aime ! Je me souviens d'une fois, c'était les résultats du BTS, en partant de chez moi je me suis dis "Okay si je l'ai, à mon retour j'achète des fleurs pour ma mère parce qu'elle a tjs été là pour moi". J'ai obtenu mon BTS mais je n'ai pas osé acheté les fleurs.

A mon premier retour du Québec, je lui avais écrit une carte, où je l'ai remercié pour tout, je lui ai dis que je l'aimais et que même si je ne le montre pas, elle compte beaucoup pour moi.
J'ai l'intention de reproduire ce petit geste d'attention parce qu'au fond, je sais que c'est la seule femme qui m'a aimé, qui m'aime et qui m'aimera toujours peu importe ce que nous réserve l'avenir. C'est le seul véritable et authentique amour que je connaisse.

[Lereveur]

Moi c'est un numéro d'équilibriste, je m'efforce de rester aimable et bonne pâte (c'est plus ma nature), tout en taisant de plus en plus de choses, soit parce que je n'ose toujours pas l'exprimer (et par crainte d'envenimer la situation), soit parce que j'ai le sentiment que ça ne sert à rien de se fatiguer, qu'il faut se faire à l'idée qu'ils ne comprendront jamais certaines choses...

[lesboy]

Franchement, il n'y a jamais eu de communications avec mes parents.

Mon pére m'a maltraité en donnant des coups de ceinturons. Le summun a été atteint quand j'avais 5 ans, il me giflait lorsque je me trompait dans la récitation de l'adresse de la maison. Je me souviens, à la fin, je pleurai comme un malade.

Aussi, dés qu'il me parle, c'est que pour me critiquer, et il a toupet quand je lui dit non de me sortir que je dois être positif.

J'ai 30 ans, j'ai presque foiré ma vie, je sais qui est le responsable.

Je remerciera à jamais mon psy qui m'a conseillé de lire "C'est pour ton bien" d'Alice Miller. La lecture m'a libéré de mon passé. Je culpabilisais à cause de mon passé chaotique ne correspondant pas aux normes sociétales pour un mec de mon âge, mais avec le recul, j'ai eu ce passé parce que je ne pouvais pas faire autrement.

J'ai un petit mot pour ma mére, c'est une profiteuse qui se fait sans cesse passer pour une victime.

Quand je quitterai le cocon familial, une chose est claire, ils dégagent de ma vie!!!!!!

[Amelie]

Lesboy, je suis heureuse de voir qu'il y a d'autres gens qui ont lu Alice Miller. Moi j'ai commencé par 'Le drame de l'enfant doué' (où il est question de tout enfant, pas des surdoués), puis je me suis acheté L'essentiel d'Alice Miller qui regroupe d'autres livres encore. J'ai surtout aimé son analyse de l'enfance de Hitler, il y a beaucoup d'explications pour les camps de concentration mais je trouve que la sienne est la plus vraie, dommage qu'on ne lui accorde plus d'importance.
Sinon, pour mes parents, j'en ai déjà parlé à plusieurs reprises. Pour le moment c'est un sujet en stand by, je n'ai pas trop envie d'y penser, je vais finir par leur dire ce que je pense vraiment de leur 'éducation' mais pas tout de suite.

[Wonderwoman]

Et j'avoue aussi avoir pris le temps de re-méditer après ton post. Je me demandais si nos difficultés à révéler nos émotions (tu me plais, je suis émue par toi, je t'aime...) ne vient pas du fait que nos propres parents ne nous l'ont jamais montré. Ni entre eux, ni avec nous.

Je pourrai avoir écrit la même chose, jamais mes parents ne m'ont dit directement je t'aime, c'est bien, je suis fière de toi etc... Mon père n'est pas démonstratif et pas très présent affectivement parlant, ma mère dit une fois qu'elle ne voulais pas nous (moi et mon frère) rendre prétentieux, donc pas trop de flatterie, mais quand mon frère a essayé de lui faire passer le message que peut être elle ne nous a pas assez flatté, elle l'a mal pris donc aucune discussion possible.
Au niveau des relations sentimentales, j'ai jamais entendu durant mon adolescence et avant que ça pouvait être sympa d'être amoureux, c'était toujours attention aux garçons, tu as bien le temps, c'est trop tôt. En plus avec une mère assez garçon manquée, j'appris et assumé ma féminité sur le tard.

Il y a 2 moments qui m'ont permis de m'en sortir, une première fois ou j'ai passé plus d'un mois loin de chez moi et seule et j'ai reçu que des remarques positives, régulièrement et à force je me suis mise à le penser et à l'intégrer et à me sentir mieux dans ma peau et une deuxième fois grâce à la rencontre d'un ami qui m'a prise et apprécié comme je suis et qui m'a beaucoup donné, comme quoi même si ça laisse des marques il est probablement possible de récupérer une partie de ce qui n'a pas été fait avant.

[Solal]

Moi c'est complètement l'inverse, j'ai toujours eu la chance d'avoir des parents très présents et qui n'hésitent pas à me montrer qu'ils m'aiment et qu'ils sont fiers de moi.
Il n'empêche que le résultat est le même aujourd'hui. Et de mon côté je bloque aussi : je n'ai jamais dit à mes parents que je les aime, pourtant je les aime. Parfois je me sens coupable, c'est comme si la communication à ce niveau là ne se faisait que dans un sens.

Cependant, je sais que ça m'a beaucoup aidé (et que ça m'aide encore) dans mes choix de vie : savoir que, quelle que soit l'orientation que je prends, mes parents me soutiendront, c'est toujours plus rassurant. Je pense que cela permet d'oser plus, de prendre plus de "risques".

[lesboy]

Ben, là, mon imbécile de pére, j'assume le propos, viens de ma faire la morale en disant que je ne me bouge pas, que je reste cloitré dans ma chambre.

Je ne fais rien, oui, je ne fais rien, car il sera toujours là pour m'engueuler.

Je reste dans ma chambre, c'est pour éviter qu'il m'engueule!!!!

Vivement que je casse de cette famille de crotte!!!