[Ichor]

Pour ne pas envahir un fil de discussion personnelle, je me permets d'ouvrir ce fil pour répondre à des propos lus ailleurs sur le forum qui parlent de ce sujet.

Si vous n'étiez pas capable de gérer vos frustrations ça se terminerai en viole pour aller dans l'extrême.

ou en suicide.

c'est la gestion de la frustration qui aide à passer au-delà du manque. C'est ce qu'on apprend au tout petit, "on ne peut pas avoir tout ce que l'on veut dans la vie, un jour peut être mais pour le moment non". la frustration ne dure qu'un temps.

Si je ne fais rien pour la soulager la frustration sexuelle devient une véritable souffrance, elle ne disparait pas toute seule. Et ce n'est pas un simple effort de volonté qui règle le problème.
C'est au delà de la volonté.

J'ai trouvé une description des effets secondaires de l'abstinence sexuelle prolongée sur la page d'une rubrique santé féminine:

«En période d'abstinence prolongée, je me sens tendue, et ce, tant physiquement que psychologiquement, confie Cinthia, 30 ans. J'ai moins de concentration, je me sens plus impatiente, voire agressive.»

http://www.coupdepouce.com/bien-dans-mo ... es/a/17478

C'est exactement les effets que je constate si je ne prends pas de mesures pour gérer ça.

Peut-être que les VT le sont parce qu'ils ont une trop bonne gestion de la frustration (au moins sexuelle)?
(c'est une réflexion que je me faisais récemment. Quand j'ai pris les mesures nécessaires pour
faire baisser la tension ressentie, je deviens presque insensible à tout stimuli)

La libido est physique et cérébrale, et ça se travail.
Ne pas penser au désir, ne pas en avoir, c'est amoindrir la libido, la mettre en sommeil, et donc baisser ou faire disparaitre sa frustration.

Pour la développer je veux bien croire qu'on peut y faire quelque chose mais la faire disparaître et ne plus y penser j'en doute.
(bien sûr, il y a la façon des moines: tu dors peu, tu pries et travailles tout le temps, il te reste peu d'énergie pour la bagatelle quand tu te couches épuisé tous les soirs, en effet).


PS:
A ma connaissance par contre, Il n'y a pas de truc contre la frustration affective, le besoin physique de compter pour quelqu'un.

[Nick]

PS:
A ma connaissance par contre, Il n'y a pas de truc contre la frustration affective, le besoin physique de compter pour quelqu'un.

Et c'est bien dommage, car c'est sans doute cette frustration, la plus difficile à combler et supporter.

[Ichor]

Et c'est bien dommage, car c'est sans doute cette frustration, la plus difficile à combler et supporter.

C'est d'une grande cruauté en effet.

J'ai repensé aux paroles d'une vieille chanson qui décrit ce manque:

Et puis Johnny, Johnny serre le vide dans ses bras

[SnapBack]

Du Jeanne Mas

Si je ne fais rien pour la soulager la frustration sexuelle devient une véritable souffrance, elle ne disparait pas toute seule.

Essaye de comprendre d'où vient ton problème en premier lieu.

Peut-être que les VT le sont parce qu'ils ont une trop bonne gestion de la frustration (au moins sexuelle)?

Je ne pense pas, il y a autant de VT que de cas différents si tu veux mon avis. Pour ma part, je ne m'y retrouve pas (je suis plutôt responsable de ma virginité). Pour résister à cette frustration et à cette pression justement, chacun la gère comme il le peut. Mais pas de manière exceptionnelle si l'on vit un manque.

La VT, je la vois plus comme des occasions ratées qu'une véritable cruauté. Je veux dire que malgré cette douleur, tu continues à vivre normalement avec les autres hommes et femmes. Fais le lien avec tout ce qui a été dit ici.

[Ichor]

Essaye de comprendre d'où vient ton problème en premier lieu.

Pour ce problème, c'est facile à comprendre: je suis un être humain.
On peut aussi vivre sans dormir, mais on devient fou si on ne trouve pas une échappatoire.

Je veux dire que malgré cette douleur, tu continues à vivre normalement avec les autres hommes et femmes.

Bien sûr, c'est l'inertie de l'habitude, l'instinct de survie peut-être même.
Aujourd'hui on m'a envoyé une photo qui avait été faite de moi lors d'une promenade, il y a quelques temps.
Sur la photo, je suis comme un spectre, une forme fantomatique sans visage, presque indistincte.
C'est exactement la perception que j'ai de moi en ce moment l'impression persistante d'être une ombre.

La VT, je la vois plus comme des occasions ratées qu'une véritable cruauté.

J'ai la faiblesse de voir les choses de cette façon-là aussi, à l'occasion (j'y pensais cet après-midi en évoquant quelques souvenirs douloureux)
Même s'il n'y a rien de rationnel dans cette façon de penser (avec des si...On ne sait jamais avec certitude pourquoi les choses ne tournent pas comme on le souhaiterait car l'autre est fondamentalement une énigme) j'imagine aussi que c'est celle qui permet d'avoir l'état d'esprit approprié pour accomplir la tâche: la prochaine occasion sera la bonne et si ce n'est pas celle-là, ce sera celle d'après...

[SnapBack]

Pour ce problème, c'est facile à comprendre: je suis un être humain.

Non non, qu'est ce qui fait que chez toi ça ne fonctionne pas quand ça va pour les autres.
Peut-être prends-tu trop à cœur certaines choses ? Comme cette histoire de jeunesse, je n'ai pas l'impression que tu en as fait le deuil. Quand tu dis après avoir "l'impression persistante d'être une ombre" que j'ai l'impression que la VT est, encore une fois, une surface d'un malaise plus profond.

C'est bien souvent le cas car la VT résulte d'une certaine maladresse ou d'inexpérience dans les relations humaines.
On n'est pas tous égaux avec ça et on n'a pas tous les mêmes armes au départ, mais tu peux évoluer si ton cœur t'en dit. Ce n'est pas encore trop tard.

On peut aussi vivre sans dormir, mais on devient fou si on ne trouve pas une échappatoire.

C'est un exemple exagéré car dormir est une fonction vitale pour vivre. Cette folie, due à l'absence de sommeil, te fera mourir plus rapidement que ta virginité, c'est certain.

J'imagine aussi que c'est celle qui permet d'avoir l'état d'esprit approprié pour accomplir la tâche: la prochaine occasion sera la bonne et si ce n'est pas celle-là, ce sera celle d'après...

Je pense que c'est une pression inutile même si, inconsciemment, on se la fait tous.

[Ichor]

Non non, qu'est ce qui fait que chez toi ça ne fonctionne pas quand ça va pour les autres.

Un ensemble de phénomènes: malchance, faiblesse de caractère chronique, une propension à la sensiblerie... mais surtout, une bonne grosse névrose avec laquelle je vais devoir "cohabiter" encore quelques années.
Il m'arrive aussi d'être délirant: j'ai cru (trop) longtemps que les choses allaient s'arranger toutes seules (je dois aussi probablement croire que l'homme en rouge du 25 décembre existe).

Comme cette histoire de jeunesse, je n'ai pas l'impression que tu en as fait le deuil.

Je le sais bien. C'est impossible. Par ailleurs, il faut que je me souvienne ce qu'est la bienveillance. Désolé d'être ironique.
Je n'ai même pas tiré de leçon de cette histoire, ce qui est le plus navrant.

j'ai l'impression que la VT est, encore une fois, une surface d'un malaise plus profond.

En effet, la VT n'est qu'un symptôme apparent (façon de parler, ce n'est pas écrit sur le front)

[rooter]

T'as l'air absolument convaincu de ne pas pouvoir changer. C'est sans doute pour cela que c'est impossible.

Une névrose, c'est juste des pensées, ça se change assez bien.

[Ichor]

T'as l'air absolument convaincu de ne pas pouvoir changer.

Les expériences vécues nous changent, même si on ne le veut pas.
Le problème est que tu ne changes pas nécessairement dans le "bon sens". C'est fortement conditionné à ce que tu expérimentes. Désolé d'enfoncer des portes ouvertes.

Une névrose, c'est juste des pensées, ça se change assez bien.

Oui, sans doute, après plusieurs années (10 ans? 15 ans?) de consultation, si tu trouves le psy qui te correspond et que tu as un peu de chance.
Mais la vie ne s'arrête pas pour autant pour t'attendre malgré tes difficultés, le compteur continue à tourner et il n'est pas ton ami. Il est ton pire ennemi.

PS:
La névrose n'est pas que de simples pensées dont on se débarrasse comme un mouchoir usager.

Je crois que ce passage résume bien la situation:

Dans l'optique freudienne au sens rigoureux du terme, le symptôme est l'expression symbolique d'un conflit psychique ainsi qu'un compromis entre la pulsion et la défense qui s'y trouve opposée. Le conflit psychique demeure intrapsychique limité entre le Surmoi et le Ça à l'intérieur du Moi. La fixation et la régression n'ont qu'un caractère partiel ; la libido conserve sa problématique objectale et n'est pas complètement désinvestie ; la réalité est déformée dans le fantasme et non niée

Ce passage est terrifiant:

Le second caractère des symptômes névrotiques est leur caractère compulsionnel, c’est-à-dire que leur intensité psychique rend inopérant les processus de pensée adaptés au monde extérieur et, donc, la réalité psychique interne supplante la réalité externe.

[rooter]

Ça t'aide de penser ça ?