a question posée était "quel service public vous souhaitez au rassemblement national ? Quelle politique ?". là franchement c'était une question simple à laquelle même un non non-politicard pouvait répondre facilement. Mais l'aspirante députée ne comprend pas la question : elle demande un reformulation, et voyant qu'elle ne comprend toujours pas, elle répond "est-ce qu'on pourra couper cette partie ?". Mais justement, elle n'a pas compris que c'était en direct visiblement
En fait c'est une réaction très courante et même physique (au sens du corps humain) pour toute personne qui n'a pas reçu une formation à l'oral. Cela m'est arrivé de nombreuses fois avant d'être pris en main par un prof de fac qui venait de se rendre compte qu'en sortant du lycée avec trois exposés par an on n'était absolument pas armés pour intervenir même dans des groupes de 10 à 20 personnes.
Je pense au contraire qu'elle a trop préparé son intervention, ou que son "coach" l'a trop cantonnée à aborder certains sujets, mais le problème en faisant ça c'est qu'on coupe justement son cerveau de sa faculté d'adaptation et il suffit qu'une question ou même juste une petite remarque en apparence anodine s'immisce dans le chemin qu'on s'était tout tracé et c'est fini, le black out, au point de ne même pas avoir écouté la personne qui vient de parler.
Croyez-moi, je l'ai vécu plus d'une fois en fac et c'est vraiment gênant quand tout le monde vous regarde avec un léger sourire et que vous ne vous souvenez même pas de la question qui vient d'être posée il y a une seconde parce que vous êtes tellement engoncé dans votre schéma répété des dizaines de fois que vous ne faites plus attention à votre environnement.
C'est pour ça qu'il faut éviter d'écrire ses interventions au mot près et ne garder que les idées en fil rouge. D'une part c'est beaucoup moins pénible pour l'auditoire (notre prof nous avait dit, même si vous vous plantez, que vous le reconnaissez en rigolant, ce sera toujours plus vivant et agréable pour l'auditoire que quelqu'un qui va lire ses dix feuilles pendant 5 minutes et perdre tout le monde au bout de 30 secondes) mais en plus ça a l'immense intérêt de forcer le cerveau à bosser, être attentif et s'adapter, et là il sera présent pour ce qui n'a pas été prévu pendant les répétitions et fini les blocages. Bon ça demande un peu d'entraînement mais ça va vite.
Et là quand je vois cette candidate "planter" sur la question et demander de la répéter, c'est flagrant je me revois 12 ans plutôt face à mon groupe de TD en plein blanc et incapable de répondre à une question qui venait d'être posée juste après la fin de la phrase écrite au mot près. La question était : "C'est quoi déjà ton prénom ?"