- 26 juil. 2016, 19:48
#173953
Bonjour et bonsoir.
Je ne sais pas si cette nouvelle rubrique fera doublon avec un autre sujet.... M'enfin, je me lance quand même. Je vais déjà partager mon témoignage.
Cela fait 15 ans que je souffre d'obésité. Étant adolescente, je faisais 65 kg. Il y avait tout de même une certaine pression de mes parents pour que je ne grossisse pas.
Lorsque que je suis partie de chez mes parents, pour me retrouver dans mon premier chez moi, pour la première fois de ma vie, j'ai pu manger comme moi je le voulais. N'ayant mas la volonté de faire face à ma souffrance, mes angoisses, mes frustrations, mes peurs, mes inquiétudes, je me suis goinfrée . Je me suis donc cachée dans la nourriture et les kilos que j'accumulais.
Ne faisant donc plus du tout attention, j'ai atteint le poids faramineux de 115 kg.
Mes obèses savent ce que cela veut dire : on ne se reconnait plus. On ne se regarde plus dans un seul miroir, on a du mal à marcher, on fait un pas et on transpire comme si on faisait un marathon, le moindre geste nous demande des efforts considérables, mal au dos, mal aux genoux, douleurs aux pieds, c'est une horreur pour se vêtir correctement (on prend ce qui nous va et non ce qui nous plaît... à un prix plus élevé que la taille 38 !), les insultes sur notre poids, les regards en coin qui nous détaille comme si on était une curiosité venue d'un autre pays (avec les pensées du style "Mon Dieu ! Que cette personne est énorme !" inscrit sur le visages des autres), notre famille qui nous enjoint de faire régime (les "il n'y a qu'à" et autres "il suffit de" et " il faut de la volonté pour perdre du poids". Si ce type de phrases marchait, tout le monde serait mince !)...
Et bien sûr, aucun homme ne me regarde comme si j'étais la plus belle femme du monde. Qui voudrait d'une obèse affublée de complexes, d'angoisses irraisonnées, d'inquiétudes en tous genres, d'un profond dégoût d'elle - même, d'une timidité maladive ? Quand on ne s' aime pas, l'autre ne nous aimera pas non plus. Quand on a autant de souffrance en soi, cela éloigne l'autre. Personne ne nous désire. Personne n'est attiré par le mal - être qui nous ronge (et qui est propre à chacun). Ça le repousse au lieu d'être attiré.
Et puis, un jour, j'ai eu le déclic... A plus de trente ans, je n'avais rien fait de notable dans ma vie. A moins de dire : "Je suis restée enfermée chez moi à m'empiffrer comme le goinfre que je suis." Superbe exploit, n'est - ce pas ?
Alors, je me suis fait poser un anneau gastrique depuis presque 2 ans. (Si vous voulez des précisions techniques relatifs à l'anneau, je me ferais un plaisir de vous répondre). Je me fais suivre par un psychiatre depuis 2 ans et demi. Je ne peux manger qu'en 6 petits repas par jours (l'équivalent d'un pot de yaourt à chaque repas.) Tous les aliments ne passent pas (Ça change d'une personne à l'autre. Pour ma part, ce qui ne passent plus, ce sont : les frites, les hamburgers, les croissants... Sinon, je vomis). Des "aliments" sont interdits (car ils menacent de ficher en l'air l'anneau) : l'alcool, toutes les boissons gazeuses par exemple.
C'est une certitude que je tiens à vous faire part : un régime ne marche que si l'on est suivi dans le but de faire face à ses souffrances. J'en ai fait des régimes (Weitgh Waitcher, régime protéiné, cure dans un centre spécialisé...) et j'ai repris à chaque fois.
Je suis suivi par une diététicienne absolument formidable et par mon psychiatre qui me comprend comme personne d'autre. J'ai eu 6 mois où je n'allais pas bien de tout et, malgré mon anneau, où j'ai repris 12 kilos. Et heureusement que j'avais mon psy et ma diet qui me soutenaient tout le long de cette période noire car c'est grâce à eux si j'ai pu reprendre du poil de la bête. Sans eux, j'aurai replongé sans autre forme procès.
Alors, LE conseil que je peux donner à ceux qui ont du surpoids, c'est celui-ci : faites - vous suivre par un professionnel. Psychologue, psychiatre, psychothérapeute... peu importe. Il faut que ce soit quelqu'un qui vous convienne. N'hésitez pas à changer autant que ce soit nécessaire jusqu'à trouver celui qui vous mènera sur le bon chemin. Le mien me comprend, écoute, trouve les mots à mes appels au secours et ''me secoue'' quand il le faut. Je ne le lâcherais pas du tout. Je trouverai un autre professionnel le jour où mon psy sera mort ou prendra sa retraite. Ou alors, si je le lâche, c'est que ma thérapie sera finie. D'ici là, elle va durer encore quelques années (au vu de la sommes de souffrances que j'ai en moi, ce temps n'est pas exagéré)
Si vous vous engagez dans une nouvelle façon de manger, trouvez une manière qui vous convienne à vous. Je ne lâcherai pas ma diet pour tout l'or du monde. Elle est humaine, ne me juge pas (surtout pendant ma période noire où j'ai replongé. .. Ça m'a fait du bien de ne pas être jugée), m'écoute, m'encourage et sait me comprendre. Elle a su entendre mes appels au secours et y a répondu.
Voilà le pavé qui me sert de témoignage. Désolée de la longueur et merci de m'avoir lu !!!!!
Apportez vos témoignages. Je serai très heureuse de parler de ce sujet très délicat que constitue l'obésité. Si vous avez des questions, n'hésitez pas à les poser. J'y répondrais avec plaisir.
S' il y a des gens qui aimeraient du soutien, des conseils ou quoique ce soit d'autres, venez... On a tous des périodes de rechutes.
Il n'y a aura aucun jugement et que de l'écoute.
Je ne sais pas si cette nouvelle rubrique fera doublon avec un autre sujet.... M'enfin, je me lance quand même. Je vais déjà partager mon témoignage.
Cela fait 15 ans que je souffre d'obésité. Étant adolescente, je faisais 65 kg. Il y avait tout de même une certaine pression de mes parents pour que je ne grossisse pas.
Lorsque que je suis partie de chez mes parents, pour me retrouver dans mon premier chez moi, pour la première fois de ma vie, j'ai pu manger comme moi je le voulais. N'ayant mas la volonté de faire face à ma souffrance, mes angoisses, mes frustrations, mes peurs, mes inquiétudes, je me suis goinfrée . Je me suis donc cachée dans la nourriture et les kilos que j'accumulais.
Ne faisant donc plus du tout attention, j'ai atteint le poids faramineux de 115 kg.
Mes obèses savent ce que cela veut dire : on ne se reconnait plus. On ne se regarde plus dans un seul miroir, on a du mal à marcher, on fait un pas et on transpire comme si on faisait un marathon, le moindre geste nous demande des efforts considérables, mal au dos, mal aux genoux, douleurs aux pieds, c'est une horreur pour se vêtir correctement (on prend ce qui nous va et non ce qui nous plaît... à un prix plus élevé que la taille 38 !), les insultes sur notre poids, les regards en coin qui nous détaille comme si on était une curiosité venue d'un autre pays (avec les pensées du style "Mon Dieu ! Que cette personne est énorme !" inscrit sur le visages des autres), notre famille qui nous enjoint de faire régime (les "il n'y a qu'à" et autres "il suffit de" et " il faut de la volonté pour perdre du poids". Si ce type de phrases marchait, tout le monde serait mince !)...
Et bien sûr, aucun homme ne me regarde comme si j'étais la plus belle femme du monde. Qui voudrait d'une obèse affublée de complexes, d'angoisses irraisonnées, d'inquiétudes en tous genres, d'un profond dégoût d'elle - même, d'une timidité maladive ? Quand on ne s' aime pas, l'autre ne nous aimera pas non plus. Quand on a autant de souffrance en soi, cela éloigne l'autre. Personne ne nous désire. Personne n'est attiré par le mal - être qui nous ronge (et qui est propre à chacun). Ça le repousse au lieu d'être attiré.
Et puis, un jour, j'ai eu le déclic... A plus de trente ans, je n'avais rien fait de notable dans ma vie. A moins de dire : "Je suis restée enfermée chez moi à m'empiffrer comme le goinfre que je suis." Superbe exploit, n'est - ce pas ?
Alors, je me suis fait poser un anneau gastrique depuis presque 2 ans. (Si vous voulez des précisions techniques relatifs à l'anneau, je me ferais un plaisir de vous répondre). Je me fais suivre par un psychiatre depuis 2 ans et demi. Je ne peux manger qu'en 6 petits repas par jours (l'équivalent d'un pot de yaourt à chaque repas.) Tous les aliments ne passent pas (Ça change d'une personne à l'autre. Pour ma part, ce qui ne passent plus, ce sont : les frites, les hamburgers, les croissants... Sinon, je vomis). Des "aliments" sont interdits (car ils menacent de ficher en l'air l'anneau) : l'alcool, toutes les boissons gazeuses par exemple.
C'est une certitude que je tiens à vous faire part : un régime ne marche que si l'on est suivi dans le but de faire face à ses souffrances. J'en ai fait des régimes (Weitgh Waitcher, régime protéiné, cure dans un centre spécialisé...) et j'ai repris à chaque fois.
Je suis suivi par une diététicienne absolument formidable et par mon psychiatre qui me comprend comme personne d'autre. J'ai eu 6 mois où je n'allais pas bien de tout et, malgré mon anneau, où j'ai repris 12 kilos. Et heureusement que j'avais mon psy et ma diet qui me soutenaient tout le long de cette période noire car c'est grâce à eux si j'ai pu reprendre du poil de la bête. Sans eux, j'aurai replongé sans autre forme procès.
Alors, LE conseil que je peux donner à ceux qui ont du surpoids, c'est celui-ci : faites - vous suivre par un professionnel. Psychologue, psychiatre, psychothérapeute... peu importe. Il faut que ce soit quelqu'un qui vous convienne. N'hésitez pas à changer autant que ce soit nécessaire jusqu'à trouver celui qui vous mènera sur le bon chemin. Le mien me comprend, écoute, trouve les mots à mes appels au secours et ''me secoue'' quand il le faut. Je ne le lâcherais pas du tout. Je trouverai un autre professionnel le jour où mon psy sera mort ou prendra sa retraite. Ou alors, si je le lâche, c'est que ma thérapie sera finie. D'ici là, elle va durer encore quelques années (au vu de la sommes de souffrances que j'ai en moi, ce temps n'est pas exagéré)
Si vous vous engagez dans une nouvelle façon de manger, trouvez une manière qui vous convienne à vous. Je ne lâcherai pas ma diet pour tout l'or du monde. Elle est humaine, ne me juge pas (surtout pendant ma période noire où j'ai replongé. .. Ça m'a fait du bien de ne pas être jugée), m'écoute, m'encourage et sait me comprendre. Elle a su entendre mes appels au secours et y a répondu.
Voilà le pavé qui me sert de témoignage. Désolée de la longueur et merci de m'avoir lu !!!!!
Apportez vos témoignages. Je serai très heureuse de parler de ce sujet très délicat que constitue l'obésité. Si vous avez des questions, n'hésitez pas à les poser. J'y répondrais avec plaisir.
S' il y a des gens qui aimeraient du soutien, des conseils ou quoique ce soit d'autres, venez... On a tous des périodes de rechutes.
Il n'y a aura aucun jugement et que de l'écoute.