- 10 déc. 2016, 23:49
#182401
Bonsoir,
Je me pose la question suivante, question que je ne me posais pas il y a quelques années : l'amertume, je veux dire par là l'ensemble des souffrances liées au manque d'amour ou de relations sexuelles, s'amplifie-t-elle à mesure que les années passent et que nos désirs restent sans réponse ?
Il y a bientôt dix ans, lorsque j'abordais la vingtaine, je me figurais que, sauf changement important dans ma vie, je n'atteindrais jamais la trentaine : l'amertume allait croître jusqu'à devenir insupportable, ce serait la mort ou l'asile. Je suis tombé récemment sur un passage d'Extension du domaine de la lutte qui m'a rappelé cette crainte :
Je suis donc curieux de savoir ce qu'il en est pour vous.
Je me pose la question suivante, question que je ne me posais pas il y a quelques années : l'amertume, je veux dire par là l'ensemble des souffrances liées au manque d'amour ou de relations sexuelles, s'amplifie-t-elle à mesure que les années passent et que nos désirs restent sans réponse ?
Il y a bientôt dix ans, lorsque j'abordais la vingtaine, je me figurais que, sauf changement important dans ma vie, je n'atteindrais jamais la trentaine : l'amertume allait croître jusqu'à devenir insupportable, ce serait la mort ou l'asile. Je suis tombé récemment sur un passage d'Extension du domaine de la lutte qui m'a rappelé cette crainte :
Tu resteras toujours orphelin de ces amours adolescentes que tu n'as pas connues. En toi, la blessure est déjà douloureuse ; elle le deviendra de plus en plus. Une amertume atroce, sans rémission, finira par emplir ton cœur. Il n'y aura pour toi ni rédemption, ni délivrance. C'est ainsi.Je me rapproche de la trentaine. Les blessures sont douloureuses, oui, et peut-être davantage celles de l'adolescence, en effet. Pour autant, je n'ai pas l'impression de souffrir plus qu'il y a deux ans, quatre ans, huit ans. Il se pourrait même que je souffre un peu moins qu'il y a dix ans. Je me souviens que je pleurais presque chaque soir, et cela m'étonne. Chose qui eût été incroyable autrefois, il m'arrive même de connaître des périodes assez longues, de deux ou trois semaines, sans que l'absence de relation amoureuse me gène d'aucune façon. Je ne vois pas bien quelle compensation serait à l'oeuvre : j'ai plus de mal qu'avant à trouver du plaisir dans les autres domaines de la vie, l'époque est finie où un morceau de musique, un film, une journée avec des amis pouvaient me procurer une véritable jouissance. Je m'ennuie ni plus ni moins qu'avant. Tout se passe en fait comme s'il n'y avait pas d'accumulation dans le temps, comme si cette image de la cocotte-minute n'avait aucune pertinence.
Je suis donc curieux de savoir ce qu'il en est pour vous.
Plus d'amour, partant plus de joie.