- 09 juil. 2022, 13:32
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J'ai finalement fait mon burnout fin Janvier, avec ce que ça entraine en idées noires, pensées suicidaires pour la première fois de ma vie, ça fait drôle ça c'est sur.
J'ai repris les joints pour me calmer, sachant que je n'y étais pas accroc, effectivement j'ai arrêté très vite.
Par contre l'alcool comme refuge ça ne se calme pas.
J'en ai profité pour faire un tour sur moi et chercher ce que je voulais vraiment faire. J'ai fondé un groupe, on a fait 7 concerts jusqu'ici. Après 6 mois, j'ai obtenu la rupture conventionnelle (on croise les doigts pour que ça passe à l'inspection du travail) pour me lancer dans la musique, l'avantage d'être foutu pour la cause, c'est que ça t'accorde un degré de liberté qu'on qualifierait de dangereux, je n'ai aucune attache à part mon chat.
L'avenir c'est pôle emploi, prendre des formations musicales pour pas être emmerdé, jouer au black (car grâce à la loi de micron, si je bosse un jour je perds une partie de mes droits), jusqu'à ce que j'ai la garantie d'avoir assez de cachets pour devenir intermittent. Beaucoup bosser ma musique, oublier mes idées noires, on verra par la suite.
J'ai réussi à faire accepter l'idée à ma famille, c'était le plus dur, mais quand ils ont vu à quel point le travail m'avait détruit ils ont compris.
Pour le reste, en ce qui concerne mon rapport aux femmes, je n'ai plus le moindre espoir. J'ai atteint un niveau de poisse qui défie l'entendement et je ne peux pas faire plus que ce que je fais déjà, je suis chanteur, je sors presque tous les soirs, mais chaque fois qu'un ami me présente une amie "célibataire qui pourrait te correspondre", soit elle est lesbienne, soit elle est pas là, soit elle vient juste de se mettre en couple. Chaque fois que je sors il n'y a que des mecs à la soirée, c'est systématique. Dans l'open mic le plus fréquenté de Paris, à CHAQUE fois que je viens il n'y a personne, ça tombe le mauvais jour (10 fois de suite quand même faut arrêter). Et malgré ça, les rares fois où je sens une alchimie avec une femme, ma poisse me rattrape (du genre elle est dans le seul pays d'Europe que je ne peux pas visiter avec l'extension de ma carte avant qu'elle parte définitivement à l'autre bout du monde refaire sa vie, ou je tente ma chance précisément quelque jours trop tard, ou une femme que je suis censé dépanner pour la nuit devient une adolescente étrangère mineure (donc NOOOO WAAAAAAAY), ou une qui devait revenir en France après 6 mois, on échangeait, elle devait aller en concert avec moi à son retour, on s'est dit qu'on se reverrait, mais ses études en ont décidé autrement puisqu'elle restera finalement dans son pays 6 mois de plus et aucune garantie de retour, autant dire que je n'ai plus de nouvelles depuis... bref, ma poisse ma poisse ma poisse.
Par contre je vois la chance des autres, j'ai été témoin direct de plusieurs histoires romantiques qui coulaient de sources. Avant je me disais que ça n'arrivait que dans les films, mais non c'est faux, c'est juste que ça n'arrive pas à moi. La femme qui avait été ambiguë avec moi m'a annoncé qu'elle est enceinte, je suis content pour elle, elle a rencontré par hasard son amour d'adolescent. Dieu ou le spaghetti volant qui le remplace lui a fait tomber l'amour de sa vie du ciel d'un signe du destin. Mon frère va être papa aussi (ça m'a définitivement achevé), des amis avec qui je reprends contacts sont mariés, papas, fiancés, tout va bien pour eux. Pourquoi ça ne me tombe pas dessus? Pourquoi les autres et pas moi? C'est injuste, abject, j'enrage à chaque fois que je vois un couple, je me casse de soirée quand je vois tout le monde en couple et quand je m'ennuie comme un rat mort en voyant le bonheur des autres.
Je traine un cafard énorme, je mets cette rage et cette noirceur dans ma musique, heureusement que j'ai du talent là dedans. Si je n'avais pas ça, je pense que je me serai foutu en l'air. Je n'ai aucune vision de mon avenir, mais je m'en fous, je me sens déjà en sursis.