[Eno]

Première expérience avec une escorte il y a genre 2 mois. Une étudiante en lettres d'environ 25 ans. Plutôt jolie, sympa et surtout à l'aise (forcément, sinon ce serait compliqué !) Étant fauché, je m'étais accordé avec elle sur une "simple" fellation pour 100 euros. Ce qui me parait déjà extrêmement cher de mon point de vue, mais bien sûr ça n'est que mon point de vue. Du point de vue de la fille, faire du sexe avec un inconnu est une expérience complètement aléatoire, risquée et très engageante. Cela dit avec moi elle craignait pas grand chose... Je m'étais préparé, et avais préparé l'appart, comme si c'était un rendez-vous amoureux de la plus haute importance. J'ai été respectueux, courtois, pas chiant.

Mais au final que dire ? C'était moyen, ni négatif ni vraiment positif. Ressentir à nouveau des sensations est quelque chose d'incroyable, mais cela reste tellement frustrant quand on réalise que ce n'est qu'une fois, qu'un instant, qu'il n'y a ni avant ni après. Que ce n'est qu'un service sans sentiments, et que pour le revivre ce sera 100 balles minimum à chaque fois. Chez moi ça n'a fait finalement que renforcer un sentiment d'injustice. L'injustice du : Pourquoi moi je n'y ai pas droit ? Pourquoi moi je devrais payer ? Pourquoi ça ne m'arrive pas naturellement comme pour des millions d'hommes ?

Le bilan est donc mitigé et, sans le regretter, ce sera quand même probablement la première et dernière fois. Ça peut faire une expérience sympa mais ça ne règle rien au problème. Une fois la porte fermée... retour à la case départ.

[Flotbleu4]

Bonjour Eno,
Presque tous les membres du forum qui ont vécu une 1° expérience avec une escort en ressortent avec cette amertume. Les professionnels(lles) permettent de vivre une 1° une expérience mais tous, hommes et femmes, on rêve d'une relation amoureuse sincère et gratuite dans tous les sens du terme. Prend cette expérience pour ce qu'elle a été : une découverte, un pas franchis. Il n'y a pas de raison que tu n'aies pas droit à une vraie relation. Essaie de comprendre ce qui t'en empêche et vois comment tu pourrais évoluer. Bonne route à toi.

[Marcorel]

Ce genre de sentiment est classique.
C'est un peu comme quand tu prends des AD ou des anxios, ou les somnifères, ou la drogue : quand tu te reveils : le mal est toujours là.
Sans compter le contre coup ou le retour de baton après coup : simulation de relation sociale, le fait de devoir "payer" etc... A la fin, quand tu rentres chez toi t'es toujours seul avec tes problèmes. Quand tu te couches tout seul en regardant le plafond en pensant que t'es seul en pleurant : au final t'es pas plus aider.
C'est un peu la frustration à son paroxysme ce genre de chose.

[Eno]

Vous me remontez pas vraiment le moral avec vos messages mais vous avez tout à fait raison.
La comparaison avec la drogue est bien vu. C'est vrai qu'il y a toujours une "redescente" après, comme dans le cas présent, lorsqu'on revient à la raison et qu'on se rend à nouveau compte que ce n'est qu'un dérivatif à la réalité. Mais bon, au moins j'ai vécu quelque chose.

[Eden]

Pas grand-chose à ajouter, si ce n’est qu’en lisant d’autres témoignages, de personnes ayant passé le cap de la première fois, je remarque que tu n’es pas le seul à le décrire comme quelque chose de presque décevant ; y compris pour ceux qui n’ont pas eu à payer.
Peut être qu’on a un rapport à la sexualité assez particulier pour certains, exacerbé par la longue attente qui fait qu’on en espère beaucoup trop dès la première fois, ce qui peut être angoissant avant et frustrant après. Le changement ne se fait donc pas en un « one shot », mais au fil du temps et des expériences j’imagine. Il fallait bien commencer quelque part…
Il n’y a juste pas qu’une seule et parfaite façon de faire, pour toi cela c’est fait de cette façon. Ca ne présage pas forcement de tes expériences futures et même si ce n’est pas évident, tu as aussi le droit de ruminer sur le bon côté des choses.  Comme tu le dis tu as «vécu quelque chose. »
Merci pour le partage.

[Eno]

Merci pour ton message.

Je suis néanmoins obligé de préciser une chose : si c'était ma première fois avec une escort, ce n'était pas ma première fois tout court. J'ai perdu ma virginité (en même temps que mes illusions) il y a déjà 12 ans, quelque chose comme ça. Mais depuis, c'est le désert. Cela dit, tout ce que tu dis reste bien vrai. La virginité tardive crée des attentes non conforme à la réalité, et « le faire » une fois ne signifie pas grand-chose en soi. Ce sont les à-côtés et le temps qui donnent toute leur signification à l'acte. D'où d'ailleurs le fait que passer par une escort, donc par un one-shot sans sentiment, ne procure que très peu de satisfaction au final.

[Eden]

Oupsi, mes excuses pour ce petit délire interprétatif
Au final les escorts c’est juste pas ton truc, ca t’aura servit à le savoir …
En te souhaitant le meilleur

[Mystique]

Merci pour ton message.

Je suis néanmoins obligé de préciser une chose : si c'était ma première fois avec une escort, ce n'était pas ma première fois tout court. J'ai perdu ma virginité (en même temps que mes illusions) il y a déjà 12 ans, quelque chose comme ça. Mais depuis, c'est le désert. Cela dit, tout ce que tu dis reste bien vrai. La virginité tardive crée des attentes non conforme à la réalité, et « le faire » une fois ne signifie pas grand-chose en soi. Ce sont les à-côtés et le temps qui donnent toute leur signification à l'acte. D'où d'ailleurs le fait que passer par une escort, donc par un one-shot sans sentiment, ne procure que très peu de satisfaction au final.

Cette phrase en gras m'a interpellée et m'attriste en même temps, pourquoi parles-tu d'illusions perdues ?
Etait-ce une mauvaise expérience ou simplement, comme tu l'as déjà dit, l'impression d'avoir idéalisé l'acte ?

[Eno]

Cette phrase en gras m'a interpellée et m'attriste en même temps, pourquoi parles-tu d'illusions perdues ?
Etait-ce une mauvaise expérience ou simplement, comme tu l'as déjà dit, l'impression d'avoir idéalisé l'acte ?

Je disais ça parce que cette relation ne m'a pas permis de me libérer de la virginité tardive. Enfin si bien sûr, en partie, « l'avoir fait » reste évidemment un cap de franchi. Mais je suis revenu quasiment au même point avec les années, tout ça est devenu un souvenir lointain et abstrait, comme une autre vie. Un certain malaise s'est réinstallé.

Pour ce qui est des illusions perdues, je parle plutôt de l'aspect amoureux. Cette illusion (dans mon cas, qui est sûrement une réalité pour d'autres) que le grand amour existe, avec tout ce que cela implique de rêves et de promesses. Je suis complètement revenu de ça avec le temps, je n'y crois plus. Je crois maintenant en quelque chose de moins grandiloquent, plus proche de l'amitié, de la complémentarité. C'est une conception qui me semble plus adulte et plus proche de la vérité. Les grands sentiments ça fait trop souffrir et ça rend aveugle.

Maintenant j'aspire seulement à rencontrer une fille simple, avec laquelle le feeling passe bien. Mais pas forcément plus que ça, sans faire de projets sur la comète comme on dit. Sans trop idéaliser les choses justement, parce qu'au final ça reste des tranches de vie et qu'à ce titre, elles conservent donc leur banalité et leurs faiblesses comme toute autre.