[Tanky]

Bonjour,

Si je suis encore vierge, il y a beaucoup de raisons qui, je pense, sont entrées en compte.

J'ai beaucoup de mal à expliquer le chemin de ma découverte sexuelle et à ordonner tout ça.

Au plus simple, à 7-8 ans, j'ai connu un garçon avec qui j'ai connu les premiers touchés génitaux et de moitié le concept de "faire l'amour"
Vers 10-11 ans, ma "meilleure amie" me fait une tentative de viol et contribue à me faire porter honte d'un quelconque acte de perversité par la suite devant mes autres camarades.
De mon CM1 jusqu'officiellement, le mois d'octobre de ma terminale, je subis du harcèlement. Je suis reconnue comme un boulet, un bouc émissaire, mouton noir et un bébé.
Dans la période de mon adolescence, un pédophile s'en prend à ma sœur et je me rends compte avec dégoût de moi-même qu'il y a des gestes que je n'aurais pas dû faire avec cet homme (qui s'est suicidé peu après que ma sœur a libéré la parole) et qu'en plus, si je ne m'en suis pas rendu compte, c'est parce ce que je ne valais pas en tant que victime (même si évidement, je n'aurais jamais voulu subir ça).
Au collège, pires années de ma vie, il y a un garçon qui sort avec moi et me parle d'avoir dépucelé une fille de 12 ans. Je le quitte au bout d'un weekend.
Un autre garçon me met des fessés et est stoppé immédiatement quand j'en parle auprès des adultes.
Lui et le précèdent se retrouvent dans mes premiers rêves érotiques sans que je puisse comprendre alors que je ne voudrais pour rien au monde sortir avec eux. Cela me gêne.
Il y a aussi deux garçons qui sortent avec moi au collègue, mais je découvre que pour tous deux, je n'étais qu'un moyen de se rapprocher de ma soeur dont ils étaient vraiment amoureux.
Ma soeur est mon opposée directe, tous les hommes veulent d'elles.
Au lycée, en seconde, j'ai pour unique ami dans la classe un garçon. Un geek envers qui je n'ai qu'amitié. Les gens de la classe m'agacent à comprendre pourquoi on ne sort pas ensemble. Mais durant le lycée, rien d'amoureux pour lui et il reste un ami pour moi.
Première et terminal jusqu'en octobre, je subis de deux filles (appelons-les Ayem et Nabilla) de ne pas être en couple. Après une dernière bagarre scolaire, le harcèlement me lâche.
Au lycée, triste d'être seule, ma soeur me présente un ami. Tout se passe bien, je vais en boite la seule et unique fois de ma vie, mais pas de sexe ou rien de génitaux, bisous et câlin, mais après un mois ensemble, je ne supporte plus la vie de couple.
Je reste célibataire alors.
Licence, je me remets sur un site de rencontre et vois deux garçons, mais si les dates se passent bien et qu'ils sont adorables à chaque fois, je ne ressens rien pour eux et je leur dis non.
Je participe à deux soirées étudiantes seulement. Aucune drague. Les garçons me regardent avec dégoût. Début de dépression dans l'année.
>>> je découvre la masturbation durant mes années licences après un bref aperçu durant mes années lycées
Master, rien.
2020, je m'intéresse à l'asexualité et l'aromantisme (donc je connais ces termes), et je décide de rester vierge et célibataire.
2021, service civique, mon collègue de 21 ans est amoureux de moi mais il ne m'intéresse pas.
2022, gros retour de la dépression, je ressens une forte solitude mais mon corps essaye de se libérer et de guérir des blessures précédentes. Je me tourne vers le site Adam&Eve. Et donc je teste quelques jouets. Mais je sens que mon corps reste peu enclin à ce genre de chose quand même. Par période sinon. Du coup je déprime, tout s'embrouille dans ma tête, je ne sais plus ce que je veux, je n'arrive plus à me situer.

Je suis venue sur le forum parce que je ne sais plus où aller pour me confier sans jugement.

En vrai, ma virginité ne gêne pas mais elle comme un trésor que je veux protéger à tout prix. J'ai une véritable phobie de tomber enceinte. Aussi, je ne me rappelle pas vraiment avoir ressenti quelque chose pour un homme sinon de vouloir être en couple avec lui pour sortir de mon harcèlement et être accepté par la société. J'ai la peur bleue d'être violé (ce qui reste évident en soi). Je n'ai jamais réellement ressenti qu'une amitié pour les hommes en faite, même avec les acteurs ou beaux mecs, ça ne me fait rien. Je ne veux vraiment pas qu'un homme entre en moi, la peur de la douleur, l'humiliation, la honte, qu'il a prise, possède et a été celui a qui a pris ma virginité.
J'ai bien été voir du côté des femmes, mais mon cerveau n'est pas vraiment d'accord sur ce point. Pourtant, j'ai de réels fantasmes avec un personnage de manga féminin, c'est vous dire que je me pose la question vraiment.
Je ne sais pas ce que je veux vraiment, je ne sais pas que veut mon esprit et mon corps, je ne comprends pourquoi je m'obstine à la découverte de mon corps.
Je ne cherche pas à perdre ma virginité et la vie de couple ne me donne pas envie, ni même le sexe ne vrai et j'espère que le jour où j'aurais genre un chat ou deux, je ressentirai moins la solitude qui me pèse.
Si je suis bien asexuelle et aromantique, mais que ça me pèse dessus comme une maladie.

Les problèmes dans ma tête sont nombreux, tout ce que j'ai subis, la passée, le présent, mes incertitudes, peur, interrogations...
La désorientation, l'incompréhension, la difficulté d'ordonné tous ça...

Tout ça augmente mes envies de suicide.

Parce que j'ai l'impression que la vie veut que je sois une hétéro normal avec homme, sexe et enfant, et pas autre chose.

Et moi, je veux restée comme je suis.


Merci de m'accueillir et d'avoir lu ce message.

Je pourrais faire plusieurs pages sur ma vie, mais je vais aller au plus simple, c'est le désordre dans ma tête, voilà.

[Gib]

Hello Tanky.
Je pense que tu devrais aller parler à un/une psychologue qui t'aidera à voir que tu peux rester comme tu es si tu le souhaite.
J'habite à Toulouse, et je ne compte plus le nombre de femmes que j'ai vues qui ne se définissent pas comme hétéros.
C'est normal d'avoir du désordre dans sa tête parfois et je te conseille vraiment d'aller parler à quelqu'un pour démêler tout ça, parce que c'est possible.
J'espère que ça va, des biz

[Lereveur]

Coucou Tanky. Comme mon voisin du dessus, je pense que devrais voir un(e) professionnel pour mettre un peu d'ordre dans tes pensées, voir ce que tu veux et ne veux pas.

En tout cas une chose est sûre, en matière d'orientation sexuelle et de procréation, on s'en fiche de ce que " la vie veut ", ces choses là, c'est toi et toi seule qui décide, avec la base ton ressenti : qu'est-ce qui t'attire, et que c'est qui ne t'attire pas ?

[MathSo]

Bonsoir Tanky.

Bon, je ne vais pas être original, et je vais plussoyer ce qu'on dit Gib et Lereveur : Si tout cela te tenaille l'esprit au point que cela "augmente tes envies de suicide", je ne peux que te conseiller d'aller voir un (ou une) psychologue. Cela pourrait te faire délester de certaines craintes et pensées négatives.

Parce que j'ai l'impression que la vie veut que je sois une hétéro normal avec homme, sexe et enfant, et pas autre chose.

Malheureusement, la vie en général veut que l'on rentre dans le moule : hétéro, mari (ou femme), enfant et maison. Que ce soit par les remarques de sa famille ou des personnes que l'on peut être amené à côtoyer. Mais rassure toi, c'est tout à fait normal de ne pas être attiré par ce "package".

Et si tu te sens biens comme tu es, il n'y a pas de raisons pour que l'on puisse t'imposer tel ou tel mode de vie ou de pensée. C'est toi qui est maitre de ta vie.

[Mellow]

Tu parles de grande solitude... as-tu des amis ? Ça pourrait être un point de départ pour y remédier... essayer de sympathiser avec des gens.
En te relisant, je comprends mieux pourquoi tu n'as pas refusé toute opportunité de relation car tu souffrais de solitude.
La communauté des asexuels/aromantiques dans toutes ses formes est petite mais as-tu essayé de te rapprocher de ces personnes en ligne ? Ça pourrait te soulager mentalement et répondre à tes questions.

Je viens de finir de regarder une série japonaise (Koisenu Futari : Les 2 qui ne peuvent pas tomber amoureux) qui parle de d'asexualité et d'aromantisme... 2 aroAce décident de vivre ensemble pour devenir une famille (selon leurs termes à eux) car ils se sentent seuls. Je trouve l'idée intéressante... trouver un colocataire qui ne va pas te laisser tomber pour aller vivre avec un partenaire romantique et qui ne pourra jamais être attiré par toi (physiquement et romantiquement). Est-ce facilement faisable ? Hmm... Désolée je parle d'une série mais je suis sérieuse. Je pense être demi-sexuelle mais sans certitudes et je me pose des questions aussi donc c'est pour ça que je compatis même si on est différentes.

[Tanky]

Je vous remercie de vos réponses, mais je n'aime pas aller voir les psy.
J'ai l'impression de ne pas savoir communiquer avec eux et qu'il m'embrouille encore plus. La dernière fois que j'ai vu une psy, j'ai immédiatement culpabilisé de lui avoir parlé et je ne l'ai jamais recontacté, elle m'a fais sentir plus mal qu'au début.

Après, je suis déjà entrée en contact avec des aro et des aces, mais c'est justement là que ça va, oui je voudrais bien penser à cohabiter avec quelqu'un mais... C'est ça le problème, même au niveau de l'amitié, j'ai plus d'attirance, je peux parler, mais après je m'écarte, la personne ne m'intéresse pas, je me sens plus seule que jamais.
Et très franchement, je me suis rendu compte que je faisais anomalie partout où je vais, même dans les communautés où je pense appartenir.
J'ai porté le drapeau de l'asexualité à une Gay Pride, ce jour-là, je me suis jamais senti aussi seule de ma vie.

Oui je sais, vous pourrez les dire dans les prochains commentaires qui suivront :

"Je suis désolé pour toi, je ne sais pas comment faire pour t'aider, bon courage à toi pour la suite"

[Gib]

Hello, ça arrive de ne pas vouloir recontacter un psy.
Pour partager un peu mon expérience, je n'ai jamais recontacté le premier psy que j'ai vu. Je trouvais qu'il était trop poussif quant à devoir tout lui raconter dans les moindres détails.
Mais heureusement qu'ils/elles ne sont pas tous comme ça ! Ça peut convenir à certains mais pas à d'autres.
Du coup j'ai continué à chercher et j'ai trouvé quelqu'un qui me convient.
Ce qu'il faut garder à l'esprit c'est que tu n'es pas obligée de tout raconter de but en blanc dès le premier rendez-vous, tu vas à ton rythme. Tu peux même commencer par aborder cette impression de ne pas savoir communiquer avec eux ou avec tes amis ? Et de là si tu te sens en confiance, tu déroule petit à petit.
Tout ça pour te dire que je pense sincèrement que ça t'aiderait.
On connait tous ici ce sentiment de solitude dont tu parles, et donc tu sais déjà que tu n'es pas toute seule !

[Mellow]

C'est ça le problème, même au niveau de l'amitié, j'ai plus d'attirance, je peux parler, mais après je m'écarte, la personne ne m'intéresse pas, je me sens plus seule que jamais.

Tu as dit que tu avais un ami quand tu étais au lycée... est-ce-que tu estimes avoir changé ? Ou alors c'est seulement pendant tes dépressions que tu n'arrives pas à maintenir des liens avec les gens ? Tu as dit que tu envisagerais d'adopter un chat... tu penses que tu pourras développer un lien à long terme avec un animal ?
Hmm j'ai un peu du mal à garder le contact, je ne m'éloigne pas de l'autre mais j'ai pas l'automatisme de prendre régulièrement des nouvelles, même si je pense à ces personnes. J'ai aussi du mal à gérer un groupe d'amis, 2 ou 3 personnes c'est largement suffisant pour moi car pas trop compliqué à gérer. Je mets ça en partie sur le compte de mon introversion. J'imagine que pour toi c'est différent tu développes de l'aversion ou de l'indifférence.
Pour l'instant je ne ressens pas trop la solitude, plutôt une sorte d'ennui parfois le week-end.

En tous cas, tu es la bienvenue sur ce forum, je pense qu'il y a des topics qui pourraient t'intéresser, sérieux ou moins sérieux

[Mimi2020]

Vers 10-11 ans, ma "meilleure amie" me fait une tentative de viol et contribue à me faire porter honte d'un quelconque acte de perversité par la suite devant mes autres camarades.

Tu as subi un traumatisme qui t'a fait intégrer que la sexualité était négative.
Quand tu détailles tous les stades de ton évolution par strate scolaire, je comprends que tu n'as jamais dépassé tes 10 ans.
Ton évolution, ta maturation psychique sur ce plan-là est resté à ce stade.
Tu veux rester "petite fille", ne jamais vouloir perdre ta virginité. Ta virginité est une armature, c'est ta protection.
C'est clair dans ta tête, tu refuses ton identité de femme (peur de tomber enceinte et assimile la procréation à un viol apparemment).

Tu préfères te projeter dans un monde où le sexe n'existe pas te pensant asexuelle ou dans un monde où seuls les sentiments dominent (aromantique).
Cette fuite en avant est la conséquence de ton traumatisme.
Tout reste au stade intériorisé, intellectuel parce que le réel te fait peur.

De fait, à chaque stade de ta scolarité tu as bloqué, alors que pour une personne lambda ces stades font "grandir" et font aller/ vouloir découvrir une sexualité, tranquillement et à son rythme selon ses expériences.

Je pense qu'il faut remonter le fil et consulter un spécialiste.

[Tanky]

Vers 10-11 ans, ma "meilleure amie" me fait une tentative de viol et contribue à me faire porter honte d'un quelconque acte de perversité par la suite devant mes autres camarades.

Tu as subi un traumatisme qui t'a fait intégrer que la sexualité était négative.
Quand tu détailles tous les stades de ton évolution par strate scolaire, je comprends que tu n'as jamais dépassé tes 10 ans.
Ton évolution, ta maturation psychique sur ce plan-là est resté à ce stade.
Tu veux rester "petite fille", ne jamais vouloir perdre ta virginité. Ta virginité est une armature, c'est ta protection.
C'est clair dans ta tête, tu refuses ton identité de femme (peur de tomber enceinte et assimile la procréation à un viol apparemment).

Tu préfères te projeter dans un monde où le sexe n'existe pas te pensant asexuelle ou dans un monde où seuls les sentiments dominent (aromantique).
Cette fuite en avant est la conséquence de ton traumatisme.
Tout reste au stade intériorisé, intellectuel parce que le réel te fait peur.

De fait, à chaque stade de ta scolarité tu as bloqué, alors que pour une personne lambda ces stades font "grandir" et font aller/ vouloir découvrir une sexualité, tranquillement et à son rythme selon ses expériences.

Je pense qu'il faut remonter le fil et consulter un spécialiste.

Non je suis désolé, je ne tolère pas votre réponse.

Je veux bien croire que des traumatismes sont restés, mais j'ai réussi à passer la plupart.
Non je ne veux pas rester au stade de petite fille, quand bien même je me sens gamine à 25 ans, je ne suis pas dans un stade "je ne veux pas grandir". J'apprends depuis bien longtemps que vous le pensez à grandir et à devenir autonome.
Je connais seulement des difficultés à trouver ma voie comme beaucoup.
Non, la sexualité n'est pas négative pour moi, sinon je ne continuerai pas à me masturber sans culpabilité et je ne serais pas en train de me reconnecter à mon corps aujourd'hui.
Ma masturbation n'est pas restée à ce stade.
Ma virginité est peut-être une protection mais pas contre la vie adulte. Je crains juste de la perdre car c'est une possession que j'ai envie de garder, contre les hommes en tout cas.
Je ne refuse pas mon identité de femme, je ne veux pas me mettre dans une case, mais je n'ai clairement pas de genre, je suis garçon manqué depuis des années et ne pas changer n'est pas assimilé à ma vie de petite fille, je me sens juste bien mieux ainsi.
La peur de tomber enceinte, c'est normal, je ne veux pas d'enfant. Et ne me sortez pas que c'est lié à mon enfance ou que je changerai d'avis, je déteste cette phrase.

Le réel ne fait pas peur, quand bien même mes rêves peuvent m'empoisonner, j'apprends à les maitriser depuis plusieurs années déjà.
Du reste, je ne me suis pas "réfugiée" chez les asexuels ou les aromantiques, ces orientations existent vraiment, cependant, je ne sais plus où je me trouve sur les deux spectres mais je sais que je leur appartiens.
Même si je pense que mon évolution sexuelle s'est mal faite, je ne pense pas que je suis restés bloqués, et certainement pas à un stade enfant. C'est justement des gens comme vous qui pourraient me faire croire que je suis anormale et que tout repose sur des traumatismes.

Je dois me trouver mais je ne suis pas bloquée dans une quelconque enfance, je ne suis pas une petite fille, je ne suis pas anormale et je ne suis pas enfermée dans une quelconque carapace par ma virginité.
Je suis heureuse d'avoir su la protéger et de ne pas l'avoir perdu.

Je suis désolé, mais je ne tolère pas vos propos à ce sujet, ils m'ont offensés.

Vous me faites regretter d'être venue me confier ici.

Bonne journée.