- 22 juil. 2022, 01:33
#244647
Bonjour à tous,
Mon message sera sûrement trop long mais il est aussi temps de poser toutes ces choses qui me travaillent par écrit. Je suis un homme, 23 ans (encore jeune, y'a de l'espoir pourrait on dire !...), et j'arrive aujourd'hui au bout de mes études.
En principe pas trop de quoi se lamenter : mes études ont toujours bien marché, j'aurais sans doute un boulot et une situation relativement stable, pas mal d'opportunités qui s'ouvrent à moi. Physiquement, j'ai pu être un peu complexé à l'adolescence comme beaucoup, mais aujourd'hui je suis à peu près en paix avec moi même de ce point de vue là. Objectivement, je pense être "dans la moyenne", même si tout est relatif; en tout cas, je n'ai plus vraiment de complexes physiques. D'un point de vue plus personnel, j'ai toujours eu en trame de fond une situation familiale pas formidable, mais encore une fois, des millions de personne passent aussi par là. Ma santé m'a joué des tours aussi surtout pendant mon lycée, et je dois dire que c'est aujourd'hui ce que j'estime être le plus important: être en bonne santé. Socialement, même si j'ai une personnalité assez introvertie avec beaucoup (beaucoup) de mal à faire le premier pas, j'ai vraiment pas à me plaindre: j'ai toujours eu beaucoup d'amis, certains dont je suis très proches, un peu de tous les horizons, et surtout, aussi bien des gars que des filles. Je pense être hétéro, peut être bi, mais les seuls sentiments amoureux forts que j'ai eu pour l'instant se portaient vers des filles.
Bon vous voyez où je veux en venir: des hauts et des bas, comme tout le monde. Par contre, dans tout ça, aucune relation. Ni amoureuse, ni sexuelle, rien. C'est comme si la vie m'avait claqué entre les doigts depuis la fin du collège (ces 8 dernières années quoi...). Bien sûr, je vais commencer par les excuses, parce que c'est facile:
- Au lycée et surtout surtout après, j'étais toujours dans des environnements bien trop masculins (études scientifiques, puis école d'ingénieur). Je suis aussi passé par une prépa, qui sont souvent un peu 2-3 années "off" dans une vie, où seul le travail compte.
- Quand j'habitais encore chez mes parents, et que j'ai eu mes galères de santé, je me sentais pas trop prêt à me mettre dans une relation, probablement à cause du climat un peu toxique. Mais je m'étais quand même inscrit sur des sites de recontre à l'époque; la solitude, déjà...
- J'ai loupé des occasions. Des signes que j'ai pas vu, trop jeune, trop naïf, trop bête, je sais pas... Une amie m'a dit qu'elle avait eu un truc pour moi il y a des années de cela (elle était en couple à l'époque où elle m'a dit ça). Je suis certain d'avoir loupé d'autres occasions, à l'époque où je pouvais en avoir (surtout au lycée, c.a.d avant de trainer 99% de mon temps avec des mecs).
En école d'ingé, j'avais déjà l'impression d'avoir raté le coche. Quasiment plus d'amies filles, entouré de gens un peu comme moi et un peu complexés, ou à l'inverse des gens qui débordent de confiance en eux et qui "chopaient" les filles tant convoitées à tour de bras. J'ai détesté cette période et ce "marché du sexe".
En parallèle, j'ai commencé par avoir un vrai coup de foudre pour une fille de ma promo. Sauf que, COVID oblige, ça a trop traîné. J'étais émotionnellement bloqué vers cette fille, et j'ai mis trop de trop de temps à pouvoir vraiment me lancer dans un vrai flirt et surtout, me dévoiler et lui dire mes sentiments pour elle. Les années COVID ont été épouvantables d'un point de vue perso, mais cette pseudo relation de flirt (unilatérale du coup...) était la pire en fin de compte. Bien sûr, je me suis fait recaler, pour des raisons bidons. C'était pas la première fois. Mais c'est la première fois où j'ai eu aussi mal. A partir de là, j'ai traversé une petite période de dépression (qui n'était pas uniquement liée à cette fille bien sûr), mais qui s'est caractérisé par une énorme crise de confiance en moi. J'ai perdu la foi, et j'ai regardé la réalité en face pour la première fois.
La confiance en moi, ça a toujours été une constante chez moi: toujours défaillante, pour tout. Mes amis me le disent. Ma famille me le dit. Personne ne comprend. Je ne comprends pas. J'ai un blocage, depuis aussi loin que je me rappelle. Ce râteau stellaire que je me suis pris l'année dernière m'a au moins mis face à un constat amer: si je reste aussi misérable et aussi peu sûr de moi, l'image que je dégage sera extrêmement négative aux yeux de n'importe qui. Personne ne veut être en relation avec une personne pareille, car ça renvoie à nos propres insécurités et complexes. Le voilà, le fameux cercle vicieux. J'ai eu très peur de l'avenir à ce moment là: la fin de mes études signifiait la fin de tout pour moi, le monde du travail m'a déjà effrayé par sa froideur et son côté parfois hypocrite, parfois juste brutal.
J'ai jamais eu le courage de m'inscrire sur des sites de rencontre depuis le lycée. J'ai peur des conséquences négatives; ça me renvoie encore à ce marché de l'amour et du sexe, où il faut se vendre. Ça ne me ressemble pas. Je suis quelqu'un de sincère, discret, rêveur. J'hésite à passer le cap, mais je déménage tous les 6 mois ... le temps de me décider, et je suis déjà parti.
Depuis quelques mois, j'ai la chance de faire un programme d'échange à l'étranger. Ça m'a sauvé. J'ai repris goût aux choses simples de la vie. J'ai retrouvé des relations d'amitié "normales", avec des gars et aussi des filles, sans prise de tête, sans jugement de valeur. J'ai retrouvé des loisirs. Et ne pas être dans mon pays m'a permis de bluffer, changer un peu ma personalité ... Bon toujours aucune relation, mais au moins j'ai remonté en partie la pente.
Aujourd'hui, j'éprouve une certaine anxiété. Je vais bientôt rentrer en France. Fin de la parenthèse enchantée. Est ce que j'ai encore une fois loupé le coche ? J'ai très peur de replonger à nouveau, et de continuer à stationner dans ma vie. Ma confiance en moi reste toujours au plus bas, la pression sociale se fait bien sûr toujours autant sentir. Comment faire pour avancer ? J'ai peur de rester bloqué à jamais dans cette espèce de case d'ami sympathique avec un grand sourire idiot et un regard triste. J'ai l'impression d'avoir toujours manqué de chance, mais aussi d'avoir manqué ma chance. Et surtout, j'ai l'impression de pas vivre ma vie au même rythme que les gens de mon âge. J'en ai marre d'être à côté de la plaque...
Merci à ceux qui liront, ou prendront le temps de répondre. Ça fait du bien de poser tout ça par écrit...
Passez une bonne journée
Mon message sera sûrement trop long mais il est aussi temps de poser toutes ces choses qui me travaillent par écrit. Je suis un homme, 23 ans (encore jeune, y'a de l'espoir pourrait on dire !...), et j'arrive aujourd'hui au bout de mes études.
En principe pas trop de quoi se lamenter : mes études ont toujours bien marché, j'aurais sans doute un boulot et une situation relativement stable, pas mal d'opportunités qui s'ouvrent à moi. Physiquement, j'ai pu être un peu complexé à l'adolescence comme beaucoup, mais aujourd'hui je suis à peu près en paix avec moi même de ce point de vue là. Objectivement, je pense être "dans la moyenne", même si tout est relatif; en tout cas, je n'ai plus vraiment de complexes physiques. D'un point de vue plus personnel, j'ai toujours eu en trame de fond une situation familiale pas formidable, mais encore une fois, des millions de personne passent aussi par là. Ma santé m'a joué des tours aussi surtout pendant mon lycée, et je dois dire que c'est aujourd'hui ce que j'estime être le plus important: être en bonne santé. Socialement, même si j'ai une personnalité assez introvertie avec beaucoup (beaucoup) de mal à faire le premier pas, j'ai vraiment pas à me plaindre: j'ai toujours eu beaucoup d'amis, certains dont je suis très proches, un peu de tous les horizons, et surtout, aussi bien des gars que des filles. Je pense être hétéro, peut être bi, mais les seuls sentiments amoureux forts que j'ai eu pour l'instant se portaient vers des filles.
Bon vous voyez où je veux en venir: des hauts et des bas, comme tout le monde. Par contre, dans tout ça, aucune relation. Ni amoureuse, ni sexuelle, rien. C'est comme si la vie m'avait claqué entre les doigts depuis la fin du collège (ces 8 dernières années quoi...). Bien sûr, je vais commencer par les excuses, parce que c'est facile:
- Au lycée et surtout surtout après, j'étais toujours dans des environnements bien trop masculins (études scientifiques, puis école d'ingénieur). Je suis aussi passé par une prépa, qui sont souvent un peu 2-3 années "off" dans une vie, où seul le travail compte.
- Quand j'habitais encore chez mes parents, et que j'ai eu mes galères de santé, je me sentais pas trop prêt à me mettre dans une relation, probablement à cause du climat un peu toxique. Mais je m'étais quand même inscrit sur des sites de recontre à l'époque; la solitude, déjà...
- J'ai loupé des occasions. Des signes que j'ai pas vu, trop jeune, trop naïf, trop bête, je sais pas... Une amie m'a dit qu'elle avait eu un truc pour moi il y a des années de cela (elle était en couple à l'époque où elle m'a dit ça). Je suis certain d'avoir loupé d'autres occasions, à l'époque où je pouvais en avoir (surtout au lycée, c.a.d avant de trainer 99% de mon temps avec des mecs).
En école d'ingé, j'avais déjà l'impression d'avoir raté le coche. Quasiment plus d'amies filles, entouré de gens un peu comme moi et un peu complexés, ou à l'inverse des gens qui débordent de confiance en eux et qui "chopaient" les filles tant convoitées à tour de bras. J'ai détesté cette période et ce "marché du sexe".
En parallèle, j'ai commencé par avoir un vrai coup de foudre pour une fille de ma promo. Sauf que, COVID oblige, ça a trop traîné. J'étais émotionnellement bloqué vers cette fille, et j'ai mis trop de trop de temps à pouvoir vraiment me lancer dans un vrai flirt et surtout, me dévoiler et lui dire mes sentiments pour elle. Les années COVID ont été épouvantables d'un point de vue perso, mais cette pseudo relation de flirt (unilatérale du coup...) était la pire en fin de compte. Bien sûr, je me suis fait recaler, pour des raisons bidons. C'était pas la première fois. Mais c'est la première fois où j'ai eu aussi mal. A partir de là, j'ai traversé une petite période de dépression (qui n'était pas uniquement liée à cette fille bien sûr), mais qui s'est caractérisé par une énorme crise de confiance en moi. J'ai perdu la foi, et j'ai regardé la réalité en face pour la première fois.
La confiance en moi, ça a toujours été une constante chez moi: toujours défaillante, pour tout. Mes amis me le disent. Ma famille me le dit. Personne ne comprend. Je ne comprends pas. J'ai un blocage, depuis aussi loin que je me rappelle. Ce râteau stellaire que je me suis pris l'année dernière m'a au moins mis face à un constat amer: si je reste aussi misérable et aussi peu sûr de moi, l'image que je dégage sera extrêmement négative aux yeux de n'importe qui. Personne ne veut être en relation avec une personne pareille, car ça renvoie à nos propres insécurités et complexes. Le voilà, le fameux cercle vicieux. J'ai eu très peur de l'avenir à ce moment là: la fin de mes études signifiait la fin de tout pour moi, le monde du travail m'a déjà effrayé par sa froideur et son côté parfois hypocrite, parfois juste brutal.
J'ai jamais eu le courage de m'inscrire sur des sites de rencontre depuis le lycée. J'ai peur des conséquences négatives; ça me renvoie encore à ce marché de l'amour et du sexe, où il faut se vendre. Ça ne me ressemble pas. Je suis quelqu'un de sincère, discret, rêveur. J'hésite à passer le cap, mais je déménage tous les 6 mois ... le temps de me décider, et je suis déjà parti.
Depuis quelques mois, j'ai la chance de faire un programme d'échange à l'étranger. Ça m'a sauvé. J'ai repris goût aux choses simples de la vie. J'ai retrouvé des relations d'amitié "normales", avec des gars et aussi des filles, sans prise de tête, sans jugement de valeur. J'ai retrouvé des loisirs. Et ne pas être dans mon pays m'a permis de bluffer, changer un peu ma personalité ... Bon toujours aucune relation, mais au moins j'ai remonté en partie la pente.
Aujourd'hui, j'éprouve une certaine anxiété. Je vais bientôt rentrer en France. Fin de la parenthèse enchantée. Est ce que j'ai encore une fois loupé le coche ? J'ai très peur de replonger à nouveau, et de continuer à stationner dans ma vie. Ma confiance en moi reste toujours au plus bas, la pression sociale se fait bien sûr toujours autant sentir. Comment faire pour avancer ? J'ai peur de rester bloqué à jamais dans cette espèce de case d'ami sympathique avec un grand sourire idiot et un regard triste. J'ai l'impression d'avoir toujours manqué de chance, mais aussi d'avoir manqué ma chance. Et surtout, j'ai l'impression de pas vivre ma vie au même rythme que les gens de mon âge. J'en ai marre d'être à côté de la plaque...
Merci à ceux qui liront, ou prendront le temps de répondre. Ça fait du bien de poser tout ça par écrit...
Passez une bonne journée