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par FakeChad
Homme de 56 ans non vierge
#246280
Je trouve qu'il y a une certaine forme de nombrilisme et d'égocentrisme dans la tendance actuelle à vouloir "nommer" chaque forme de sexualité individuelle
Je suis 100% hétéro et même si ma sexualité ne comprends pas toutes les positions/pratiques imaginables et faisables pour un homme je ne viendrai pas revendiquer que je suis XYZsexuel pour donner un nom à MA sexualité
Je constate que beaucoup de personnes *actuellement* se posent ce genre de question au lieu d'être bêtement pragmatique: tu désires des femmes : couche avec des femmes, des hommes: couche avec des hommes, tu désires personne: couches pas

On a l'impression que le questionnement/nommage est plus important chez vous que la vie
par Amelie
Femme de 43 ans vierge
#246282
FakeChad a écrit : 26 sept. 2022, 17:12 Je trouve qu'il y a une certaine forme de nombrilisme et d'égocentrisme dans la tendance actuelle à vouloir "nommer" chaque forme de sexualité individuelle
Je suis 100% hétéro et même si ma sexualité ne comprends pas toutes les positions/pratiques imaginables et faisables pour un homme je ne viendrai pas revendiquer que je suis XYZsexuel pour donner un nom à MA sexualité
Je constate que beaucoup de personnes *actuellement* se posent ce genre de question au lieu d'être bêtement pragmatique: tu désires des femmes : couche avec des femmes, des hommes: couche avec des hommes, tu désires personne: couches pas

On a l'impression que le questionnement/nommage est plus important chez vous que la vie
Je trouve cette réponse complètement inutile et assez agressive, oui, on a le droit de se poser des questions et de chercher des réponses sur ce forum, entre autre, sur l’asexualité.
par Roulian
Homme de 46 ans non vierge
#246285
FakeChad a écrit :Je trouve qu'il y a une certaine forme de nombrilisme et d'égocentrisme dans la tendance actuelle à vouloir "nommer" chaque forme de sexualité individuelle
Je suis 100% hétéro et même si ma sexualité ne comprends pas toutes les positions/pratiques imaginables et faisables pour un homme je ne viendrai pas revendiquer que je suis XYZsexuel pour donner un nom à MA sexualité
Je constate que beaucoup de personnes *actuellement* se posent ce genre de question au lieu d'être bêtement pragmatique: tu désires des femmes : couche avec des femmes, des hommes: couche avec des hommes, tu désires personne: couches pas

On a l'impression que le questionnement/nommage est plus important chez vous que la vie
Camus disait, mal nommer les choses, c'est ajouter du malheur au monde...

Beaucoup de gens peuvent être malheureux, frustrés, parce qu'ils ne parviennent pas à comprendre la façon dont ils fonctionnent, et ils se sentent terriblement isolés. Etre en capacité de nommer les choses est toujours utile, et bien au-delà de la seule question de la sexualité (ou de l'asexualité), car le langage construit nos idées et notre identité.

Après, il restera toujours des gens qui pensent que c'est une façon comme une autre de faire son intéressant. Je ne parviendrai pas à les convaincre, donc ne perdrai pas mon temps pour ceux-là.
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par Valsiny
Homme de 36 ans vierge
#246287
azel a écrit :Est-ce que l'asexuel au fond n'est pas un homo refoulé, et trouve refuge et réconfort dans la masturbation et l'asexualité.
On pourrait le soupçonner s'il n'y avait pas d'homos asexuels. Or il y en a.
Roulian a écrit :Camus disait, mal nommer les choses, c'est ajouter du malheur au monde...
Attention, la citation est apocryphe.

Pour ma part je n'adhère pas à cette idée. L'affaire est compliquée. Le nom est aussi une frontière et en ce sens il peut aussi contribuer au malheur du monde. Il est comme toute chose, sans doute : un pharmakon, poison et remède. En l'occurrence, cette prolifération de noms dans tous les domaines me laisse sceptique, pour dire le moins ; ce n'est pas du tout un mode d'émancipation dont je me sens proche. Je ne suis pour autant en rien solidaire des propos de la discourtoise personne intervenue plus haut.
par Mellow
Femme de 36 ans vierge
#246289
Valsiny a écrit : Le nom est aussi une frontière et en ce sens il peut aussi contribuer au malheur du monde. Il est comme toute chose, sans doute : un pharmakon, poison et remède.
Valsiny, je ne comprends pas en quoi les mots sont des frontières ou un poison dans ce sujet précisément. Il suffit de lire et d'écouter les témoignages des personnes concernées pour se rendre compte que s'identifier à une catégorie n'est pas immuable dans le temps, ça peut tout à fait évoluer pour certains. Ensuite, on peut choisir de s'identifier à certaines catégories sans pour autant se limiter à celles-ci dans notre rapport à la sexualité. Il y a des personnes qui disent "je suis plutôt ça et ça" car ils savent très bien qu'ils n'ont pas trouvé de boîte qui leur convient parfaitement et il n'y a pas de problème en ce qui me concerne... tant qu'ils le vivent bien et gardent un esprit ouvert. Parce que le langage est limité alors que la sexualité est complexe et fluide. Personne n'est forcé à adhérer à ce vocabulaire, il me paraît simplement important de respecter les choix de chacun.

EDIT: je voudrais juste ajouter un truc... je me considère plutôt comme demisexuelle (pour l'instant) mais ça ne m'a pas empêchée d'essayer une fois le sexe sans sentiments. Se définir d'une façon n'empêche pas d'explorer sa sexualité, tant qu'on en a envie.
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par Amaz
Homme de 33 ans vierge
#246291
Je suis également sceptique face a la prolifération des divers dénominations,

Je peux comprendre que cela puisse faire du bien à certaine personne qui peut-être ne se retrouve pas dans les dénominations habituelles mais cette prolification me perd totalement. Entre le fait de se considérer aromatique, asexuel, demi-sexuelle et ainsi de suite, Je trouve que ça commence à faire beaucoup. Et c'est comme ça dans plein de domaine, la psychiatrie a aussi eu son lot de prolification de dénomination mais les médecins commencent à revenir en arrière, dernièrement il y a eu une simplification du DSM (Le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) par-exemple. Je comprends néanmoins l'idée de vouloir inclure toutes les formes de singularité mais je crains que ça complique les choses dans la tête des très jeunes gens notamment

j'ai aussi en tête cette aspect pragmatique et simple, soit on est intéressé par une relation baser sur le sexe ou bien sexe + sentiment ou pas intéresser pour divers raisons qui ne regarde que nous.
Laura aime ça
par FakeChad
Homme de 56 ans non vierge
#246301
Mellow a écrit : 26 sept. 2022, 18:06 FakeChad, quand on ne maîtrise pas un sujet, on pose des questions et on lit avant d'émettre des préjugés. Si c'est noir et blanc dans ta tête, c'est très bien, mais ce n’est pas le cas pour certaines personnes. Merci de ne pas généraliser ton cas en niant l'intérêt du questionnement des autres et le vocabulaire qui va avec. Ça ne t'affecte en rien.
Ce n'est pas noir/blanc dans ma tête chacun est différent mais je pense qu'on ne se défini pas uniquement comme être humain par sa sexualité qui occupe au final que 1% de notre temps
Je trouve aussi amusant de dire que la sexualité est un spectre mais de chercher dans quel boite se mettre: un spectre n'a pas de boites
Quand vous aurez mon âge vous relativiserez l'importance de comment les gens vous définissent sexuellement: cad que vous vous en foutrez, vous vivrez juste votre sexualité qui est une chose intime sans chercher à la nommer

Pour résumer mon propos: vivez vos désirs plutôt que de vous questionner dessus
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par Amaz
Homme de 33 ans vierge
#246307
Pour ma part je comprends ce besoin de s'identifier mais lorsqu'on ne se sent pas concerner c'est dur à appréhender, ça peut donner l'impression de l'extérieur que les gens recherche à rentrer dans une petite case.

de l'extérieur ça semble à la fois limitant et libérateur,

C'est un peu comme ceux qui se définisse comme étant ''hypersensibible'', j'en parlais sur les réseaux sociaux par MP avec une connaissance qui fait des études en psycho et à ce sujet il est dubitatif disons, comme il me le disait, il n'y a aucune consensus scientifique que l'hypersensibilité existe.

C'est un peu que je reproche à la prolification des termes en tout genre, ça n'a pas de réalité scientifique.

Les gens s'engouffre dans des cases qui non aprioris que de réalité dans leur tête. Comme dit dans la vidéo ci-dessous (au sujet de l'hypersensibilité), avant de rechercher à se définir en tant que tel il vaudrait mieux chercher d'autre explication, ça se trouve derrière cette sensibilité accrue (hypersensibilité) il se cache peut-être en fond un état dépressif ? ou autres...

Pour le coup la dépression est très documenté et on sait (étude à l'appui) qu'une personne dans un état dépressif elle sera potentiellement beaucoup plus sensible au stimulus négatif, par-exemple si tu montres le même visage neutre à deux personne, l'un qui traverse une dépression et l'autre non, bah la personne dépressive va considérer le visage neutre comme étant plus négatif qu'une personne qui n'est pas dans une phase dépressive, ça se trouve une personne dépressive qui se pensait hypersensible ne l'est pas en réalité, ça se trouve une fois la question de la dépression réglée la personne retrouvera son fonctionnement habituel et sa sensibilité reviendrait au niveau d'avant la dépression.

On pourrait supposer la même chose de l'asexualité, est ce que dans certains cas, chez certaine personne (je ne généralise pas tu remarqueras), ça ne cache pas un traumatisme en fond ? une agression sexuelle par-exemple subie dans l'enfance ? ..

Sur le forum on a vue qu'on était intransigeant au sujet du covid alors autant l'être aussi quand on parle de santé mentale et de sexualité.

Désolé je dévier un peu du sujet mais c'était pour illustrer mon propos.



Ajouté 2 heures 5 minutes 48 secondes après :
J'espère n'avoir vexé personne avec mon poste, ce n'était pas l'intention, ça peut s'avérer perturbant lorsqu'on pense rentrer " dans une casse " et qu'il y a des vidéos ou des gens qui nous confrontent à avis contraire au sien.

Je pensais par exemple rentrer dans la case hypersensibilité mais lorsque j'étais tombé sur la vidéo ci-dessous ça avait chamboulé ma croyance. Ce qui ne fait pas plaisir et peut nous faire entrer en dissonance cognitive.

J'ai écrit ce long post non par pour discréditer les singularités mais simplement pour encourager les gens à aller plus loin et ne pas prendre pour argent comptant son autodiagnostique. Derrière un comportement et des cases il y a des problématiques sous adjacente qui non peut-être pas été explorer avant d'envisager mordicus un autodiagnostique, il n'est pas rare par ailleurs qu'un psychiatre puisse être aussi dans l'erreur. Personne n'est omniscient.

Et comme dit précédemment, ça me gène un peu la prolifération des dénominations sans fondement médicaux.,

La dépression à été documenter, le TDAH également, l'autisme, la schizophrénie, les TOC et par ailleurs ce sont des choses que l'on peut observer factuellement, la dépression, le TDAH, les TOC etc, ça peut être représenter par des signes physiologique.

Et de l'autre côté on a des troubles qu'on a plus de mal à observer, à quantifier, la psychopathie par-exemple ou encore le fameux " pervers narcissique " qui n'a pas d'existence aux États unis, les ricains emploi par ce terme, ils emploient simplement le terme de narcissisme où Malignant narcissism (c'est un terme sans fondement expérimental, c'est grosso modo l'équivalent du pervers narcissique en France).

Cela dit, c'est mouvant la psychiatrie, la médecine en général elle évolue, les vérités d'aujourd'hui tomberont peut-être à l'eau demain et inversement.

ça se trouve un jour on trouvera une explication plausible à l’hypersensibilité, ça se trouve on remarquer quelque chose grâce à un IRM, ça se trouve on remarquera que le cerveau des hypersensibles est câblé différemment et là pour le coup l'hypothèse de l'existence de l'hypersensibilité paraîtra plausible mais pour l'heure actuelle à l'état de nos connaissances c'est plus une théorie qu'autre chose.
par Amelie
Femme de 43 ans vierge
#246309
Amaz, est-ce que tu as lu un seul livre d’Elaine Aron ? Je n’ai rien compris à cette vidéo, franchement. Avant de se dire que ça n’existe pas, il vaut mieux aller directement à la source. Je dirais que l’essentiel dans cette théorie n’est pas le fait qu’on réagit plus fortement aux choses négatives, remarques blessantes, mais qu’on perçoit plus que la plupart des personnes, qu’il s’agit des sons, détails du monde extérieur mais aussi l’état d’âme des personnes rencontrées, d’où un état de fatigue plus important. Mais ça nous éloigne du sujet de ce post.
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par Valsiny
Homme de 36 ans vierge
#246311
Mellow a écrit : 26 sept. 2022, 20:51
Valsiny a écrit : Le nom est aussi une frontière et en ce sens il peut aussi contribuer au malheur du monde. Il est comme toute chose, sans doute : un pharmakon, poison et remède.
Valsiny, je ne comprends pas en quoi les mots sont des frontières ou un poison dans ce sujet précisément.
Pas les mots, les noms. Le propre du nom est de définir, c'est-à-dire de tracer des frontières (en latin, fines), de créer un dedans et un dehors. Tu le comprends très bien, puisque tu parles de boîtes. C'est ça, un nom : une boîte, avec des parois. Bien sûr les noms nous sont utiles et je ne vais pas argumenter l'aspect positif du nom.

Dans le cas qui nous occupe, ce qui m'ennuie d'emblée, c'est que les multiples façons d'être asexuel constituent un continu, un spectre, qui n'est lui-même qu'une partie du spectre de la sexualité. Tout comme les différentes langues segmentent arbitrairement le spectre de la lumière en différentes couleurs, la tendance actuelle pousse nos langues à segmenter le spectre de l'asexualité : là, ce sont les demi-sexuels, et passée cette frontière c'est autre chose. Ce faisant, on renonce à penser le continu, la fluidité, la labilité des sexualités, alors que c'est selon moi quelque chose qu'il s'agirait enfin de mettre en avant, de revendiquer, de défendre, contre la fixité, la simplification et l'invitation à l'essentialisation qu'est toute identité. Ce sont les autres noms, les autres définitions figées par le temps mais niées par une réalité qu'on assume enfin, qu'il s'agit d'attaquer.

Tu comprends aussi ce dernier aspect, puisque tu parles d'évolution dans le temps. Précisément : pourquoi alors faire semblant de croire en ces points de fixation, en ces boîtes qui n'existent pas ? Chacun aime pouvoir se raconter, se décrire, se dire : mais se nommer, c'est la façon la plus pauvre de se dire.

Autre mauvaise conséquence. La prolifération des noms implique un renoncement à tout intégrer. Parce que pour que chacun se sente représenté dans le langage, il faudrait en fait parvenir à créer autant de noms qu'il y a d'individus. Tout nouveau nom, en même temps qu'il paraît intégrer de nouvelles personnes, crée non seulement de nouvelles exclusions -- de ceux qui n'ont pas leur nom dans ce nouveau champ de fleurs -- et surtout de nouvelles marges -- pour ceux qui ne s'y retrouvent que partiellement, se sentiront les fesses entre deux chaises, etc.. Pour le dire autrement : ils créent de nouveaux domaines du normal et de l'anormal, du fixe et du transitoire, et perpétuent ainsi la logique dont il s'agirait de sortir enfin.

Le défaut d'intégration vient aussi, d'une façon très bête mais non moins grave, du problème pratique engendré par la prolifération elle-même : s'il y a trop de noms, personne ne les apprend, et on en découvre difficilement l'énorme liste sans avoir envie de sourire. Or un nom qui n'est pas en partage a la consistance d'un fantôme et ne peut que frustrer celui qui le porte, condamner à ne se voir reconnaître que par le minuscule cercle des gens qui sont comme lui. Le reste du temps, il ne sortira jamais son nom que pour l'expliquer, comme on fait aujourd'hui avec les noms de la plupart des -phobies.

J'ajoute que les noms en question me semblent hautement problématiques et particulièrement mal choisis. Ils inscrivent dans ces nouvelles identités le manque et la privation : aromantique, demi-sexuel... Je refuse de me désigner comme une personne incomplète ou privée de quelque chose.