ludoch a écrit : ↑08 janv. 2024, 23:17
Par contre, supprimer le genre poserait d'autres problèmes.
Personnellement, je n'y suis pas favorable parce qu'on rentre une fois encore dans le fait d'imposer quelque chose à l'ensemble des gens. Si certains se retrouvent dans l'identité de genre masculine ou féminine, je ne comprends pas pourquoi les en empêcher.
Pour moi, la question se situe surtout dans le fait de pouvoir laisser chacun indiquer quelle est son identité de genre, et celle-ci peut changer tout au long de la vie, être non binaire, ou binaire, etc.
ludoch a écrit : ↑08 janv. 2024, 23:17
D'ailleurs dans une activité entre femmes, les transgenres femmes sont-elles acceptées ?
Bref, pas de possibilités de faire de la discrimination "positive".
Si les hommes seraient des privilégiés et les femmes des opprimées alors :
un homme qui devient une femme, est-ce que cette personne fait toujours partie des privilégiés ?
une femme qui devient un homme, est-ce que cette personne fait toujours partie des opprimés ?
Là-dessus, il n'y a aucune question à poser. Une femme transgenre est une femme, bien sûr qu'elle doit être acceptée dans les lieux non mixtes.
Quant à la question de faire partie des privilégiés et des opprimés : bien sûr qu'une femme transgenre a une expérience d'homme cisgenre et donc de personne privilégiée. Mais la transidentité fait bien d'elle une minorité opprimée, et doublement : d'abord parce que femme, et ensuite parce que trans. La violence que subissent les personnes trans est vraiment terrible.
Pour l'homme transgenre, soyons très clairs, s'il passe pour un homme cisgenre, alors clairement oui, il se met à faire partie des personnes privilégiées. C'est ce que raconte Océan, qui était à la base humoriste et à la base une femme cisgenre, qui est à présent un homme trans. Il raconte bien comment beaucoup d'hommes, ne connaissant pas sa transidentité, lui parlent comme à un homme faisant partie de la caste des hommes et donc en tenant des propos super misogynes.
Eno a écrit : ↑09 janv. 2024, 06:23
Je dévie un peu du sujet, mais par exemple l'écriture dite « inclusive » est une agression visuelle que certains veulent m'imposer, et avec laquelle je ne suis absolument pas d'accord. Pour moi qui suis très sensible à l'orthographe, je n'accepte pas qu'on charcute ma langue par idéologie. Sans compter les problèmes que ça pose pour les personnes atteintes de troubles dys. C'est pas rien quand même comme bien commun la langue, c'est la base de la communication, on ne peut pas faire n'importe quoi avec ! Sinon c'est juste l'anarchie et la dissociété. Ce n'est qu'un exemple parmi d'autres, mais tu vois donc bien que, parfois, on essaie de m'imposer des choses contre mon gré. Et ce n'est que le début si on ne met aucun frein. C'est ça qui me fait peur.
Ah décidément, l'écriture inclusive... ça agite bien des passions.
Toute langue évolue, bouge avec le temps. Il y a des mots, des expressions, même des formes grammaticales qui apparaissent et/ou disparaissent dans une langue, de façon naturelle.
L'écriture inclusive fait partie de ces évolutions.
D'ailleurs, ce dont tu parles Eno, ce n'est pas de l'écriture inclusive, mais de l'utilisation du point médian (ou du tiret) pour symboliser l'écriture inclusive. Car en soi, l'écriture inclusive, c'est juste la volonté d'inclure les femmes et les hommes dans un discours. Ca peut passer par le point médian, le tiret, mais ça peut aussi passer par le fait d'écrire en toutes lettres les formes féminines et masculines d'un mot.
Quand notre cher président commence tous ses discours par "Françaises, Français", lui qui adore jouer les réacs et se lever contre l'écriture inclusive, il utilise bien pourtant de l'écriture inclusive. Et c'est amusant de voir son ignorance s'étaler au grand jour, incapable qu'il est de comprendre que oui, ce qu'il fait, c'est de l'inclusion dans son énoncé.
Je peux entendre qu'on ne trouve pas les formes abrégées de l'écriture inclusive toujours évidentes. Mais il faut arrêter de se faire peur pour rien : ça reste une forme qui est proposée pour les textes officiels, éventuellement les réclames, les textes dans le milieu professionnel, etc. Je ne connais pas un seul linguiste, adepte de l'écriture inclusive, qui réclame sérieusement qu'on réécrive l'ensemble de la littérature française en écriture inclusive abrégée.
Par ailleurs, l'argument des troubles dys est assez amusant : les règles très arbitraires et difficiles de la langue française, et notamment son orthographe parfois difficile à appréhender, sont la principale source de difficulté des dyslexiques à l'école et dans la vie quotidienne. Mais j'imagine que tu ne serais pas non plus favorable à ce qu'on simplifie l'orthographe française, comme le réclament certains linguistes, afin d'aider les dyslexiques à être moins en difficulté au quotidien... Bref : je crois très sincèrement que l'écriture inclusive sur quelques tracts militants ou quelques mails professionnels est le cadet des soucis des dyslexiques, vraiment. Ce n'est pas ça qui les a fait peiner dans les dictées à l'école, ou qui a fait qu'on les a considérés comme des débiles incapables d'apprendre à lire.
Tout ça pour dire qu'il n'y a vraiment pas péril en la demeure en ce qui concerne l'écriture inclusive. Mais encore une fois, on a des gens avec des réactions hyper vives à ce sujet, comme si on allait leur retirer une partie d'eux-mêmes.