Personnellement, et je ne pense pas être si idiot, je n'y comprends pas grand-chose à ces discussions sur le "genre" (du coup, je n'emploie simplement jamais le terme). Et je ne vois pas comment on peut comprendre, quand tout le monde ne semble pas d'accord sur les définitions.
J'ai rempli quelques fois des formulaires, qui m'interrogeaient sur mon genre. Il n'y avait que deux cases au choix à cocher (H/F, féminin/masculin), et de toute évidence, on ne me demandait pas comment moi je ressentais la chose.
Si je tape une recherche google, voilà sur quoi je tombe directement :
À la naissance, nos organes génitaux déterminent notre genre « féminin » ou « masculin ». Mais l’identité de genre, c’est autre chose. Il s’agit du sentiment profond de qui on est. Et ce sentiment ne correspond pas toujours au sexe biologique.
Je lis ici que le sexe correspond au genre ; que le genre et l'identité de genre, par contre c'est pas la même chose. Par extension, je lis qu'on ne peut juste pas "faire disparaître ou abolir le genre". Dès le premier truc que je tape, j'ai une autre version des choses que ce que je lis depuis le début de ce topic.
Ensuite, si le genre et "l'identité de genre" c'est la même chose, pourquoi avoir créé cette expression? Surtout que lexicalement, "identité de genre", c'est pour ma part dénué de sens. Si une correspondante vient à m'interroger, non pas sur ma couleur, mais mon "identité de couleur", ça me fera le même effet : je lui demanderai de parler français, et je ne pense pas qu'elle m'en voudra.
D'ailleurs, même si je comprends ici ce qu'essaie de dire l'auteur, pourquoi on ne parle pas dans ce cas de sentiment de genre? Ca me semble plus approprié, parce que pour moi le sentiment, l'identité, c'est censé être deux choses différentes, qui ne se rejoignent pas forcément. J'ai beau renier mes origines portugaises d'un côté, considérer que je n'ai rien à voir avec ce côté portugais de la "famille", que dans l'idée je suis français ou autres, il reste que tout ça relève du sentiment. Il reste que si l'on s'interroge sur mon identité, bah oui, dans les faits, je suis fils de français ET de portugais, nul sentiment ne saurait modifier cette part de mon identité.
Accessoirement, il y a bien sûr pas mal de choses qui me choquent ou dérangent, dans la différence d'éducation que reçoivent les hommes et les femmes, dans les discours "un homme c'est ceci et une femme cela", dans le fait d'emm*rder ceux qui ne se plient pas au truc, si c'était moi je changerais beaucoup de choses. Pour autant, j'ai du mal à croire qu'un strict "il faut absolument faire en sorte que les hommes et les femmes ça soit du pareil au même, que globalement ils fassent pareil et pratiquent tout pareil, qu'ils s'habillent tout pareil, soient habitués tout pareil", etc soit une idée si brillante, ou intéresse tant de monde. En l'état, si les hommes sont autant attirés et intéressés par les femmes, et les femmes par les hommes, à mon sens c'est aussi parce qu'on rajoute physiquement à la différenciation, qu'on s'habille plus ou moins différemment, qu'on a une certaine tendance à ne pas suivre ou avoir suivi la même voie, à ne pas connaître les mêmes trucs, à réagir différemment, qu'il y a une part de mystère, de découverte, de différence, d'enrichissement dans la rencontre, selon l'expression du poète qu'on "cherche du nouveau". Quand t'as une nana, ça peut être un gros + qu'elle aime un truc que la masse pense (plutôt) pour les mecs (tu peux trouver ridicule que la masse pense ceci). Par contre si c'est en toutes choses ton "pote mec moyen" dans un corps de femme, ce qui est autre chose, je crains que ton intérêt soit la plupart du temps réduit.