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par Azrael
Homme de 38 ans non vierge
#252403
Valsiny a écrit : 17 juil. 2023, 00:59 Dans la vie, on ne skipe pas à droite ou à gauche pour savoir si on ira parler à une personne, et on n'en juge pas sur photo. Ce n'est pas une question de degré. Et l'attirance physique n'est pas un phénomène statique : c'est une chose mouvante, qui va et vient, s'intensifie, diminue, change de nature, ce qu'on ressent au premier coup d’œil se modifiant à mesure que la personne intéressante se découvre et nous surprend, nous conforte, nous influence ou se laisse influencer, etc. C'est dans la relation humaine qu'elle se déploie. Ce n'est pas pour la déco que toutes les sociétés ont développé des arts de séduire, de faire la cour, de susciter le désir. Tout cela, le jugement sur photo de l'appli l'interdit complètement et fait croire que l'attirance, c'est ce qu'on ressent au premier coup d’œil en apercevant, même pas quelqu'un, mais sa photo. C'est inquiétant si on commence à oublier que ce n'est pas du tout cela, être attiré par quelqu'un.
Dans la vie, quand les gens voient X pour la première fois, et se demandent - réflexe ordinaire - si selon les évènements, ils pourraient envisager un "contact intime" avec ce X, c'est souvent "lui/elle non", et "lui/elle oui peut-être", avec souvent une probabilité très faible voire inexistante de revenir sur un non, c'est pas bien différent du swipe à droite et gauche je trouve.

Et je pense que la plupart des gens le savent très bien, que les photos ne remplacent pas ce qui se passe irl. On sait qu'une photo peut être plus ou moins fidèle, met plus ou moins X à son avantage, et on arrive rarement à une première rencontre en mode "je sais que je vais rien découvrir du tout, car X me plaît", c'est toujours une (re)découverte. La photo, c'est plus une étape intermédiaire, quand plastiquement ça passe bien sur plusieurs photos, on peut simplement dire qu'en ce qui concerne le visuel, même si on ne possède pas toutes les données, c'est quand même bien parti.

Enfin, à lire ton message on se demande si seule la photo compte sur les sites de rencontre, même si c'est souvent là que commence le tri, c'est quand même plus complexe que cela (selon l'individu), et perso en discutant à distance il m'est arrivé aussi de découvrir (avec des gens qui se confient parfois plus facilement à l'écrit), d'être surpris, de voir mon début d'attirance ou ma potentielle attirance diminuer, s'intensifier, sachant qu'ici encore, il s'agit d'une "étape intermédiaire", de "quelque chose en attendant", et que tout un processus devrait se remettre en route dès la première rencontre, processus qui finira plus ou moins par supplanter ces vieilles données.

Enfin, quand t'arrives à un certain âge et qu'il reste peu de célibataires, t'es quand même content qu'il y ait des endroits réservés à la rencontre amoureuse ou sexuelle.

Bref, j'ai l'impression que ta façon de voir certains aspects des sites de rencontre, est un peu excessivement négative, après si tu n'en as pas besoin ça ne changera rien pour toi.
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par Valsiny
Homme de 36 ans vierge
#252406
Pasta a écrit :L'idée de Lamarck c'est la transmission héréditaires de caractères acquis, donc je ne vois pas non plus en quoi ça aiderait à anticiper un danger au niveau de l'espèce.
Lamarck, si je ne dis pas de bêtises, pense que les individus se modifient eux-mêmes pour s'adapter à l'environnement. C'est vrai que dans ce cas "anticiper un danger" ne convient pas du tout, et partant, je vois encore moins comment comprendre l'hypothèse d'Alexandra. Mais je fais peut-être erreur, je ne suis pas scientifique et Lamarck, Darwin, je ne connais tout cela que de seconde main.
ReMoi a écrit :Juste pour préciser que le lamarckisme n’est plus invalidé :sweat_smile: . On en parle de nouveau quand on étudie l’epigénétique : l’environnement influence l’expression des gènes (cf. mon master en bio mais je suis sure que Google le confirmera).
J'avais vaguement entendu parler de cette réhabilitation, en effet, mais je pensais qu'elle était partielle. Non ? Le cadre général ne reste-t-il pas celui de la théorie de Darwin ?
Azrael a écrit :Dans la vie, quand les gens voient X pour la première fois, et se demandent - réflexe ordinaire - si selon les évènements, ils pourraient envisager un "contact intime" avec ce X, c'est souvent "lui/elle non", et "lui/elle oui peut-être", avec souvent une probabilité très faible voire inexistante de revenir sur un non, c'est pas bien différent du swipe à droite et gauche je trouve.
Le désir ne naît pas forcément au premier coup d’œil, non. Si bien qu'on peut faire quelque chose qui s'appelle séduire, ou vivre quelque chose qui s'appelle être séduit. Ou même ne pas faire l'un ni vivre l'autre, mais sentir néanmoins un désir naître là où on ne s'y attendait pas.
Azrael a écrit :Et je pense que la plupart des gens le savent très bien, que les photos ne remplacent pas ce qui se passe irl. On sait qu'une photo peut être plus ou moins fidèle, met plus ou moins X à son avantage, et on arrive rarement à une première rencontre en mode "je sais que je vais rien découvrir du tout, car X me plaît", c'est toujours une (re)découverte. La photo, c'est plus une étape intermédiaire, quand plastiquement ça passe bien sur plusieurs photos, on peut simplement dire qu'en ce qui concerne le visuel, même si on ne possède pas toutes les données, c'est quand même bien parti.
Ils le savent mais n'en prennent pas toujours la mesure, et je pense que c'est ton cas aussi, puisque plus haut tu vois une équivalence entre ce qu'on éprouve en apercevant une photo et ce qu'on éprouve en apercevant une personne. Comme si une personne vivante, mouvante, parlante, qui dit tant de choses par sa manière d'être et le contexte dans lequel elle se trouve, ne différait pas profondément de son image statique.

Tu as dû me lire très rapidement, puisque j'ai aussi dit que c'était une étape intermédiaire. En fait tout cela n'a pas de rapport avec ce que j'ai dit, je crois.
Azrael a écrit :Enfin, à lire ton message on se demande si seule la photo compte sur les sites de rencontre, même si c'est souvent là que commence le tri, c'est quand même plus complexe que cela (selon l'individu), et perso en discutant à distance il m'est arrivé aussi de découvrir (avec des gens qui se confient parfois plus facilement à l'écrit), d'être surpris, de voir mon début d'attirance ou ma potentielle attirance diminuer, s'intensifier, sachant qu'ici encore, il s'agit d'une "étape intermédiaire", de "quelque chose en attendant", et que tout un processus devrait se remettre en route dès la première rencontre, processus qui finira plus ou moins par supplanter ces vieilles données.
Je n'ai jamais dit que seule la photo compte. Ni qu'il n'y avait rien après.
Azrael a écrit :Enfin, quand t'arrives à un certain âge et qu'il reste peu de célibataires, t'es quand même content qu'il y ait des endroits réservés à la rencontre amoureuse ou sexuelle.
J'ai dit moi-même que, pour ma part, je préférais cela à ce qui existait avant (pour ce que j'en sais).
Azrael a écrit :Bref, j'ai l'impression que ta façon de voir certains aspects des sites de rencontre, est un peu excessivement négative, après si tu n'en as pas besoin ça ne changera rien pour toi.
Moi j'ai l'impression que tu m'as parcouru rapidement, sans me lire vraiment, en pensant reconnaître un genre d'opinion que tu connais déjà. Bon, c'est vrai que j'ai beaucoup écrit et qu'il est peut-être temps de clore.
par ReMoi
Femme de 36 ans non vierge
#252407
Je t’avoue que mes cours remontent à plus de dix ans et que je n’écoutais pas suffisamment en cours d’écologie (dans le sens études des biomes). Tout ce que j’ai retenu, c’est que la théorie actuelle est un mélange de Darwin et Lamarck. C’est d’ailleurs bien pour ça qu’on parle d’adaptation en cours d’écologie, et non de darwinisme. Et comme je n’aimais pas non plus les cours de sciences végétales, je n’ai même pas d’exemple à te donner parce que c’est vraiment chez les plantes que ce phénomènes est le plus impressionnant (je crois !).
Enfin bref, on est en train de réhabiliter Lamarck depuis les découvertes en génétique.

Les gens réfutent facilement ses théories parce qu’elles sont exprimées ainsi : « l’être vivant a besoin de s’adapter à une contrainte. Par sa volonté, il modifie son physique », ce qui est complètement faux. La science le présente pas de volonté, elle n’est pas finaliste. Lamarck exposait plutôt que les contraintes de l’environnement influençait le phénotype des êtres vivants.
On reste bien avec la théorie de l’évolution, mais on ajoute que l’environnement modifie l’expression des gènes des individus, et par conséquent son phénotype. Nous ne sommes pas que la somme des allèles reçus de nos parents.

D’ailleurs, il a aussi été montré qu’il y avait des échanges horizontaux de matériel génétique, c’est-à-dire entre individus (et même pas seulement entre ceux d’une même espèce - terme qui n’a d’ailleurs aucun consensus scientifique) en plus des échanges verticaux (de parents à descendants). On l’observe bien entre bactéries, notamment. Tout cela appuie la théorie de Lamarck.

Mais franchement, je suis loin d’être la mieux placée pour expliquer tout ça. J’adorais la génétique mais ça remonte à beaucoup trop longtemps !
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par Azrael
Homme de 38 ans non vierge
#252408
Valsiny a écrit : 17 juil. 2023, 21:53 Le désir ne naît pas forcément au premier coup d’œil, non. Si bien qu'on peut faire quelque chose qui s'appelle séduire, ou vivre quelque chose qui s'appelle être séduit. Ou même ne pas faire l'un ni vivre l'autre, mais sentir néanmoins un désir naître là où on ne s'y attendait pas.
Bien sûr, que le désir n'est pas toujours présent au premier coup d'oeil, ou souvent ce n'est encore qu'un désir faible ou quelque chose de "potentiel", en général il faut encore que les choses évoluent, qu'il y ait une rencontre plus approfondie pour confirmer. Mais souvent, dès le premier coup d'oeil, la personne sonde et "sait" avec une marge d'erreur assez faible, si ce serait envisageable ou non physiquement avec quelqu'un (si le reste suit). Qu'il y ait davantage de cas irl, où on finit avec quelqu'un alors que physiquement, au premier coup d'oeil "juste non", dans un sens ne change pas grand-chose en ce qui me concerne, car je pense que ce sont des cas assez rares.

Valsiny a écrit : 17 juil. 2023, 21:53 Ils le savent mais n'en prennent pas toujours la mesure, et je pense que c'est ton cas aussi, puisque plus haut tu vois une équivalence entre ce qu'on éprouve en apercevant une photo et ce qu'on éprouve en apercevant une personne. Comme si une personne vivante, mouvante, parlante, qui dit tant de choses par sa manière d'être et le contexte dans lequel elle se trouve, ne différait pas profondément de son image statique.
Je ne dis pas que c'est équivalent, je dis que la façon de sélectionner physiquement sur les sites de rencontre, n'est pas si différente de la façon de faire globalement irl. Mais je pense que la question de la beauté plastique est centrale dans les deux cas, fait recaler beaucoup plus que la gestuelle, la voix/façon de parler et autres, autant la personne peut gagner du score en étant en mouvement, autant j'ai rarement entendu des "t'es beau mais ta gestuelle me dérange".

Valsiny a écrit : 17 juil. 2023, 21:53 Tu as dû me lire très rapidement, puisque j'ai aussi dit que c'était une étape intermédiaire. En fait tout cela n'a pas de rapport avec ce que j'ai dit, je crois.
Tu sembles pourtant dire que pour les gens, tout s'arrête à la photo. "Tout cela, le jugement sur photo de l'appli l'interdit complètement et fait croire que l'attirance, c'est ce qu'on ressent au premier coup d’œil en apercevant, même pas quelqu'un, mais sa photo."

Tu as comparé les sites de rencontre aux bals, aux bars et autres, en ne prenant que cette étape intermédiaire, en omettant que les sites de rencontre c'est aussi la rencontre elle-même.

Je ne vois pas ce qui te fait dire que ça n'a pas de rapport avec ce que tu dis, pour le coup.

Valsiny a écrit : 17 juil. 2023, 21:53 J'ai dit moi-même que je préférais cela à ce qui existait avant (pour ce que j'en sais), pour ma part.
Ce n'est pas que j'ai compris en lisant par exemple :
"Et vous pouvez les aborder, sans raison, sans intention particulière, sinon celle de socialiser, et laisser la vie sous surprendre. Ou, si vous avez une intention, vous pouvez la mettre de côté, y aller quand même, parce que cette soirée n'a pas de but précis : tout peut bien arriver ou ne pas arriver. Les sites comme Grindr, Tinder ou que sais-je inventent quelque chose d'inouï : se retrouver dans un espace explicitement fait pour la rencontre amoureuse ou le rapport sexuel"

Valsiny a écrit : 17 juil. 2023, 21:53 Moi j'ai l'impression que tu m'as parcouru rapidement, sans me lire vraiment, en pensant reconnaître un genre d'opinion que tu connais déjà.
J'en suis vraiment pas convaincu, mais bon c'est toi qui voit.
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par Pasta
Homme de 37 ans vierge
#252410
ReMoi a écrit : 17 juil. 2023, 22:29 Je t’avoue que mes cours remontent à plus de dix ans et que je n’écoutais pas suffisamment en cours d’écologie (dans le sens études des biomes). Tout ce que j’ai retenu, c’est que la théorie actuelle est un mélange de Darwin et Lamarck. C’est d’ailleurs bien pour ça qu’on parle d’adaptation en cours d’écologie, et non de darwinisme. Et comme je n’aimais pas non plus les cours de sciences végétales, je n’ai même pas d’exemple à te donner parce que c’est vraiment chez les plantes que ce phénomènes est le plus impressionnant (je crois !).
Enfin bref, on est en train de réhabiliter Lamarck depuis les découvertes en génétique.

Les gens réfutent facilement ses théories parce qu’elles sont exprimées ainsi : « l’être vivant a besoin de s’adapter à une contrainte. Par sa volonté, il modifie son physique », ce qui est complètement faux. La science le présente pas de volonté, elle n’est pas finaliste. Lamarck exposait plutôt que les contraintes de l’environnement influençait le phénotype des êtres vivants.
On reste bien avec la théorie de l’évolution, mais on ajoute que l’environnement modifie l’expression des gènes des individus, et par conséquent son phénotype. Nous ne sommes pas que la somme des allèles reçus de nos parents.
Le simple fait que l'environnement influe sur l'expression des gènes ne suffit pas, il faut aussi que cette expression soit transmise à la descendance pour valider l'idée de Lamarck, ce qui est bien le cas parfois mais reste marginal si j'ai bien compris.
ReMoi a écrit : 17 juil. 2023, 22:29 D’ailleurs, il a aussi été montré qu’il y avait des échanges horizontaux de matériel génétique, c’est-à-dire entre individus (et même pas seulement entre ceux d’une même espèce - terme qui n’a d’ailleurs aucun consensus scientifique) en plus des échanges verticaux (de parents à descendants). On l’observe bien entre bactéries, notamment. Tout cela appuie la théorie de Lamarck.
Ça l'appuie dans un certain sens et dans des cas bien particuliers mais c'est assez tiré par les cheveux je trouve. Dans l'ensemble, la sélection naturelle se fait un niveau des gènes eux-même, chez tous les êtres vivants, et de ce point de vue peu importe la façon dont ils se transmettent, ils se font toujours sélectionner naturellement. J'ai l'impression que c'est un peu exagéré de dire que la théorie actuelle est un mélange entre celle de Darwin et de Lamarck.
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par ReMoi
Femme de 36 ans non vierge
#252411
Franchement, je n’ai plus les arguments en tête, seulement la conclusion de tous mes profs qui disaient qu’on parlait aujourd’hui d’une théorie se basant sur Darwin pour les grands phénomènes mais comprenant du lamarckisme sans aucun doute.
J’ai une énorme flemme d’aller chercher les cours et articles étayant la chose mais vraiment, il y a une question d’hérédité dans l’épigénétique. C’est une science passionnante et très très fine dans son analyse et ses conclusions. J’avais vraiment grandement hésité à me spécialiser là-dedans.

C’est comme croire que l’humain n’est que notre ADN alors que tout le monde connaît (ou entr’aperçoit) l’importance du microbiote. Les scientifiques commencent enfin à étudier l’ensemble. Ce microbiote qui dépend autant de notre environnement que notre patrimoine génétique. Enfin bon, je n’ai clairement plus les connaissances suffisantes pour argumenter, juste assez pour à la rigueur éveiller une curiosité. Et que les gens cessent enfin de rejeter Lamarck systématiquement. J’vous jure, il n’avait pas complètement tort !

Ah oui, tu dis que ça reste marginal peut-être parce que tu penses aux grands animaux. Le monde microbien est très très intéressant en terme d’évolution et d’échanges génétiques. Attention à ne pas s’intéresser qu’aux animaux.
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par Valsiny
Homme de 36 ans vierge
#252421
Azrael a écrit :J'en suis vraiment pas convaincu, mais bon c'est toi qui voit.
Alors il faut bien que je te le montre.
Azrael a écrit :Ce n'est pas que j'ai compris [que je préférais moi-même ces dispositifs à ce qui existait avant, me concernant] en lisant par exemple :
"Et vous pouvez les aborder, sans raison, sans intention particulière, sinon celle de socialiser, et laisser la vie sous surprendre. Ou, si vous avez une intention, vous pouvez la mettre de côté, y aller quand même, parce que cette soirée n'a pas de but précis : tout peut bien arriver ou ne pas arriver. Les sites comme Grindr, Tinder ou que sais-je inventent quelque chose d'inouï : se retrouver dans un espace explicitement fait pour la rencontre amoureuse ou le rapport sexuel"
Il fallait lire aussi : Je dois préciser que je ne soutiens pas un pur "la faute aux réseaux sociaux". D'abord, je ne soutiendrai pas qu'ils sont absolument malsains. Je me suis souvent demandé, en tant qu'homosexuel, comment se faisaient les rencontres avant eux, et ce que j'ai trouvé n'est pas très réjouissant. La question serait plutôt de savoir ce qu'on en fait et ce qu'on peut en faire (mais leur obsolescence rapide rend toute adoption difficile).
Azrael a écrit :Tu sembles pourtant dire que pour les gens, tout s'arrête à la photo. "Tout cela, le jugement sur photo de l'appli l'interdit complètement et fait croire que l'attirance, c'est ce qu'on ressent au premier coup d’œil en apercevant, même pas quelqu'un, mais sa photo."
"Tout cela" renvoie à ce qui précède : Et l'attirance physique n'est pas un phénomène statique : c'est une chose mouvante, qui va et vient, s'intensifie, diminue, change de nature, ce qu'on ressent au premier coup d’œil se modifiant à mesure que la personne intéressante se découvre et nous surprend, nous conforte, nous influence ou se laisse influencer, etc. C'est dans la relation humaine qu'elle se déploie. Ce n'est pas pour la déco que toutes les sociétés ont développé des arts de séduire, de faire la cour, de susciter le désir. Qu'est-ce qui est interdit ? Ce processus particulier que je décris, qui est coupé dans son flux et son incertitude par la nécessité de choisir ou de ne pas choisir une photo. Aucun rapport avec le fait que le choix d'une photo n'est qu'une étape dans ces processus particuliers que sont les rencontres au moyen des applis (où je soutiens toutefois que ce ne sont pas à proprement parler des rencontres tant qu'on se situe au début du processus).
Azrael a écrit : Tu as comparé les sites de rencontre aux bals, aux bars et autres, en ne prenant que cette étape intermédiaire, en omettant que les sites de rencontre c'est aussi la rencontre elle-même.
Je ne les ai comparés qu'en tant qu'ils sont aussi des dispositifs sociaux, et pour dire qu'ils étaient d'une nature très différente. Je crois avoir fait l'effort de m'expliquer là-dessus, et j'avoue ne toujours pas voir le rapport avec ces étapes intermédiaires. Quant à l'idée que "les sites de rencontre sont la rencontre elle-même" : à vrai dire, je ne l'omets pas, je la rejette carrément, parce que je ne parviens pas à lui trouver le moindre sens. Ce sont des dispositifs, pas des rencontres et encore moins la rencontre.
Azrael a écrit :Bien sûr, que le désir n'est pas toujours présent au premier coup d’œil, ou souvent ce n'est encore qu'un désir faible ou quelque chose de "potentiel", en général il faut encore que les choses évoluent, qu'il y ait une rencontre plus approfondie pour confirmer. Mais souvent, dès le premier coup d'oeil, la personne sonde et "sait" avec une marge d'erreur assez faible, si ce serait envisageable ou non physiquement avec quelqu'un (si le reste suit). Qu'il y ait davantage de cas irl, où on finit avec quelqu'un alors que physiquement, au premier coup d'oeil "juste non", dans un sens ne change pas grand-chose en ce qui me concerne, car je pense que ce sont des cas assez rares.
Ces cas dans la réalité, en admettant qu'ils soient rares, changent beaucoup de choses : ils montrent qu'il n'y a aucune nécessité dans ce que tu dis, et qu'on ne sait rien du tout au premier coup d’œil, puisqu'il arrive qu'on se trompe. Si je me dis capable de dire le temps qu'il fera demain, mais qu'il arrive que je me trompe, on me rit au nez. Pourquoi puis-je me tromper ? Je crois que mon deuxième paragraphe en italique, lui-même reformulation d'un autre, essaye de l'expliquer. Quant à cette rareté : je ne la constate pas, moi, ni quand je fais retour sur moi-même, ni quand je parle à mes amis, ni quand j'observe ces gens qui, physiquement, ne réunissent pas les traits les plus appréciés, pour ainsi dire, et ont pourtant une vie amoureuse et sexuelle fort épanouie avec des gens qui, à coup sûr, ne leur auraient pas accordé une chance sur photo, parce qu'ils savent séduire.
Azrael a écrit :Je ne dis pas que c'est équivalent, je dis que la façon de sélectionner physiquement sur les sites de rencontre, n'est pas si différente de la façon de faire globalement irl. Mais je pense que la question de la beauté plastique est centrale dans les deux cas, fait recaler beaucoup plus que la gestuelle, la voix/façon de parler et autres, autant la personne peut gagner du score en étant en mouvement, autant j'ai rarement entendu des "t'es beau mais ta gestuelle me dérange".
Si ce n'est pas équivalent, mais pas si différent, c'est encore quelque chose avec quoi je suis fondamentalement en désaccord, et j'ai déjà largement essayé de l'expliquer.
par TangAce
Homme de 23 ans vierge
#252422
Valsiny a écrit : 15 juil. 2023, 21:53
TangAce a écrit : 15 juil. 2023, 04:09 Les raisons sont simples
Les médias et réseaux sociaux ainsi que les sites de rencontres
Trop de gens cherche un/e partenaire parfait
Trop de gens (particulièrement des hommes) se sentent inutile vis à vis des autres
Et je parle même pas du genre de choses qu'engendre notamment tiktok par ce que je trouve ça vraiment aberrant
Je trouve ta réponse étrange. Tu dis que les réseaux sont la cause du problème, mais que le problème, c'est le fait que les gens sont trop exigeants (en particulier les femmes) et se sentent inutiles. Mais, dans ce cas, les réseaux ne sont pas le problème.
Je ne vois pas en quoi l'un et l'autre ne serait pas liés, au contraire, les médias en général donnent une vision trop idéaliste des choses, notamment du physique. Et les réseaux sociaux donnent un faux semblant d'accessibilité à des personnes "parfaite"
Les applis de rencontres particulièrement, tu vois des gens "beaux", tu vas pas vouloir des gens moins beaux, fin quand je dis beau je devrais plutôt dire "qui ont de l'argent"
Bref c'est un sujet qui me met de mauvaise humeur donc je vais pas expliquer ma pensée plus que ça
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par Azrael
Homme de 38 ans non vierge
#252435
Valsiny a écrit : 18 juil. 2023, 12:51 Il fallait lire aussi : Je dois préciser que je ne soutiens pas un pur "la faute aux réseaux sociaux". D'abord, je ne soutiendrai pas qu'ils sont absolument malsains. Je me suis souvent demandé, en tant qu'homosexuel, comment se faisaient les rencontres avant eux, et ce que j'ai trouvé n'est pas très réjouissant. La question serait plutôt de savoir ce qu'on en fait et ce qu'on peut en faire (mais leur obsolescence rapide rend toute adoption difficile).
J'ai bien lu, mais ceci ne change rien au fait qu'ailleurs, à te lire c'est inouï et ça ne semble pas génial, de se retrouver dans un espace explicitement fait pour la rencontre amoureuse ou le rapport sexuel. Et si on veut être précis, tu n'as pas dit que tu "préférais cela à ce qui existait avant".

Valsiny a écrit : 18 juil. 2023, 12:51 "Tout cela" renvoie à ce qui précède : Et l'attirance physique n'est pas un phénomène statique : c'est une chose mouvante, qui va et vient, s'intensifie, diminue, change de nature, ce qu'on ressent au premier coup d’œil se modifiant à mesure que la personne intéressante se découvre et nous surprend, nous conforte, nous influence ou se laisse influencer, etc. C'est dans la relation humaine qu'elle se déploie. Ce n'est pas pour la déco que toutes les sociétés ont développé des arts de séduire, de faire la cour, de susciter le désir. Qu'est-ce qui est interdit ? Ce processus particulier que je décris, qui est coupé dans son flux et son incertitude par la nécessité de choisir ou de ne pas choisir une photo. Aucun rapport avec le fait que le choix d'une photo n'est qu'une étape dans ces processus particuliers que sont les rencontres au moyen des applis (où je soutiens toutefois que ce ne sont pas à proprement parler des rencontres tant qu'on se situe au début du processus).
Pour ma part, je ne reconnais pas stricto sensu mon expérience dans ce que tu nous racontes. Ensuite, je dis simplement qu'au pire ce X sera remis à plus tard s'il y a rencontre, voilà le rapport, dans tous les cas j'ai le sentiment que je vois dans tout ça un moindre mal que toi.

Valsiny a écrit : 18 juil. 2023, 12:51 Je ne les ai comparés qu'en tant qu'ils sont aussi des dispositifs sociaux, et pour dire qu'ils étaient d'une nature très différente. Je crois avoir fait l'effort de m'expliquer là-dessus, et j'avoue ne toujours pas voir le rapport avec ces étapes intermédiaires. Quant à l'idée que "les sites de rencontre sont la rencontre elle-même" : à vrai dire, je ne l'omets pas, je la rejette carrément, parce que je ne parviens pas à lui trouver le moindre sens. Ce sont des dispositifs, pas des rencontres et encore moins la rencontre.
Par le biais des sites de rencontre, nous faisons... des rencontres. Alors je vois bien les différences, mais dire "c'est pas pareil parce que les sites de rencontre, c'est pas des lieux de rencontre et on n'y rencontre pas des gens, on choisit seulement des photos assorties de textes", c'est simplement jouer sur les mots.

Valsiny a écrit : 18 juil. 2023, 12:51 et qu'on ne sait rien du tout au premier coup d’œil, puisqu'il arrive qu'on se trompe.
Un peu comme dire : si les élèves ne finissent pas tous avec 20 en dictée, ils ne connaissent rien du tout à l'orthographe.

Valsiny a écrit : 18 juil. 2023, 12:51 Quant à cette rareté : je ne la constate pas, moi, ni quand je fais retour sur moi-même, ni quand je parle à mes amis, ni quand j'observe ces gens qui, physiquement, ne réunissent pas les traits les plus appréciés, pour ainsi dire, et ont pourtant une vie amoureuse et sexuelle fort épanouie avec des gens qui, à coup sûr, ne leur auraient pas accordé une chance sur photo, parce qu'ils savent séduire.
Perso, je trouve que dans la majorité des couples "on joue à peu près dans la même catégorie".
par Alexandra
Femme de 40 ans vierge
#252585
Un phénomène qui aboutit au même résultat au Japon : Les herbivores

Petite vidéo de Louis-San sur ce thème (je n'ai pas encore compris comme insérer la vidéo elle-même) :

https://youtu.be/3bu1_CBI7u4

C'est intéressant quand même de voir que c'est un vrai sujet dans plusieurs endroits du mon de qui apparaît dans des expressions très différentes et auquel on donne aussi un sens ou des raisons très différents (pour les plus jeunes au Japon, pas de notion de pureté, plutôt peur, ennui et flemme).