[spartak]

Je vous partage un article (en anglais) sur ce phénomène que je découvre : les puriteens
https://www.gq.com/story/gen-z-puriteens

While generalizing about tens of millions of people is always difficult, a series of studies in recent years have reported that teens since the tail end of the millennial generation trend towards being less sexually active; they launch their sex lives later and have fewer sex partners than earlier generations. Gen Zers themselves—defined as those currently aged between 6 and 24—are aware of how they’re perceived. “I would say [my generation] is characterized as being exceptionally concerned with trauma and consent, almost to the point of being prudish,”

Cela décrit en détail comment la génération-Z, en raison des conditions actuelles de la société, rencontre pas mal d'obstacles pour la vie sexuelle.

[deadwood]

Ha bah voilà moi qui me croyais en retard, finalement j'étais juste en avance sur mon temps :)

[Haze]

Je pense qu'on a deux, peut-être trois, phénomènes différents.
D'une part une certaine pudeur, effectivement, influencée par le renouveau féministe et les questions de consentement, peut-être plus du côté des générations plus jeunes, d'autre part un "crash" des relations sexuelles, pas nécessairement choisi, d'autre part, peut-être plus chez les "millenials" plus âgés, et puis une minorité tendance "alright"/extrême-droite, influencée par les réseaux sociaux, qui se veut rebelle, regarde du côté de Trump, Nick Fuentes, les influenceurs masculinistes, etc... et qui, probablement pour une minorité ceci dit, veut se "préverser pour le mariage" de manière traditionaliste.

[ReMoi]

Je ne parle pas anglais et lire l’article va m’être très compliqué. Je voulais seulement ajouté qu’il a été montré que la nouvelle génération avait un problème d’estime de soi à cause du culte de l’image, troublant par conséquent leur rapport à l’autre. Il y a 20 ans, les femmes ne faisaient pas de chirurgie esthétique de la vulve par exemple. Personnellement, je ne me suis jamais demandé si la mienne était jolie ou pas, elle existait et c’était bien suffisant. Ils fréquentent aussi plus souvent et plus jeune les salles de sport. Tant mieux pour la santé mais on peut aussi penser que leur ego dépend plus de leur aspect, et qu’ils ont en retour des attentes plus élevés sur celui de leurs partenaires.
(Pour la petite expérience perso, les seuls qui m’aient gentiment dit « tu es une belle femme mais pas à mon goût » avaient la vingtaine et étaient sur Instagram, Snap).

C’est une question que je me pose : dans notre société à la fois individualiste et narcissique, avec la tendance à s’affirmer très fortement individuellement, le côté négatif de la chose ne pourrait-elle pas être la difficulté de s’intéresser à d’autres sincèrement, de se montrer compréhensif et conciliant, de rechercher à vivre en société et non à côté des autres ? (Je fais ma psy du zinc du PMU).

Enfin, dans notre société hypersexualisée, leur génération n’en est-elle pas simplement dégoûtée ?

Et si le nombre de rapports a diminué parce que les gens ont enfin acquis la notion de consentement, tant mieux !

Édit : je viens de me souvenir que DeepL existait . Comme le dit l’article, il est vrai que depuis 15 ans, les actes de violences sexuelles sont de plus en plus mis en avant, autant les viols que les agressions malheureusement anodines (le vieux degueu qui fait une remarque à une lycéenne à un arrêt de bus par exemple), ce qui peut être angoissant. Le rapport au sexe est alors d’abord un rapport de danger potentiel avant d’être celui d’une rencontre. Ça me fait penser à ma propre éducation à la sexualité. Ceux de ma génération pourront sans doute le confirmé : je me souviens des campagnes anti-SIDA des années 90 (et du scandale du sang contaminé qui, s’il n’est pas lié au sexe, mettait en avant les risque du VIH). J’ai personnellement une peur irraisonnée des IST, j’y pense dès qu’un flirt s’entame, j’ai peur dès que mon appareil génital n’est pas exactement comme d’habitude.

[Valsiny]

Rien de tout cela ne m'étonne. Je vois dans cet article une illustration de la perte de repères et de la destruction des savoir-vivre qui caractérisent notre époque. De notre incurie vis-à-vis des jeunes générations, mais aussi de nous-mêmes. Les technologies numériques, médias, réseaux ont complètement envahi leur milieu et sont devenus leur milieu, le seul dans lequel ils puissent se rencontrer, échanger, s'aimer, et le seul capable leur prescrire les façons d'échanger et de s'aimer (absence remarquable des adultes, dans cet article) : mais cela ne peut plus se faire qu'au milieu et à travers les photos de verges, les vidéos pornographiques et les prédateurs, et toujours, forcément, d'une façon qui déshumanise. Rien de sur-individualisant là-dedans : c'est aussi de la grégarité que ces dispositifs génèrent dont parlent et souffrent les personnes interrogées dans cet article. Quand, par exemple, on ne conçoit plus la fête qu'à la façon des pire teen movies. Quand Katie dit avoir été modelée par la série Girls.

Je trouve bête de parler de nouveau puritanisme. Ce n'est pas une culture qui s'invente, c'est un renoncement, une réaction de retrait face à quelque chose qui paraît dégoûtant ou inaccessible. En parler comme d'une nouvelle culture, c'est se voiler confortablement la face, ne pas s'interroger sur ce que nous laissons faire et sur notre rôle dans ce laisser-faire -- dont les plus vieux aussi sont victimes.

[TangAce]

Les raisons sont simples
Les médias et réseaux sociaux ainsi que les sites de rencontres
Trop de gens cherche un/e partenaire parfait
Trop de gens (particulièrement des hommes) se sentent inutile vis à vis des autres
Et je parle même pas du genre de choses qu'engendre notamment tiktok par ce que je trouve ça vraiment aberrant

Résultats les hommes ont peur d'approcher les femmes, les femmes ont des standards beaucoup trop élevés, beaucoup trop de gens (des hommes bien souvent) qui ne savent pas aborder quelqu'un avec respect
Et ainsi de suite
Tout ça créé un gouffre social important

Ça me déprime vraiment d'y penser...

[deadwood]

Les raisons sont simples
Les médias et réseaux sociaux ainsi que les sites de rencontres
Trop de gens cherche un/e partenaire parfait

Je ressort encore ma vielle stat : 90% des gens se concentrent sur les 10% les plus attractifs (on parle de critères physiques)
Sûrement qu'on a un petit glissement pour les hommes qui vont flacher des nanas leur plaisant un peu moins, étant donné le déséquilibre h/f, mais à la fin même comme ça combien vont vraiment aller solliciter des nanas qui "sortent vraiment des clous" des critères (physiques) valorisés par la société.

Trop de gens (particulièrement des hommes) se sentent inutile vis à vis des autres

Je comprends pas trop "inutiles" dans ce contexte. Tu veux dire "pas assez +(beau/grands/intéressants/chevelu/riche)" pour plaire ou tu parle d'autre chose ?
Ou alors tu veux dire plus sujet à mal vivre le rejet amoureux la société mettant la responsabilité de la conquête (put4in que ce mot est mal choisis et fait mal aux hommes comme aux femmes) amoureuse sur les hommes ?

les femmes ont des standards beaucoup trop élevés,

Je reviens la dessus, je crois que les hommes sur les sdr sont aussi exigeant ... pour les gars fréquentant les sdr et qui pensent que non, jaimerais bien un retour chiffré du pourcentage de profils que vous swipez vers la gauche sur 200 ou 300 profils...
(À mon avis ca peut faire un bon reality Check et c'est assez facile à mettre en oeuvre ... Je l'ai déjà fait et je ne suis pas particulièrement fier du résultat).
Cela dit le test est aussi valable pour les femmes. (Ou sur meetic et aum ou la solicitation est plus directe, quel pourcentage de like/flash/message seriez vous prête à accepter si vous aviez le temps ou l'envie de le faire ?).

notamment tiktok par ce que je trouve ça vraiment aberrant

Je connais pas bien tik tok (gen X represent!), du coup je comprends pas trop l'idée.

[Amaz]

Les raisons sont simples
Les médias et réseaux sociaux ainsi que les sites de rencontres
Trop de gens cherche un/e partenaire parfait
Trop de gens (particulièrement des hommes) se sentent inutile vis à vis des autres
Et je parle même pas du genre de choses qu'engendre notamment tiktok par ce que je trouve ça vraiment aberrant

Résultats les hommes ont peur d'approcher les femmes, les femmes ont des standards beaucoup trop élevés, beaucoup trop de gens (des hommes bien souvent) qui ne savent pas aborder quelqu'un avec respect
Et ainsi de suite
Tout ça créé un gouffre social important

Ça me déprime vraiment d'y penser...

Ça me déprime également et je pense qu'il y a du vrai dans ce que tu écris. Cependant, tu vas finir par te faire taxer de misogyne en disant ça, cependant, je vois où tu veux en venir.

Je pense que d'un, les hommes ne savent pas aborder et de deux, la rue, ce n'est pas un lieu pour le faire^^

Dixit les femmes qui en on marre de se faire aborder dans la rue ! (le fameux, harcèlement de rue).

J'étais tombé sur cet story sur Instagram, post que je trouvais pertinent quant au ras-le-bol que peuvent vivre les femmes vis-à-vis des hommes en rude )x

Les SDR ? peu de gens tire leur épingle du jeu, comme vous l'avez dit, l'énorme déséquilibre homme / femme n'aidant pas malheureusement !

Du coup, c'est un peu l'impasse...

Quant aux femmes, en soi, elle non pas de difficulté à recevoir des messages sur les SDR (vue le déséquilibre) mais à quel prix ? il y a un énorme trie à faire, trier le bon du mauvais grain, ça doit être épuisant d'être une femme sur un SDR.

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[Valsiny]

Les raisons sont simples
Les médias et réseaux sociaux ainsi que les sites de rencontres
Trop de gens cherche un/e partenaire parfait
Trop de gens (particulièrement des hommes) se sentent inutile vis à vis des autres
Et je parle même pas du genre de choses qu'engendre notamment tiktok par ce que je trouve ça vraiment aberrant

Je trouve ta réponse étrange. Tu dis que les réseaux sont la cause du problème, mais que le problème, c'est le fait que les gens sont trop exigeants (en particulier les femmes) et se sentent inutiles. Mais, dans ce cas, les réseaux ne sont pas le problème.

Une partie du problème, selon moi, c'est que les réseaux sont des dispositifs qui ruinent les relations entre les gens. Ce que nous avons toujours connu, c'est la rencontre avec des gens vivants, mouvants et qu'on peut aborder pour la simple raison qu'ils sont là. Vous entrez dans une soirée : vous ne voyez pas une série de photos statiques, mais des gens qui sont déjà véritablement des gens et dont vous pouvez tout de suite voir quelque chose de leur façon d'être et vivre. Et vous pouvez les aborder, sans raison, sans intention particulière, sinon celle de socialiser, et laisser la vie sous surprendre. Ou, si vous avez une intention, vous pouvez la mettre de côté, y aller quand même, parce que cette soirée n'a pas de but précis : tout peut bien arriver ou ne pas arriver. Les sites comme Grindr, Tinder ou que sais-je inventent quelque chose d'inouï : se retrouver dans un espace explicitement fait pour la rencontre amoureuse ou le rapport sexuel (le fait d'y être proclame votre intention) où vous allez choisir des photos, éventuellement des textes, et non aller vers des gens. Et, quand vous leur parlerez, vous ne serez toujours pas avec des gens, mais avec du texte, des photos et votre imagination. C'est profondément dé-culturant, dé-civilisant (je ne sais comment le dire), voire déshumanisant. D'ailleurs tout vole en éclats, et il est admis qu'on puisse, par exemple, ghoster quelqu'un, quand s'éclipser sans un mot au cours d'une discussion en soirée serait le comble de l'impolitesse ; la rencontre "en vrai" devient la validation d'un premier processus réussi (le moins humain, celui où on parle à des photos et du texte), etc. Tout cela, je pense, engendre une grave perte de repères, un trouble psychique et social, d'autant plus grave que ces modes de rencontre tendent à devenir les seuls, et que leur omniprésence déteint sans doute sur le reste de la vie sociale, au point que nous ne savons peut-être plus tout à fait comment faire autrement. Tout le monde perçoit cette destruction parce que tout le monde en souffre : tout le monde voit bien que ça va pas, que ces comportements que nous avons sur les réseaux ne sont pas normaux, pas bons. Le danger à éviter est de chercher un groupe coupable : les femmes, les gens trop ceci ou trop cela. Un bouc-émissaire. Observons-nous nous-mêmes, aussi. Ce qu'il faut interroger, ce sont les dispositifs et non seulement les comportements qu'engendrent ces dispositifs.

[Alexandra]

On parle beaucoup de ce phénomène ces derniers temps et il semble de plus en plus répandus dans les pays dits riches. De mon côté, je me demande parfois s'il ne s'agit pas d'un phénomène d'adaptation naturelle à la surpopulation de la planète auquel on essaie de donner un sens parce que les humains fonctionnent comme ça, mais que finalement ça n'en aurait pas d'autre que celui-ci, limiter l'expansion de l'être humain en tant qu'espèce.

Par ailleurs, l'hypersexualisation de notre société est quand même un phénomène historiquement récent presque une mode et ça ne me choque pas plus que ça que ça puisse s'équilibrer en sens inverse à un moment ou à un autre sans que ce soit un problème de société ou qu'on parle de pudibonderie. Enfin, je pense souvent qu'il y a une tendance à surreprésenter le besoin de sexualité de l'ensemble de la population, notamment en terme de fréquence. Combien de couples formés au début du 20e siècle plus ou moins par nécessité de se conformer à une norme sociale avaient vraiment une vie sexuelle épanouie ou même une vie sexuelle tout court passé la naissance des premiers enfants? Combien de couple de quarantenaires sont dans cette situation aujourd'hui et juste n'en parlent pas ?

HS sur ce topic, mais le sujet revenant encore sur les SDR et les rencontres en ligne, je me suis dit que ça valait le coup, de rappeler que ça a a toujours été difficile de se rencontrer. Le rêve du grand amour romantique ça n'a jamais été pour tout le monde. Nos ancêtres avaient résolu le problème en inventant les mariages arrangés qui clairement ne prenaient pas en compte la question de l'amour romantique, les bals populaires ou non, spécifiquement imaginés pour permettre les rencontres des jeunes gens et même dès la généralisation de la presse écrite, les petites annonces de rencontres (j'ai posté le lien vers un podcast sur ce thème il me semble), les femmes qui jouaient les marieuses est un phénomène très ancien... Bref, l'humanité se casse la tête et les dents sans doute depuis longtemps sur le sujet. Les SDR ne sont qu'un avatar moderne des solutions bancales qu'on a toujours recherchées pour répondre à ce problème de la rencontre d'un partenaire.

Et en plus, moi, vieille dame que je suis, je me souviens parfaitement de l'époque où il n'y avait pas de sites de rencontres pour ado et je ne me souviens pas que les choses aient été vécues comme faciles par les uns et les autres. Et il y avait les belles filles qui avaient du succès, les beaux mecs pareil et le reste de la plèbe qui faisait comme elle pouvait. Et pour avoir fait quelques soirées étudiantes dans ma jeunesse et des (très rares) incursions en boîtes de nuit, je ne vois pas dans quel monde les interactions n'étaient pas dictées par l'apparence physique et une attirance superficielle.