Venez ici pour discuter de vos complexes sexuels.
par Espoir78
Femme de 46 ans vierge
#10901
Bonsoir à tous,

En lisant Le Deuxième Sexe de Simone De BEAUVOIR. Je suis tombée sur la notion intéressante du complexe d'Electre. Et comme je ne savais pas ce que c'était, j'ai cherché sur Internet et voici ce que j'ai trouvé :

" Avez-vous le complexe d'Électre?
Elle doute de tout, mais surtout d’elle-même. Il tente tous les exploits pour la rassurer, mais en vain. Se référant à la mythologie grecque, Freud a identifié ce qui brouille parfois les relations amoureuses des femmes: le complexe d’Électre. C’est le pendant féminin du complexe d’OEdipe. Mais d’où vient ce déséquilibre émotif?


Josée, une professionnelle dans la jeune quarantaine, a tout pour elle. Sauf des relations amoureuses équilibrées. Comme tant d’autres femmes, elle n’est jamais satisfaite de sa vie de couple. Ayant sans cesse besoin d’être rassurée, elle demande inlassablement à son conjoint du moment: «M’aimes-tu? Suis-je belle? Tu es sûr que je ne suis pas trop grosse?»

Les uns après les autres, ses compagnons finissent par la quitter, tant la responsabilité de la sécuriser continuellement devient un poids. Josée est comme un puits sans fond. Elle exige d’avoir en permanence le regard approbateur des hommes qui partagent sa vie. Elle cherche à se valoriser, à nourrir son estime de soi, à construire sa confiance en soi, autant de lacunes qui n’ont pas été comblées durant son enfance. Et Josée n’est pas la seule à vivre ce mal-être qu’est le complexe d’Électre.



Une fille et son père

Amoureux de sa maman, le garçon se laisse dorloter, admirer, embrasser par la femme de sa vie; son rival − son père − est généralement absent de la maison. Par la suite, il fait d’autres conquêtes, fort de ses succès remportés à trois ans!

La petite fille n’a pas cette chance. Du haut de ses trois ou quatre ans, elle se rend compte que son prince charmant est beaucoup moins là que sa mère, qui est son opposante. Pour plaire à son papa qui rentre du travail, elle crée même des jeux de séduction: elle cherche à se blottir dans ses bras, à le couvrir de baisers, à lui faire dire qu’elle est jolie dans sa robe neuve... Elle espère un compliment, un sourire, un mot d’approbation: elle attend l’amour de cet homme.

Une présence paternelle significative dans la vie de la fillette peut résoudre le complexe d’Électre. Or, cela n’était pas aussi simple il y a 30 ou 40 ans, alors que les pères, seuls pourvoyeurs au foyer, passaient de longues heures au travail. Elles sont nombreuses, les Josée adultes, à chercher dans leur conjoint la figure paternelle.


Apprendre à s’aimer

Une des conséquences d’un complexe d’Électre non résolu est la dépendance affective. La psychologue Suzanne Vallières explique: «Si, plus jeune, on a manqué d’attention ou de reconnaissance, on peut vouloir plaire à tout prix pour lutter contre la crainte d’être abandonnée. Quand on est dépendante, on en vient à compter de manière excessive sur son conjoint pour assurer son bonheur et combler son besoin d’être reconnue et appréciée.»

Afin de se libérer de sa dépendance affective, Josée devra apprendre à s’aimer, car elle ne peut pas «retricoter» son passé. «Un travail ardu qui prend du temps, ajoute Mme Vallières. Pour y arriver, il faut savoir se faire plaisir. Au fur et à mesure qu’on prend soin de soi et qu’on est à l’écoute de ses besoins, on se valorise et on finit par s’aimer. Et l’estime de soi augmente en conséquence.» "


Je me reconnais dans cette description. J'ai ce déséquilibre émotif et affectif, d'où ma virginité tardive. Je dépends de ce regard de l'homme. Je veux constamment qu'il soit positif.
par cerise
ans
#10904
Je m'y reconnais pas mal aussi.
Sauf qu'au fond de moi je n'ai pas peur d'être abandonnée, je pense que je mérite de l'être... C'est encore pire.

Cela dit, dans mon cas ce n'est pas tellement dû à une absence de figure paternelle, mais plutôt à un discours extrêmement dévalorisant que j'ai subi de la part des femmes de ma famille pendant une grande partie de mon enfance... donc rien d'étonnant à ce que je doute de moi à l'âge adulte... :|

Heureusement que je suis en train de modifier ma façon de penser et que je commence à me voir autrement que par ce regard négatif, sinon trouver l'amour serait mission impossible.
par bubbly
ans
#10908
Complexe, ce complexe!!

Moi, évidemment, ce manque de père à partir de mes 10 ans, m'a sûrement conduit en grande partie à ma situation. En revanche, je n'arrive pas à savoir comment je me comporterais avec un homme. Je crois que je n'arriverai même pas à lui demander de me rassurer. Enfin, c'est ce que je souhaiterais, c'est sûr, mais si je ne suis pas pleinement satisfaite, je ne sais pas si j'arriverai à montrer.
Encore que, quand je pense plutôt à mes relations amicales, où je pense parfois être chiante, c'est sans doute ça. Ce que je disais ailleurs, je suis exigeante, sans vraiment l'exprimer, mais par des petites choses peut être qui peuvent agacer...
Bouh, je sais pas trop. J'imagine que ce complexe peut se traduire pas diverses attitudes.
Je suppose que parmi les femmes qui l'ont, il y a celles qui collectionnent les aventures mais ne vont jamais non plus vers une relation stable. Nous, on ne collectionne rien, mais on en est au même point, si on peut dire.
par mimi
43 ans vierge
#10912
[quote="cerise"]Je m'y reconnais pas mal aussi.
Sauf qu'au fond de moi je n'ai pas peur d'être abandonnée, je pense que je mérite de l'être... C'est encore pire.

Mes ressentis rejoignent un peu les tien s cerise;sauf que ce n'est pas temps que je mérite d'être abandonnée , mais j'ai la certitude que ce sera le cas .IL faut dire que tous les hommes de ma vie d'enfant m'ont laissés, morts ou partis.
Et voila, maintenant pour l'empêcher je dois me mettre en 4 ,tout sachant que malgré tout je serais abandonnée quand même.... Donc solution extrême,l'évitement(beaucoup moins douloureux je suppose)... ce qui donne une incapacité à me laisser aller à avoir des sentiments encore moins à faire confiance aux hommes :O évidement...résultat, plusieurs années de formol sentimental...
Cela dit, maintenant que je me suis comprise :D ,voila que l'autre coté du fameux complexe d'electre pointe le bout de son nez:Elle doute de tout, mais surtout d’elle-même. Il tente tous les exploits pour la rassurer, mais en vain.
Des monsieurs ont bien dut tenter leur chance, mais empêtrée dans mes insécurités je ne les ai même pas vu passer...
pour l'instant je suis toujours aussi handicapées mais je travaille petit à petit à me rayerde la liste<des electres en puissance

Cela dit, maintenant que je me suis comprise :D ,voila que l'autre coté du fameux complexe d'electre pointe le bout de son nez:
par Bean
Homme de 46 ans vierge
#10916
Je ne connaissais pas non plus...
Evidemment je ne peux pas donner mon vécu la-dessus 8D mais une phrase m'a quand meme choqué :
Amoureux de sa maman, le garçon se laisse dorloter, admirer, embrasser par la femme de sa vie; son rival − son père − est généralement absent de la maison. Par la suite, il fait d’autres conquêtes, fort de ses succès remportés à trois ans!
Je trouve ça très réducteur, voire limite insultant pour les hommes.
par wooderic
ans
#10922
Espoir78 a écrit :Amoureux de sa maman, le garçon se laisse dorloter, admirer, embrasser par la femme de sa vie; son rival − son père − est généralement absent de la maison. Par la suite, il fait d’autres conquêtes, fort de ses succès remportés à trois ans!
Je vous dis pas, je n'ai jamais connu mon père et je suis fils unique.....Alors le premier qui s'approche de ma mère je lui casse la tête, j'suis fou amoureux.... :boulet:
Trêve de plaisanterie...Il me manque des informations de vie pour affirmer ça mais je dirai aussi qu'il est difficile de s'en détacher vue le vécu et je suppose que pour un fille, envers son père, cela peut être l'inverse aussi....Mais là ou je suis pas vraiment d'accord, c'est de faire d'autres conquêtes, peut-être parce que justement, je n'ai pas eu d'autre rival, alors j'ai pas eu besoin de faire d'autres conquête.... :|
par medusa
44 ans non vierge
#10925
en psychanalyse le complexe d'électre est le pendant du complexe d'oedipe, mais la différence c'est que pour la fille c'est plus compliqué: pour les deux enfants, la mère est le premier objet d'amour et de désirs infantiles. Pour le garçon il restera fixé à sa mère, puis il sera en rivalité avec le père, avant d'accèder aux femmes. Mais pour la fille il s'agit de changer d'objet d'amour: la psychanalyse traditionnelle considère que c'est pour combler l'envie du pénis (jalousie de la fille ne ne pas en avoir comme son frère ou son père) que la fille se tourne vers le père, elle rêve d'avoir un enfant plus tard, cajole des poupées, etc...certains psys remettent en cause cela.

Chez Simone de beauvoir il y a un autre angle d'approche: le complexe d'Electre en psychanalyse est une entrée qui lui permet d'analyser comment les femmes se troivent si dépendantes des hommes, cherchent leur soutien, leur approbation, vivent à travers leur regard. Le problème selon beauvoir est que les femmes n'accèdent pas au monde comme les hommes, elles restent dans l'immanence et la passivité, mais pour elle une bonne partie des choses s'explique par l'influence de l'éducation et la société: on apprend au petit garçon à conquérir le monde, à la petite fille à être bien sage,etc... enfin elle écrit cela en 1949, même si certaines choses demeurent (voir l'orientation des garçons en filières scientifiques prestigieuses et les filles en filières littéraires dévalorisées). Selon beauvoir il y a aussi le fait que coroprellement les femmes sont vouées à une certaine passivité, surtout dans la grossesse. la femme "se fait chair", alors que l'homme accomplit des choses avec son corps, la femme peut aussi agir mais elle subit en partie celui-ci (règles, grossesse, rapport sexuel).
Un bouquin que toute femme devrait lire... :boulet:
par Espoir78
Femme de 46 ans vierge
#10927
Moi en fait, je ne vis pas trop mal mon manque de maturité émotionnelle et relationnelle avec les hommes, sauf quand je n'arrive pas à ne pas m'attacher à eux- et généralement je ne m'attache qu'à des gens qui n'en ont rien à faire de moi et avec qui je n'aurai jamais la possibilité d'expérimenter quoi que se soit, ni même d'exploiter mon potentiel . Il se passe la même chose en amitié.

Par conséquent, je continue à avoir une mauvaise image de moi à travers leur regard où je sens que je ne compte pas, que je n'ai rien pour les retenir. Mais je ne me formalise pas, car la souffrance que je suis encore en train de vivre - et qui n'était pas une déception - dernièrement avec un collègue qui part bientôt, va prendre fin dans quelques mois. Mais ça n'était pas une déception, puisque je savais à quoi m'attendre - de toute façon, ça ne marche jamais et je sais bien que je finirai seule ! A 31 ans, en ayant cumulé autant de rejets et d'abandons, il faut finir par se faire une raison. Pas question de rester à ruminer chez moi ! Ce week -end je me fais plaisir ! Il ne fait pas se rendre malade ! Et apprendre à s'aimer . ;)
par scarlett
43 ans vierge
#11245
Espoir78 a écrit :généralement je ne m'attache qu'à des gens qui n'en ont rien à faire de moi et avec qui je n'aurai jamais la possibilité d'expérimenter quoi que se soit, ni même d'exploiter mon potentiel . Il se passe la même chose en amitié.
Ce que tu dis là, Espoir, me fait penser à une amie, je précise, adulte et mature, qui ne court qu'après des histoires impossibles, des hommes qui fuient tt engagement et vivent de l'autre côté de la terre, des hommes qui ne voient en elle qu'une amie, d'autres très très jeunes, qui sont ds une autre phase de la vie par rapport à elle. Et qd qq'un s'intéresse réellement à elle, qu'une histoire devient concrètement possible, elle la fuit. Est-ce inconscient? Est-ce par peur? Pour vivre ds le rêve de l'amour et ne pas prendre le risque d'être déçue?

En tt cas je sais que c'est une caractéristique qui m'avait vraiment marquée chez elle, car depuis que je la connais (6 ans), elle vit des histoires impossibles, elle espère et en souffre... Continuellement.
Espoir78 a écrit :Par conséquent, je continue à avoir une mauvaise image de moi à travers leur regard où je sens que je ne compte pas, que je n'ai rien pour les retenir
Il ne faut pas chercher l'approbation dans le regard de l'autre et on ne peut pas être aimé par tt le monde, mais ce n'est pas pour cela que tu dois avoir une mauvaise image de toi.
medusa a écrit :Mais ça n'était pas une déception, puisque je savais à quoi m'attendre - de toute façon, ça ne marche jamais et je sais bien que je finirai seule !
A 31 ans, c'est une conclusion hâtive. Garde espoir, Espoir.
Espoir78 a écrit :Et apprendre à s'aimer . ;)
Bonne conclusion, ou résolution, nous sommes les premiers à pouvoir nous faire du bien...
par bubbly
ans
#11249
scarlett a écrit :Bonne conclusion, ou résolution, nous sommes les premiers à pouvoir nous faire du bien...
C'est bien dit, à retenir. D'en prendre conscience est une bonne chose. On a parfois tendance à la dévalorisation, voire à l'auto-destruction quand ça ne va vraiment pas.

Se le dire trop pourrait entraîner le risque de ne plus vouloir de qui que ce soit, puisqu'on se suffirait à soi-même.

Encore une question d'équilibre!!