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par Amelie
Femme de 43 ans vierge
#254977
J’ai été dans la situation inverse, on m’a engueulé parce que j’ai refusé (poliment) l’aide de quelqu’un qui voulait me montrer le chemin. Pour les remarques sur le vélo, ça m’étonnerait que les hommes soient plus ouverts que les femmes pour recevoir de l’aide ou des observations. Je fais du vélo et on ne m’a jamais fait de remarque, mais j’ai eu un incident avec un homme violent en utilisant le service public de location de vélo.
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par Lux
Femme de 37 ans non vierge
#254991
Willy654 a écrit : 20 nov. 2023, 13:22 Je rebondis sur ce que tu dis, au sujet des relations hommes/femmes, Lux car je trouve ça assez amusant.
Lux a écrit : 20 nov. 2023, 11:08 Nous sommes malheureusement dans une époque où les hommes draguent plus que les femmes, donc dès qu'une femme montre un peu d'intérêt pour un homme, c'est nécessairement de la drague. Alors que pas du tout !
C'est souvent pour ça d'ailleurs que je suis très froide quand on m'aborde dans la rue : il y a quand même des gens qui s'imaginent qu'on les demande en mariage dès qu'on leur donne une once d'intérêt...
Ça finit des fois de manière extrême. J'ai finit par ne plus jamais parler à une fille que je ne connais pas. Par exemple (je fais beaucoup de vélo), quand je vois un truc pas bien sur un vélo, je le mentionne à la personne (tu devrais regonfler les pneus, régler la selle autrement, ...), sauf ... si c'est une femme.
Je vois quelqu'un de perdu dans un quartier que je connais, je propose mon aide, sauf... si c'est une femme.
Je tiens la porte aux gens sauf, ... si c'est une femme.

J'ai simplement décidé d'arrêter d'avoir des ennuies. J'ai pas mal de fois où je faisais ça à des femmes et je me faisais rembarrer salement : sexiste, drague lourde, ... Ou même il m'est arrivé de me faire envoyer le copain pour m'embrouiller car j'avais osé parler à la personne assise à la même table que moi au restaurant (ces restaurants allemands où on est tout serré à 50 par table avec des inconnus).

Bref, j'ai l'impression qu'aujourd'hui une hyper-sensibilité et une crainte obsessionnelle se sont installées. On ne fait plus confiance à personne, on ne parle plus aux gens, on n'interagit plus dans l'espace public.

Il faut savoir aborder mais pas trop, draguer mais pas trop, être drôle et aimable, mais pas trop. Faire le premier pas, aider quand c'est nécessaire mais fermer sa gueule.

Bref, vivons dans deux mondes séparés, ça se passera mieux quoi.
Alors chaque situation est différente, mais tout dépend de la manière dont c'est présenté aussi.
Pour les femmes, l'espace public c'est parfois une jungle. Quand on se fait aborder plusieurs fois par jour, le 15e qui passe, même s'il est gentil, on a envie de l'envoyer aux fraises. Parce qu'on n'en peut plus de recevoir ce genre de remarque, parce qu'au delà du fait que quelqu'un s'intéresse à nous, on sait bien ce que cela veut dire quand ça arrive de façon récurrente : qu'en tant que femme dans l'espace public, pour certains hommes, on est une chose à jauger, à regarder, et à envisager.
Ce n'est pas très agréable de ressentir ça. Quand ça arrive une ou deux fois par an, c'est agréable (si le mec est poli et n'insiste pas si on dit non). Quand c'est plusieurs fois par jour, tu en arrives vite à avoir le sentiment d'être un bout de viande au supermarché — alors que l'espace public, ce n'est pas l'espace où tu viens te montrer pour être jugée, jaugée, appréciée. C'est juste l'espace que tu traverses pour aller d'un point A à un point B. Ou l'espace que tu utilises pour faire du sport, te promener, etc. Te dire que tu ne peux pas faire ça sans être reluquée, c'est pesant, malheureusement.

Pour les conseils, c'est à double tranchant. Honnêtement, je n'aime pas trop non plus qu'on vienne m'en faire, que cela vienne d'homme ou femme. Sauf s'il y a danger, il ne faut pas toujours partir du principe que l'autre est plus bête que toi, et ne sait pas telle chose.
Une fille ou un mec qui utilise tous les jours sont vélo pour aller au boulot, y'a fort à parier qu'il ou elle s'y connaisse aussi bien que toi en mécanique de vélo. Et que potentiellement, il garde son pneu sous gonflé pour telle ou telle raison (je donne n'importe quel exemple, je n'y connais rien).
Tiens par exemple cet après-midi : une nana est venue me dire que "ma jupe était remontée derrière". Ben non, ma jupe était pas remontée derrière. J'ai tiré dessus : y avait rien. C'est juste que oui, j'ai un gros fiak, donc derrière ma jupe est un peu plus courte que devant. Jupe qui est déjà, à la base, un peu courte, même devant. Donc je tire sur ma jupe, je vois qu'il n'y a rien, je ne réponds rien, et la meuf insiste : "non mais bon moi j'aurais aimé qu'on me le dise hein, je ne pense pas à mal". Ben tu penses pas à mal, mais tu viens de me dire, du haut de tes 60 piges, que tu trouves ma jupe trop courte et/ou que je devrais pas avoir une jupe aussi courte parce que je suis pas mince. Désolée mais ça, ça m'insupporte en fait.
Alors je ne l'ai pas envoyée péter, je ne suis pas de ce genre-là, mais il est sûr que si ça m'arrivait plusieurs fois dans la même journée, je finirais par envoyer ch*er quelqu'un. Très clairement.
Au passage, il ne faut pas minimiser non plus le nombre de fois où des hommes (oui, désolée de le dire, ça existe) viennent expliquer à des femmes qu'ils savent mieux qu'elles des choses, dans un domaine où pourtant elles sont souvent très compétentes. Là encore, quand ça t'arrive une fois, tu peux trouver ça drôle, mais quand ça t'arrive quinze fois, tu rigoles beaucoup moins.
Exemple : j'ai une thèse en lettres modernes et je suis quand même sortie avec un mec qui venait m'expliquer que je ne comprenais rien à la littérature parce que je ne connaissais pas la vie de Flaubert.

Bref, tout ça pour dire qu'il faut faire attention. L'espace public c'est un peu touchy. Perso je ne me permets jamais de faire une remarque à quelqu'un, sauf danger immédiat (ou une meuf qui a la jupe dans sa culotte, là oui, on sait que c'est pas fait exprès :sweat_smile: ).
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par Willy654
ans
#255003
Mais du coup à force de rembarrer tout le monde, il n'y a plus que les gros lourds qui t'abordent.
T'as pas peur de finir mal entouré ?

À force de considérer que tout le monde essaye de te chopper tu ne parles plus à personne, non ?
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par Tanky
Femme de 27 ans vierge
#255004
Willy654 a écrit : 21 nov. 2023, 23:57 Mais du coup à force de rembarrer tout le monde, il n'y a plus que les gros lourds qui t'abordent.
T'as pas peur de finir mal entouré ?

À force de considérer que tout le monde essaye de te chopper tu ne parles plus à personne, non ?
C'est parce qu'il existe des hommes qui nous traite comme de la viande à choisir chez le boucher, qu'il est difficile pour les femmes de ne plus les percevoir comme des dangers.
Comme quand tu as tellement subi avec les gens que tu en deviens misanthrope et que tu ne fait plus confiance à personne.
Du coup, il est difficile pour une femme de voir de la confiance dans les hommes, surtout après qu'ils nous ont fait du mal, beaucoup de mal, ça peut prendre du temps, et quand on te renvoie à l'idée que tu n'es bonnes qu'à être séduite, à force, oui, ça devient lourd et on remballe les gens, même ceux qui n'avaient rien de mal derrière la tête.
C'est dur d'apprendre à se reconnecter aux gens, de faire confiance et de savoir traiter les hommes de façon neutre, les femmes se perçoivent comme des proies, on reste toujours sur la défensive avec les hommes, nos mères nous ont appris à se méfier d'eux.
Et quand ça devient trop dur, c'est tout le monde qui en prend pour son grade, et quand tu as beaucoup subi des autres, c'est encore plus difficile, on devient solitaire, difficile de reconnecter aux gens.
Et même encore qu'il ne reste que les gros lourds, et bien ça reste pareil, mais cette situation ne dure pas toute la vie, on peut toujours réapprendre à se reconnecter aux autres.
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par Lux
Femme de 37 ans non vierge
#255012
Willy654 a écrit : 21 nov. 2023, 23:57 Mais du coup à force de rembarrer tout le monde, il n'y a plus que les gros lourds qui t'abordent.
T'as pas peur de finir mal entouré ?

À force de considérer que tout le monde essaye de te chopper tu ne parles plus à personne, non ?
Non, ce n'est pas vrai, puisque les gens qui t'abordent dans la rue ne peuvent pas savoir à la base si tu vas les rembarrer ou pas.
Au passage, je ne considère pas que tout le monde essaye de me choper. Je parlais du quotidien de nombreuses femmes qui vivent dans les milieux urbains et sont constamment sollicitées par des personnes qui sont, pour l'immense majorité, assez mal intentionnées.
Très sincèrement, je n'ai pas peur de passer à côté d'une grande histoire d'amour parce que je n'aurais pas répondu favorablement à un mec qui s'imagine qu'on trouve l'amour dans la rue, et en allant enquiquiner une meuf qui ne fait que passer, ses écouteurs vissés aux oreilles. La question du moment et de l'attitude de la personne me semblent essentielle à prendre en compte : si tu vois une meuf, tête baissée, avec des écouteurs, c'est qu'elle a pas envie que tu viennes lui parler. Même si c'est le coup de coeur de ta vie (lol).
En revanche, une fille dans un bar ou en boîte de nuit, tu peux légitimement penser qu'elle est plutôt ouverte aux rencontres. Le contexte n'est pas le même et surtout, elle ne risque pas de se sentir en insécurité puisqu'il y a du monde autour, qu'elle n'est peut-être pas seule, etc.
Je suis navrée mais la drague dans la rue, c'est vraiment le niveau zéro de l'interaction avec l'autre. Je sais que les coachs en séduction vous vendent que vous êtes des génies si vous y arrivez, mais je connais très peu d'histoires d'amour autour de moi qui se sont créées par Jean-Michel a pensé opportun de venir saouler Jennifer à 8h30 le matin dans le métro, alors qu'elle allait au taf. En revanche, des rencontres dans des mariages, dans des bars, au travail, sur des sites de rencontres, oui, j'en connais plein autour de moi.
Je te rassure donc : ce n'est pas parce que je ne réponds pas aux relous qui s'imaginent qu'une femme qui marche dans la rue a le droit de subir des remarques sur son physique et des sollicitations constantes que je n'ai pas de vie sociale. Des amis et des mecs, j'en ai rencontré plein, mais pas comme ça :wink:
par Willy654
ans
#255026
Je pense que tu es passé à côté de mon message. Je ne parle jamais de drague (je n'ai jamais dragué personne de ma vie).
Pour toi si on te parle dans l'espace publique c'est qu'on veut te chopper c'est quand même assez clair, vu que tu ne parles que de ça.

Je parlais de discussions basiques, small talk, limite un peu chiante... J'oserais nommer ça : faire société.
L’interaction entre êtres humains n'est pas forcément à but sexué.

J'ai un peu du mal à comprendre les codes sociaux mais oui, si quelqu'un a des écouteurs je ne tente pas la communication.

Bref, vivons dans deux mondes séparés, ça se passera mieux ^^
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par RenarRelou
Homme de 33 ans vierge
#255027
En tant qu'homme j'ai déjà du mal à faire confiance à des inconnus dans l'espace public donc je n'imagine même pas si j'avais été une femme. :confused: Je souffre d'une anxiété accrue dans les transports mais c'est lié à un trauma en revanche.

Je me reconnais pour les hommes qui s'imaginent des films dès qu'une femme leur adresse la parole. Quelqu'un a été super sympa avec moi à mon club de badminton alors que je broyais du noir, elle m'a même raccompagné chez moi en voiture, m'évitant le bus. On n'a fait que parler normalement de nos sports, mais une partie de moi se fait des films, se demande si elle me drague... Bref, "l'envisager" exactement comme vous en parliez dans vos messages. Alors que cette personne est juste super sympa avec tout le monde et ça s'arrête là.

J'essaye d'arrêter de penser à ce genre de trucs mais sur le moment c'est toujours plus fort que moi.
Je veux dire, bien sûr que ça me plairait de faire une belle rencontre dans un endroit approprié où entâmer une conversation en toute sécurité (comme mon club par exemple, pas la rue ou le métro), mais pas avec des arrières-pensées aussi intéressées et irrationnelles.

En tout cas, si je reviens à l'origine de ce topic, je vous souhaite à tous bonne chance dans vos initiatives pour faire de nouvelles rencontres amicales ou plus.
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par Amelie
Femme de 43 ans vierge
#255029
Willy654 a écrit : 23 nov. 2023, 08:33 Je pense que tu es passé à côté de mon message. Je ne parle jamais de drague (je n'ai jamais dragué personne de ma vie).
Pour toi si on te parle dans l'espace publique c'est qu'on veut te chopper c'est quand même assez clair, vu que tu ne parles que de ça.

Je parlais de discussions basiques, small talk, limite un peu chiante... J'oserais nommer ça : faire société.
L’interaction entre êtres humains n'est pas forcément à but sexué.

J'ai un peu du mal à comprendre les codes sociaux mais oui, si quelqu'un a des écouteurs je ne tente pas la communication.

Bref, vivons dans deux mondes séparés, ça se passera mieux ^^
Il y a d’autres endroits plus appropriés pour faire du ‘small talk’, je ne pense pas qu’on s’isole socialement si on n’a pas envie de communiquer avec des inconnus dans la rue, ni qu’on vit dans des mondes séparés. Et d’ailleurs c’est le mauvais topic pour insister avec les interactions dans la rue, tu vois bien que le résultat a été négatif pour Alexandra.
Nectaris aime ça
par Alexandra
Femme de 40 ans vierge
#255033
Discussion intéressante. Juste pour repréciser et même si je suis complètement d'accord avec ce que les camarades féminines ont pu souligner, on peut ne pas être opposées au papotage sans but. C'est une question de personnalité et de culture aussi (les Français le pratiquent très peu). Je suis extrêmement bavarde (mais aussi extrêmement timide) donc en fait je suis plutôt ouverte aux conversations de hasard quel que soit l'interlocuteur, même si ça me met aussi un peu mal à l'aise.

Pour ceux que ça intéresserait d'une manière ou d'une autre, j'ai fini de déménager hier. Et mon nouveau voisin un peu instrusif, a visiblement compris le refroidissement de nos relations, il maintient plus de distance aussi. Par exemple, hier, alors que je vidais ma voiture par allers-retours, il s'est présenté à ma porte pour me saluer, sans rentrer dans l'appartement comme il le faisait jusqu'à présent, sans y être invité. Clairement la glaciation, je maîtrise et le message passe hyper bien. Maintenant comme j'aimerais maintenir des relations cordiales, je ne sais plus trop comment faire, mais ça viendra je suppose.

Sur les conseils dans la rue, on peut les donner de 1000 façons. Aider une femme qui recule avec une petite citadine sur un parking de supermarché, ça ne sert à rien, surtout si elle a l'air d'avoir 40 ans, ça part d'un préjugé sexiste parce qu'il n'aurait pas aidé un homme dans la même situation. Proposer à une femme de l'aider à reculer avec camion de déménagement de location, ce n'est pas nécessairement sexiste, ça vient du fait que c'est dur pour tout le monde de conduire un camion sans visibilité quand on n'en pas l'habitude. L'aide est donc proposée à l'être humain sans condescendance.

Pour essayer d'imaginer un peu l'inverse, situation :
Un homme dans un parc avec un bébé et mettons son bébé pleure. Si je me permets de lui donner des conseils directement, ça viendra potentiellement d'un préjugé sexiste. Pour ce que j'en sais, il a 5 enfants, dont il s'occupe lui tous les jours et un bébé qui fait des coliques. Et il ne m'a rien demandé. Si le même homme est assis sur le même banc que moi, l'air désespéré et qu'il me fait un petit sourire usé et que je lui demande comment ça va et que je lui donne un conseil à ce moment-là parce que pour x ou y raison, j'ai déjà eu l'occasion de gérer un bébé qui pleure beaucoup, ce n'est pas sexiste, c'est réagir à la détresse d'un autre être humain.

Je viens spontanément d'aider un monsieur qui avait clairement du mal à lire son billet de train à trouver sa place dans le Ouigo, je ne pense pas qu'il l'ait mal pris. C'est en effet une question de contexte.

Tout le monde fait bien la différence. Il ne faut pas trop se cacher derrière l'idée du malentendu. Les gens perdus ou en galère ça se voit. La condescendance de genre ça se sent bien aussi.

Je crois aussi que c'est naturel de se faire des idées quand une personne est sympa et que le courant passe bien. Je m'interrogeais surtout sur ce que j'envoie moi comme message et ma maîtrise du sujet (aucune à 40 ans, c'est triste à dire). C'est une vraie question. J'ai pris le relai du suivi d'une personne suite à l'arrêt maladie d'une collègue, j'ai tellement investie les échanges, qu'après trois rendez-vous il m'a envoyé un mail personnel. Ce n'est pas la première fois que ça arrive. Et peut-être que j'ai été un peu séduite par son côté artiste blessé et son intelligence et que si on se sent séduite, on fait passer quelque chose, même si on ne le souhaite pas.

Je vais continuer à réfléchir au sujet même si ces dernières semaines je suis plutôt en mode "je ne mérite personne" et "je ne me choisirai pas moi-même", tout en réalisant que je ne suis probablement pas capable de supporter beaucoup d'intrusions dans mon intimité si la personne n'est pas d'abord mon ami.e.
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par ludoch
Homme de 30 ans vierge
#255063
Je pense que les gens qui souffrent réellement de solitude sont le plus victime du phénomène "je me fais des films dès que quelqu'un s'intéresse à moi". Est-ce que l'on peut s'en vouloir de réagir comme cela dans cette situation ?
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