Comment nous avez-vous connu ? Recherche, bouche à oreille...
par Otis
Homme de 27 ans vierge
#254856
Salut,

Je vous écris en me disant que vous comprendrez surement mon problème.

Après tout, la VT est un problème qui nous rallie, et de ce que j'ai pu lire, on a tous vécu des expériences similaires, à différent degrés.
Je me reconnais dans pleins de récits. Que ce soit la timidité, nos complexes, notre parcours de vie, qui l'on était petit etc.

Aujourd'hui, pour moi c'est compliqué, ça fait un moment que mon "coup de blues passager" dure depuis trop longtemps.
Je ne vais pas refaire ma présentation, mais pour la faire courte :
J'avais un complexe d'enfance que j'ai trainé jusqu'à l'âge adulte et malheureusement les conséquences que vous connaissez sont restées.
J'ai fait beaucoup pour essayer de me sortir de ce pétrin. J'ai sociabilisé tant que je pouvais pendant le début de ma 20aine. Le fait d'être étudiant m'a facilité la tâche et m'a sorti de ma bulle.

Mais tout à une fin et il faut bien commencer à travailler. Et c'est là que tout dérape. Ça fait 2 ans maintenant que je travaille. Le travail en soit me plait, il est valorisant. Mais la vie autour n'est pas celle que j'aurais imaginé.
J'ai commencé ce travail avec ma timidité habituelle. Avec le temps, ça s'est estompé, mais mes collègue, bien que très sympa, sont loin d'être des potes (contrairement à ce que je peux entendre parfois, où des collègues sont de réels amis).
Je n'ai donc pas véritablement de vie sociale ailleurs qu'au boulot, et ça reste très professionnel.

J'ai vite vu ça et, étant musicien, j'ai tout de suite cherché une harmonie, histoire d'avoir du lien autre part.
Autant mêlé l'utile à l'agréable.
Mais comme je n'ai pas la parlotte et beaucoup des membres restent entre eux. Je m'entends bien avec mes voisins de pupitres bien sur, mais je ne pense pas être assez proche pour aller boire un verre par exemple.
Alors au bout de 2 ans, ça n'a plus vraiment la saveur d'une activité plaisante. J'ai l'impression d'être au travail, tout ce que je dis reste formel. C'est limite un combat d'y aller, presque une angoisse de penser à la prochaine répétition, où je vais lâcher 3 mots dans l'heure.
(Donc les gens doivent se dire que je suis timide, voire bizarre, donc je fais hyper attention à ce que je renvois, etc.... Bref, vous connaissez surement cette boucle infernale)
Cette activité, qui était sensé m'aider, ne m'apporte rien socialement. (Ou plutôt peu, restons positif)

Ça fait quelque mois que je cherche à changer tout ça, sans aboutir.
Peut-être un nouveau boulot ? Si on parle purement travail, je m'y sens bien
D'autres activités ? Je le vois venir à 100km que je ne vais pas mieux sociabiliser dans un autre groupe.
Appli de rencontre ? Un désastre pour ma part. Source de stress, anxiété vis à vis de mon image, que du mauvais, donc plus jamais.
Engagé la conversation dans un bar ? Déjà fait, mais ça mène plus à une gueule de bois. Et rare sont les gens que j'ai revu plus tard. :sweat_smile:

Ce qui me rend dingue, c'est que j'ai conscience de toute ces choses (sinon je ne vous écrirais pas :sweat_smile: ), j'essaye de me motiver, je me force, mais rien ne change.
Comme j'ai pu le lire ailleurs. J'ai l'impression de ne pas être acteur, mais spectateur.
C'est-à-dire que je me remémore souvent ce que j'ai fait ou dit, puis je m'évalue sur ma "prestation". Un peu comme si je jugeais mon rôle de gars sociable, mais qu'en fait je me loupais à chaque fois.

Dans les faits, je n'arrive pas à faire semblant d'être intéressé juste pour créer du lien. Ma nature me rattrape et je n'alimente plus les conversations quand ça ne m’intéresse pas. (je pense aux small-talk sur la pluie et le beau temps par exemple)
Est-ce que c'est être trop franc pour ne pas faire semblant, ou est-ce que c'est être trop faux-cul pour ne pas dire qu'on s'en fou?

A ce stade, je tourne en rond, mes journées sont rythmées par des journées devant un PC pour le travail, et mes week-end par des balades interminables en vélo (des fois mêmes en voiture), histoire de me sortir de mon appart.
Je n'ai pas de vie sociale réellement, ou plutôt je n'en ai plus depuis 2ans.

En fait, j'ai l'impression qu'il a un plafond de verre pour moi. Plafond que je me suis mis tout seul et qui est la conséquence de multiples causes, mais je ne vois pas de porte de sortie.

Bref, tout ça pour dire que j'ai l'impression de faire des efforts, qui je pense sont sensés être bénéfique, mais rien n'avance et ma nature sabote tout. Sans être fataliste, ce que j'appelle ma "nature" ne se restreint pas à être renfermé et timide. Je pense avoir plein d'autres qualités, mais il m'est compliqué de mettre la main sur ce qui débloquera cette "bonne" partie de ma nature, que je souhaite montrer, et qui me fera me sentir moi-même.


Je sais bien qu'on est sur le forum VT, mais perdre sa virginité, ce n'est qu'un acte pour moi. Ce qu'une étape, peut être un aboutissement de toutes les choses que j'ai fait pour être socialement accepté totalement par quelqu'un.

Merci de m'avoir lu.
Je suis curieux de savoir comment vous vous sentez si vous êtes dans mon cas.
Ou, comment vous vous en êtes sorti si vous avez été dans mon cas.
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par Tanky
Femme de 27 ans vierge
#254862
J'ai aussi eu ce blocage sociale, dans le sens où avec tous ce que j'avais subi à l'école, puis avec la dépression, j'avais l'impression que je ne saurais jamais me relier avec quelqu'un.
Déjà, notre esprit à tendance à se faire vite des films, à avoir des pensées irrationnels et à nous laisser croire qu'on ne peut pas tellement qu'on abandonne. On a aussi tendance à penser que les gens ont des raisons de ne pas nous approcher et de connaitre les pourquoi alors qu'en vrai, ils ne pensent même à nous.

Je ne dirai pas d'aller dans un bar ou quoi, tu as réussi à faire le premier pas et c'est déjà un exploit quand on est timide, mais j'ai plus l'impression que tu te forces à faire quelque chose que tu n'as pas envie, et du coup, faire semblant ne t'apporte rien.
Si tu fais semblant en parlant avec quelqu'un, la personne le verra et pensera donc que tu n'en as rien à faire de ce qu'elle raconte.

Si tu es timide, ça peut aussi se voir à ton visage, à ta façon d'être.

Mais si tu as pu passé le cap étant plus jeune, alors tu pourras encore. Ne change pas de travail si tu n'en as pas envie, le faire pour des raisons sociales pourraient te coûter tes revenues et de finir dans un travail que tu aimes moins.
Tu as essayé avec la musique, peut-être essayé avec des groupes de musique qui jouent en dehors d'un orchestre ? Peut-être aller du côté de d'autres passions, d'autres passe-temps ? J'ai trouvé des contacts en jouant à Pokémon Go et j'ai un des joueurs qui devenu un de mes amis.

Pour ta timidité, j'ai vu que les gens du forum travaillé énormément à la braver, et ça a montré de bons résultats. Et sur plein d'autres points, on a cherché pas mal de solution pour braver nos défauts, nos propres plafond de verre, afin d'être plus à l'aise dans le social, parfois, on a mis quelques années à se reconstruire socialement après certains évènements dans nos vies, il faut que tu trouves les tiens (aide professionnel, activités, projets, travail sur soi, etc.)
L'art de la conversation est très difficile, surtout si l'autre en face est lui-même très chiant à écouter, parfois, il vaut mieux changer d'interlocuteurs, pourquoi ne pas parler avec plusieurs personnes que de rester à celles qui sont plus proche de toi en terme de distance ?
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par Nectaris
Homme de 33 ans vierge
#254863
Salut ! On a vraisemblablement le même soucis :wink: Trouver de la résonance chez les autres quand on est introverti, seul et pas réceptif à ce qu'on considère comme les trivialités du monde, c'est un long chemin de croix... Pourtant oui, on a des qualités et des passions profondes mais c'est vraiment dur de les exprimer en société où les extravertis font le show et où la plupart des gens ne cherchent qu'un moment de détente à côté d'une vie sociale bien remplie, ce qui n'est pas notre cas... N'est ce pas cela le plafond verre que nous ressentons ? Quand tu expliques vouloir débloquer quelque chose chez toi, c'est parce tu n'es pas encore à l'aise pour t'exprimer en groupe, ou c'est simplement que leur conversations ne t'inspirent vraiment pas ?

Tu parles beaucoup de ta nature et si tu dois faire semblant avec les autres ou bien leur dire franchement ce que tu ressens. Mon ressenti là dessus, c'est d'être le plus vrai possible pour se sentir à l'aise avec soi même, mais de plutôt chercher un contexte social qui correspond mieux à nos attentes. Une harmonie ça fait peut être trop de monde et d'agitation ? Un cadre plus tranquille avec juste 2-3 personnes c'est une ambiance bien plus propice à développer les choses qui nous tiennent à cœur j'ai remarqué. Peut être dans un petit groupe de musiciens passionnés ?

Après beaucoup d'efforts et d'échecs, j'ai récemment trouvé une oasis avec un petit groupe de rôliste. Le JDR ayant l'avantage d'être une de mes passions en plus d'une activité sociale, même si c'est un peu fragmenté et que j'aimerais exprimer plus ce qui me plait dans cette passion avec eux, mais j'y passe déjà de bons moments. Si tu as comme moi du mal à rentrer dans un groupe que tu ne connais pas, fais toi accompagner par quelqu'un ou commence par discuter avec les membres via les discors/RS pour te familiariser d'abord à distance. En parallèle tu peux participer à des projets (musicaux ou autres) via des communautés en ligne. Ça ne vaut pas les rencontres IRL mais ça occupe quand même bien les week-end interminables :wink:

N'hésites pas à me partager ton ressenti et tes retours !
par Kayaka
Femme de 24 ans vierge
#254923
Pareil.

J’ai beaucoup sociabilisé de mes 17 à 22ans et après c’est devenu très très compliqué…. C’est assez frustrant.
par Alexandra
Femme de 40 ans vierge
#255036
Se faire des amis est un véritable enjeu de l'âge adulte et c'est tout à fait vrai que le passage des études au monde du travail peut être très difficile à naviguer. Les gens en couple rencontrent le même genre de problèmes, ça apparaît moins aigu parce qu'ils font tout en couple, mais mes soeurs et certaines de mes amies avaient le même vécu et aurait aimé des amies en dehors de leur couple.
Donc, ne tire pas trop vite de conclusions sur toi-même. C'est vraiment une période charnière difficile qui oblige à travailler la relation amicale là où dans un contexte étudiant c'est un peu plus évident parce que plus naturel.

La première chose à se dire, c'est que les autres aussi ont envie d'avoir des relations amicales et qu'eux aussi ont du mal. Donc, la plupart du temps, une "avance" sera plutôt bien vécue.

Changer de travail alors que tu aimes le tien me semble vraiment extrême pour un résultat très incertain. Ça ne me semble pas être la première piste à suivre. Ceci dit, dans le cadre de ton travail, y a-t-il des possibilités d'organiser (ou de participer à) des choses avec tes collègues ? Formation ensemble? Sortie sur un salon? Éventuellement proposer d'aller voir un film/une expo/une pièce en lien avec votre travail (bon ça ne marche pas aussi facilement pour tous les boulots).

Moi si j'étais taiseuse, je viserais un bavard parce qu'il va faire une grande partie du boulot à ta place et que tu ne lui feras pas de concurrence sur le temps de paroles. Dans ton groupe de musiciens par exemple. La question d'ouverture peut être pour rejoindre les autres réponses données à tes questionnements, est-ce que vous connaissez d'autres groupes de musique qui cherche un membre? Comme ça tu fais d'une pierre deux coups, un tu inities un dialogue, deux tu obtiens peut-être une réponse intéressante. Les bavards aiment bcp parler et un peu s'écouter, ce n'est pas très dur de relancer la machine.

Bavard ou pas bavard, une grande partie des gens aiment être écoutés. Si tu écoutes bien, ils reviendront vers toi. Une excellente façon de montrer son écoute active consiste à reformuler de temps à autre ce que vient de dire la personne et renvoyer en miroir, ça donne l'impression que tu l'écoutes et que tu cherches à la comprendre. Idéalement, et pour que ça marche, il faut que ce soit vrai, càd que tu l'écoutes vraiment et que tu cherches à la comprendre vraiment pour créer un lien authentique.

Je rejoins Nectaris aussi, les communautés en ligne peuvent être des points de départ intéressants. J'ai eu la merveilleuse chance de rencontrer des gens extraordinaires via le Bookcrossing et ce sont mes amis depuis 15 ans maintenant.

Autres possibilités, les vieilles connaissances de ta période d'étude justement ! Eux aussi se trouvent dans la même situation, le nouvel an qui approche peut être l'occasion de renouer via les vœux, s'ils habitent dans le même coin que toi et tu vois si ça prend. Genre "tous mes voeux, je me demandais comment ça allait, ça te dirait d'aller boire un verre la semaine prochaine?" (Précise un délai parce que juste aller boire un verre, ça va inciter une réponse du genre oui ce serait sympa et après plus rien).

Il ne faut pas se leurrer, je crois que c'est un peu comme en amour, il faut essayer beaucoup avant de trouver. Mais la bonne nouvelle, c'est qu'au contraire de la relation amoureuse, on peut essayer et conclure avec plusieurs personnes et les garder toute la vie. Même s'il faut penser à entretenir et renouveler ses amitiés régulièrement.

J'ai l'impression que j'en parle de manière très clinique, voire froide, ce qui peut donner un effet bizarre, mais c'est parce que l'amitié compte bcp pour moi et que j'ai besoin de relations amicales authentiques, que je fournis un effort mental régulier sur le sujet pour maintenir les amitiés en bonne santé et en trouver de nouvelles potentielles.
par Baltazar
Homme de 33 ans vierge
#256889
Effectivement je vois que je ne suis pas seul extrémiste introvertie en quelque sorte.
Comme vous j'ai ce blocage , je pense que jeune nous l'avions presque tous mais comme pour les relations sexuels nous n'avons pas su y faire face et nous somme resté sur le côté comme des marginaux.

Personnellement mon état d'esprit aujourd'hui c'est de changé mais pas dans le sens ce renier comme j'ai pu lire, mais dans le sens d'évolué.

Pour nous ,il faut ce mettre au pied du mur , pas le choix, ca me fait flipper moi même , mais il faut ce mettre en condition sociale ,du moins c'est ce que je compte faire pour ma part et on verra.

Donc comme déjà évoqué bouger de chez moi et allez vers l'autre , je cherche proche de chez moi des atelier et activité en prenant en compte l'aspect rapport aux autres très important, je vais essayé de voir aussi si il existe des groupe justement avec des personnes comme moi, pour "s'entrainer" en interaction sociale pour reprendre confiance en soi.

J'en suis qu'au début pour ma part donc à par cela je ne peux donner plus de conseils, j'en ai besoin moi même :grin:
Alexandra, Lilas aime ça
par TNDNA
Homme de 27 ans non vierge
#256894
"Je sais bien qu'on est sur le forum VT, mais perdre sa virginité, ce n'est qu'un acte pour moi. Ce qu'une étape, peut être un aboutissement de toutes les choses que j'ai fait pour être socialement accepté totalement par quelqu'un."

Je suis tellement d'accord avec cette phrase, le fait de perdre sa virginité (de manière classique je dirait, donc en n'allant pas voir une professionnelle) est l'aboutissement d'un processus plus ou moins long selon les personnes et qui va profondément nous faire évoluer vers une "nouvelle" version de nous même. Comme on dit ce qui compte c'est pas la destination mais le chemin ! Ca fait peur, on a l'impression d'etre au bord d'un précipice tellement c'est vertigineux mais ça en vaut tellement le coup je trouve.
par Baltazar
Homme de 33 ans vierge
#256917
Personnellement le doute qui me ferait pencher pour une professionnelle ce serait de vérifier que tout fonctionne "normalement" si je puis dire chez moi.