- 07 janv. 2024, 11:51
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Je dirais que c'était assez mitigé, cette année 2023.
Professionnellement, je suis contente : j'ai évolué au poste auquel je voulais évoluer, qu'on me promettait depuis deux ans. Bon, je suis dans la fonction publique, tout prend toujours un temps fou, et le salaire ne suit pas encore. Mais c'était ce que je voulais, et même si finalement la fonction n'est pas aussi sympa que je l'imaginais, ça reste une belle évolution.
Et puis surtout je suis toujours dans la même équipe. L'équipe la plus incroyable que j'aie jamais connue de ma vie. Tous les vendredis soirs, on fait des pots, on parle de tout, de rien, on rigole... Non seulement tout le monde est archi professionnel, sérieux, motivé, mais en plus ils sont drôles et sympas.
Mon directeur aussi est une crème. Malheureusement son mandat arrive bientôt à terme, c'est peut-être la seule angoisse que je vois sur le plan professionnel pour 2024. Mais je ne doute pas que l'équipe continuera à fonctionner aussi bien.
Pour ce qui est des relations familiales, c'est compliqué. Pas mal d'embrouilles dans mon cercle familial restreint, et moi qui n'arrive toujours pas à passer sur certaines choses.
Ma mère a démarré une thérapie, ça lui fait du bien, et je sens qu'avec elle je me rapproche petit à petit. Mais il reste des difficultés, des jalousies avec mes sœurs. J'ai du mal à gérer ça, à laisser ça derrière moi. Quelque part, je me rends bien compte que je n'ai pas fait la paix avec la petite fille que j'étais. Et que j'ai du mal à accepter d'être devenue adulte, dans un cercle familial où je suis la seule célibataire, sans enfants.
Néanmoins, du côté des enfants, plus j'avance, et plus je comprends que je n'en veux pas. Avant, j'étais dans une sorte de flou, mais à présent, je prends conscience que j'ai envie de mener ma vie comme je le souhaite. Et que des enfants potentiellement m'en empêcheraient.
A ce sujet, grâce à sa thérapie, ma mère m'a enfin avoué qu'elle regrettait d'avoir eu des enfants. Pas qu'elle regrettait de nous avoir eues, moi et mes sœurs, car elle nous adore. Mais ce n'était pas ce qu'elle attendait de sa vie. Contrairement à ce qu'on pourrait imaginer, ça m'a plutôt soulagée que blessée. Je suis contente qu'elle accède enfin à sa vérité, qu'elle se sorte de ce qu'elle s'est toujours imposé depuis des années.
Enfin, sur le plan amoureux, c'est n'importe quoi comme toujours.
2023 a commencé avec ma fuite ventre à terre après une énième retrouvaille avec mon ex, qui m'avait sorti les violons, je veux faire des enfants, je veux vivre avec toi. Je le voulais dans ma vie en tant qu'ami, et pas plus, alors je suis partie.
Bien sûr, comme souvent, nous avons eu des échanges depuis. Et on a fini par se revoir, on a passé une nuit sympa, et puis après on a prévu d'aller ensemble à une conférence où il s'est comporté comme le dernier des c*ns. Je me suis dit que cette fois, c'était fini... sauf qu'il y a eu l'histoire de M., cet autre ex qui était toute ma vie, avec qui je n'avais jamais cessé d'échanger, qui est le seul que j'ai véritablement aimé (aujourd'hui je le sais, je le dis, ça ne sert à rien de se cacher), et qui a tué sa mère. Un matin de septembre, comme ça. Je l'ai appris en tombant sur un article du Parisien : il y avait l'adresse, le prénom de sa mère, son prénom à lui. Je ne saurais même pas dire ce que j'ai ressenti : de la stupeur, de l'effroi, un choc immense.
Bien sûr, j'ai appelé l'ex en pleurs et bien sûr il a été là. On en a beaucoup parlé ensemble. Il m'a dit, il y a deux mois : "j'ai l'impression que c'est lui, la grande histoire d'amour de ta vie, alors que je croyais que c'était moi". Oui, c'était lui. Bien sûr que c'était lui. Lui pour qui j'ai écrit, sur qui j'ai écrit, lui pour qui j'aurais tout abandonné.
C'était une déflagration bien sûr. Qui n'est pas terminée. Il y a eu le passage à la police, j'ai écrit des lettres, j'espère aller le voir. Je ne sais pas si je pourrai. Je n'ai encore pas osé appeler l'endroit où il est interné. J'ai peur qu'on me dise oui, j'ai peur qu'on me dise non ; j'ai peur d'y aller, de le trouver tellement changé, médicamenté. Mais il faut que j'y aille, c'est la seule certitude que j'ai.
Enfin, il y a ce collègue, avec qui je flirte... je ne sais même pas s'il me plaît, je sais que je l'aime beaucoup et on s'est retrouvés, certains vendredis soirs, à s'embrasser comme des ados. Je devrais sans doute être plus claire avec lui, avec moi-même aussi. Qu'est-ce que je veux ? qu'est-ce que j'attends de lui ? Je ne le sais pas et je n'arrive même pas vraiment à me poser la question. Mais il faudra sans doute que ça se résolve dans l'année, je le sais.