Comment nous avez-vous connu ? Recherche, bouche à oreille...
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par Nectaris
Homme de 34 ans vierge
#259850
Je lance ce sujet pour vous partager certains ressentis qui me traversent depuis que j'explore ma transidentité.

Ayant grandi et été élevé pour devenir une homme cis-genre, je suis confronté depuis l'adolescence à des contradictions entre ce que la société attend de moi et ce que j'aime être intérieurement. Il y a beaucoup de raisons chez moi d'apprécier ma face féminine, mais je me suis récemment rendu compte que j'en avais longtemps glissé une sous le tapis alors qu'elle est complétement évidente (mais pas du tout quand on est élevé comme un garçon) : Être libérer un moment du poids qu'exerce la masculinité sur ma vie.

Cela fait un moment que j'ai remarqué une nette différences entre filles et garçons dans les réactions, les confidences, les complexes, abordés ici comme partout ailleurs mais je ne l'avais pas vraiment comprise avant de mieux assumer mon genre-fluide. Ayant été élevé pour être un homme, je ne parlerais ici que de ma propre expérience car les filles sont évidemment elles aussi traversées par des complexes sociaux que je n'ai pas intériorisés.
Pour les garçons sur ce forum, vous connaissez évidemment ce sentiment d'exclusion par rapport aux autres gars qui eux arrivent à avoir des relations avec les femmes, de vous comparer à ce qui symbolise la réussite masculine dans les médias, de souffrir du regard des autres, d'être en quelque sorte un "échec" en tant qu'homme et c'est une honte qui transparait constamment dans nos messages et nos réactions, sans qu'on ne l'admette toujours. C'est quelque chose de systémique qui dépasse votre simple individualité ; vous avez beau être déterminé dans vos convictions (force à vous), le poids de cette idée de la masculinité est trop écrasante au quotidien et nous souffrons de nous voir refuser ce "droit masculin" d'avoir une femme à notre disposition.
Je sais aujourd'hui que ma transidentité est aussi une réponse à cela, car dans mes moments de féminité, j'échappe aux complexes masculins. Il n'y a plus de honte, plus de pression sociale, de compétition. C'est un moyen qui me correspond de devenir autre, de m'émanciper du poids de cette masculinité là pour trouver la libre maitrise de mon corps et de mes émotions. Ça me permet aussi de trouver par moi même un certain contact avec la féminité, étant seul et d'un tempérament indépendant, c'est plus facile de commencer par là.

C'est un ressenti tout personnel et chacun(e) cherche des moyens propres de se trouver mais je trouvais important de vous partager mon vécu :innocent: Prenez soin de vous !
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par Lereveur
Homme de 43 ans non vierge
#259854
Pour ma part, je ne peux que confirmer ce sentiment d'exclusion que tu décris si bien. Si je continue de fermement me définir comme un homme cis exclusivement attiré par les femmes, j'assume totalement le fait d'avoir de la sensibilité (comme par exemple chialer à certains moments de la saison 2 d'Arcane lol).

Je n'ai pas d'avis tranché sur le " côté féminin ", mais cela me fait penser à une anecdote perso que je trouve intéressante ; en tant que pratiquant de jeux de rôles (vidéos ou sur table), j'ai pendant pas mal de temps incarné des hommes, par souci d'identification. Mais au fil du temps des personnages féminins se sont invités, parce que je les trouvais cools.

Et plus récemment, lorsque un pote m'a entraîné sur Final Fantasy XIV, en y ajoutant une épaisse couche de role play, j'ai créé deux personnages, un homme de 25 ans et sa petite soeur aveugle de 16 ans. Si le frère est un modèle masculin rêvé (bogoss, fort, avec une super petite copine, etc), j'aime énormément jouer la cadette, plus extravertie, solaire, très tactile et câline avec les gens (tout en sachant parfaitement botter des popotins !).

Là où je veux en venir, c'est qu'un jour, une joueuse (qui je crois se définit comme non genrée) a contacté mon pote pour savoir qui était la petite aveugle qu'elle avait croisée dans un bar du jeu. Mon pote lui explique le tout, et la joueuse lui apprend alors qu'elle adore le personnage, qu'elle a été trop attendrie et touchée.

Sur le coup ça m'a fait plaisir de voir que tout homme que je sois, j'étais capable de camper une ado de 16 ans de manière suffisamment convaincante pour que ça marque positivement quelqu'un.

Dernièrement on en a reparlé avec mon pote, et on a émis l'idée qu'il faudrait peut-être regarder du côté du concept " d'enfant intérieur " pour expliquer ce que j'arrive à insuffler dans le personnage, en effet tout petit j'avais le sourire jusqu'aux oreilles (c'est flagrant sur les photos d'époque) et ma mère m'a dit que j'attirais naturellement les autres gamins - capacité d'attraction que je n'ai absolument plus depuis longtemps.

Il y aussi le fait que ma mère n'a eu que des garçons alors qu'elle penchait plus pour avoir des filles, et je me suis souvent fait la réflexion qu'avoir eu au moins une soeur au sein de la fratrie aurait été une bonne chose.
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par Azrael
Homme de 39 ans non vierge
#259856
Perso, je vois bien que ce poids de la masculinité, comme tu dis existe, et qu'il en touche beaucoup, mais en toute sincérité je ne le sens pas sur moi, en admettant que je l'aie jamais tellement senti.

Tu dis que ton moyen est de devenir autre, bah un autre moyen imo, c'est simplement de s'affranchir des diktats et du jugement des autres. Là-dessus il n'y a pas de "vous avez beau être déterminé dans vos convictions", il n'y a pas de raison que ce soit impossible. C'est un peu comme une situation de chômeur en ce qui me concerne : les commentaires peuvent toujours te toucher parce qu'ils sont très envahissants, sortent de nulle part ou au moindre prétexte, dévoilent une forme de bêtise et de cruauté ambiante, noircissent le monde si on préfère mais au final, je me suis rendu compte que je n'éprouvais pas de honte à être chômeur, que je n'avais pas moi-même de problème (autre que financier) avec ma situation. Bah c'est pareil, à 18 ans par exemple, deux cousins du même âge lorsque j'ai été chez eux, m'ont abreuvé de leurs commentaires mauvais et essayaient de me ridiculiser car je n'avais pas encore de copine (à leur connaissance donc), ça m'a choqué cette méchanceté gratuite, mais non je n'allais pas avoir honte sous prétexte qu'eux venaient tout juste d'avoir une touche avec le sexe opposé, surtout que c'est intime et que ça ne regarde personne. Si on veut me montrer des pseudo-modèles de réussites, de mecs friqués ou qui jouent les leaders ou je ne sais quoi, je n'en ai rien à faire ça ne m'intéresse pas. Ou encore avec les femmes, je refuse l'idée que "c'est au mec d'agir" et je ne me mets pas cette pression, une nana m'avait sorti "c'est à toi de te déplacer le premier car t'es un mec", je trouve ça juste WTF à notre époque. Ou encore, si j'écoute/regarde une chanson qui me fait ébaucher une larmichette, je n'ai pas de problème avec ça, c'est juste humain de ne pas être insensible devant un truc puissant.

Bien que cela ne se voie pas ici, par certaines attitudes je me rapproche plus de l'attitude d'une femme moyenne, en tout cas, j'ai tendance à me faire discret et à parler d'une voix douce ou basse dans bon nombre de circonstances, mais je ne pense pas en termes de "féminin" ou "masculin", encore une fois, si quelqu'un a décrété qu'un mec devait être moins discret, qu'est-ce que j'en ai à faire? Mais il est vrai que ce ne sont pas des choses difficiles à assumer, au contraire même je pense, avec les femmes notamment, ce qui ne plaît pas à certaines peut plaire à d'autres. Dans mon idée, nombre de femmes apprécient une certaine forme de "virilité" (tout comme nous apprécions une certaine forme de "féminité"), mais n'ont pas envie d'une quasi-caricature de mec comme on nous incite à l'être, nombre d'entre elles semblent ravies d'être un peu confrontées à autre chose.

Du coup, quand tu dis "vous connaissez évidemment ce sentiment de, de", j'ai envie de te dire non en fait. Ce qui te bouffe toi ne bouffe pas nécessairement ton voisin, et on n'éprouve pas tous le besoin d'avoir une femme à notre disposition, certains ont juste besoin de réfléchir, de s'affranchir, ou d'apprendre à devenir eux-mêmes.

Enfin, pour moi s'il y a une différence entre filles et garçons elle n'est que globale, toutes proportions gardées, deux membres du sexe opposé peuvent être plus proches que deux membres du même sexe.
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par Nectaris
Homme de 34 ans vierge
#259863
Azrael a écrit :Du coup, quand tu dis "vous connaissez évidemment ce sentiment de, de", j'ai envie de te dire non en fait. Ce qui te bouffe toi ne bouffe pas nécessairement ton voisin, et on n'éprouve pas tous le besoin d'avoir une femme à notre disposition, certains ont juste besoin de réfléchir, de s'affranchir, ou d'apprendre à devenir eux-mêmes.
Tant mieux si tu arrives à t'affranchir facilement dans ce que tu ressens. Ce n'est pas le cas de tous malheureusement, un rapide tour des conversations sur la virginité permet de s'en rendre compte, pas seulement dans les commus toxiques. J'ai beau penser comme toi, ma sensibilité fait que je suis constamment submergé par le poids et la violence que la société inflige aux individus, c'est dans ma personnalité. J'assume ma différence mais je ressens toujours le poids du regard des autres aussi subtil soit il, et la frustration de ne jamais être vraiment apprécié pour ce que je suis. Je fais le choix politique de travailler le moins possible mais je n'arrive pas à me défaire de la culpabilité ambiante qui nous assaille au quotidien. Surement aussi les séquelles de l'adolescence et la peur du rejet avec lesquelles je dois composer, mais je souffre d'une énorme carence affective depuis cette époque et le poids de cette masculinité là est toujours présente parmi d'autres complexes. Ma transidentité est inconsciemment un moyen de chercher à m'affranchir à ma façon.
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par Tanky
Femme de 28 ans vierge
#259867
C'est une bonne idée de poster ce topic durant ce "Movember" qui s'attarde sur la santé des hommes mais aussi, leur santé mentale, souvent difficile à exprimer eux à cause des closes de virilités demandées par la société.

Je parle en tant que femme, mais le poids de la virilité chez les hommes est tout aussi lourd que celle de la féminité chez les femmes. Pour nous, rien que le fait de ne pas vouloir d'enfant fait que tu n'es pas une femme, tu es un enfant irresponsable.
Et quand les médias mettent en scène une femme qui est en dehors de la féminité, ça donne un personnage grossier, très vulgaire, musclés (parce que les muscles, c'est les hommes), avec une voix grave, une coupe garçonne (et toujours méchante) et lesbienne (parce qu'il y a toujours une femme garçon dans un couple lesbien qui fait l'homme...hein...)
Comme Arcane en est un exemple, ce genre d'archétype de femme-homme disparait lentement.

Pour les hommes, la féminité renvoie immédiatement à l'homosexualité et ne peut se dépeindre autrement pour certains (à l'instar d'une masculinité chez une femme qui la renvoie comme lesbienne assurément)
Il serait effectivement d'abandonner les stéréotypes d'un côté comme de l'autre de ce qui est féminin ou masculin, car ses stéréotypes sont dépassés. Et ce n'est une question de genre ou quoi, c'est juste... être soi.

On devrait faire une chose parce qu'on a envie, pas parce qu'on le devrait ou ne le devrait pas d'après les codes de la féminité et de la masculinité.
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par Nectaris
Homme de 34 ans vierge
#259871
Tanky a écrit :Je parle en tant que femme, mais le poids de la virilité chez les hommes est tout aussi lourd que celle de la féminité chez les femmes. Pour nous, rien que le fait de ne pas vouloir d'enfant fait que tu n'es pas une femme, tu es un enfant irresponsable.
Et quand les médias mettent en scène une femme qui est en dehors de la féminité, ça donne un personnage grossier, très vulgaire, musclés (parce que les muscles, c'est les hommes), avec une voix grave, une coupe garçonne (et toujours méchante) et lesbienne (parce qu'il y a toujours une femme garçon dans un couple lesbien qui fait l'homme...hein...)
Comme Arcane en est un exemple, ce genre d'archétype de femme-homme disparait lentement.
Oui, c'est quand on se place du côté féminin que l'on comprend que les femmes vivent leur temporalité à travers l'entrée et la sortie de la fécondité, d'où les injonctions à rester désirable pour les hommes, qui eux vivent dans une sorte de temporalité "éternelle". De là, on comprend mieux les femmes qui sortent de cette norme ou celles qui souffrent de troubles de comportement alimentaire par exemple. https://youtu.be/aVcPv-X6MrE?feature=shared&t=545
par Mellow
Femme de 37 ans vierge
#259872
Nectaris a écrit : 22 nov. 2024, 01:19 Cela fait un moment que j'ai remarqué une nette différences entre filles et garçons dans les réactions, les confidences, les complexes, abordés ici comme partout ailleurs mais je ne l'avais pas vraiment comprise avant de mieux assumer mon genre-fluide.
Je suis curieuse... quelles sont ces différences entre les femmes et les hommes ici que tu as remarquées ?

Nectaris a écrit :Je sais aujourd'hui que ma transidentité est aussi une réponse à cela, car dans mes moments de féminité, j'échappe aux complexes masculins. Il n'y a plus de honte, plus de pression sociale, de compétition. C'est un moyen qui me correspond de devenir autre, de m'émanciper du poids de cette masculinité là pour trouver la libre maitrise de mon corps et de mes émotions.
C'est intéressant que tu arrives à te libérer de cette pression liée à ton genre en t'habillant de façon féminine car du coup tu ne ressens pas la pression que ressentent les femmes. C'est pas aussi simple pour moi quand je mets des vêtements qui font unisexe ou masculin, je ne ressens pas ce détachement, du moins pas consciemment.

Azrael a écrit :Du coup, quand tu dis "vous connaissez évidemment ce sentiment de, de", j'ai envie de te dire non en fait. Ce qui te bouffe toi ne bouffe pas nécessairement ton voisin, et on n'éprouve pas tous le besoin d'avoir une femme à notre disposition, certains ont juste besoin de réfléchir, de s'affranchir, ou d'apprendre à devenir eux-mêmes.
Concernant le besoin de s'affranchir et de réfléchir, beaucoup ne le font pas parce qu'ils n'ont pas forcément les outils ou le soutien pour le faire. Et le besoin de faire partie d'un groupe prévaut pour beaucoup. D'où le silence de leur détresse (pas pour tous, évidemment), imperceptible.

Azrael a écrit :Enfin, pour moi s'il y a une différence entre filles et garçons elle n'est que globale, toutes proportions gardées, deux membres du sexe opposé peuvent être plus proches que deux membres du même sexe.
Hmm... ça t'est déjà arrivé de te sentir très proche d'une femme ? Dans quel sens ?
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par Nectaris
Homme de 34 ans vierge
#259873
Mellow a écrit : C'est intéressant que tu arrives à te libérer de cette pression liée à ton genre en t'habillant de façon féminine car du coup tu ne ressens pas la pression que ressentent les femmes. C'est pas aussi simple pour moi quand je mets des vêtements qui font unisexe ou masculin, je ne ressens pas ce détachement, du moins pas consciemment.
Oui en effet. N'étant pas une femme je reste dans la masse dominante malgré tout donc c'est facile. Et l'apparence, le maquillage, le style c'est toujours quelque chose d'ambivalent puisque ça répond à un appel (en particulier pour vous) mais ça peut aussi être détourné pour affirmer son émancipation. Évidemment dans le cas d'un garçon qui s'habille féminin c'est de la transgression totale mais il y a d'autres moyen que les vêtements pour y parvenir. Est ce qu'avec un style plus masculin tu te sens tout de même plus libre de ne plus devoir obéir à certains codes ?
Mellow a écrit : Je suis curieuse... quelles sont ces différences entre les femmes et les hommes ici que tu as remarquées ?
Globalement dans les discussions, je trouve un comportement plus vindicatif ou apitoyant chez les hommes (moi compris, ce n'est pas un jugement), une résistance à exposer ses faiblesses ou sa méconnaissance d'un sujet, à remettre en question sa personne et ses croyances. Je le vois comme un poids de la masculinité que l'on nous inculque qui consiste à nous imposer, d'autant que je le vis intérieurement (d'où mes mots "droit de disposer d'une femme" ou "échec en tant qu'homme"). Ma petite transition m'a permis de mieux en prendre conscience.
Avec les femmes l'ambiance est moins pesante, les discussions plus introspectives et tournées vers le questionnement mutuel (comme avec toi :wink: ). Beaucoup sont liées au corps et au comportements bien sûr, ce poids de la féminité que je ne connais pas. Et sinon la "honte d'être vierge" tiens beaucoup plus de la réaction avec un potentiel partenaire que de celui de l'entourage. C'est un ressenti global, il ne s'agit pas de catégoriser chaque individu mais de mettre en évidence les injonctions qui nous traversent.
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par Azrael
Homme de 39 ans non vierge
#259902
Mellow a écrit : 23 nov. 2024, 22:48 Hmm... ça t'est déjà arrivé de te sentir très proche d'une femme ? Dans quel sens ?
Bon je ne sais pas trop ce que t'as pu imaginer, alors ça risque d'être décevant :sweat_smile: Je ne me sens pas "femme", je ne connais évidemment pas ou peu, certaines expériences que peut avoir une femme (ça n'empêche pas toujours de se sentir proche, on peut se dire qu'on réagirait de la même façon), mais ce n'est pas toujours ce qui importe le plus. Encore une fois, je ne pense pas ici "proche" en termes de "homme"/"femme", je parle d'être proche de quelqu'un en tant qu'individu, être pensant et agissant.

Par là, il y a plein de choses par lesquelles on peut se sentir proche de quelqu'un de l'autre sexe : les réactions, les mots, les idées, l'attitude, les goûts, les aspirations etc. Toutes proportions gardées irl, je ne me sens pas proche d'une plus grande proportion de mecs que de femmes, depuis l'âge adulte, j'ai surtout des amies femmes, sans doute en partie pour le côté "charme" étant hétéro (même si on doit rester amis), mais au bout d'un moment, je me suis sûrement dit qu'après tout, je ne me sens pas d'une façon globale plus proche des mecs. Très jeunes, on est éduqués très différemment disons, mais je pense qu'avec le temps il y a souvent moyen de se rejoindre.

Disons que vous êtes entre mecs et que vous jouez au foot, et que comme souvent, un certain nombre de ceux qui perdent s'énervent, commencent à te les briser sévère, alors que pour toi c'est juste un jeu pas une finale de coupe du monde, ce n'est pas l'apocalypse si tu perds... Peut-être qu'en y pensant ce n'est vraiment pas ton truc, que tu n'as pas tellement envie de trainer avec ce genre d'oiseaux. Sous prétexte que t'as un zizi, que t'es susceptible d'avoir été confronté à des influences plus comparables côté éducation etc, est-ce que pour autant tu dois t'estimer par défaut, plus proche de ces mecs que je ne sais pas, la demoiselle assise au loin?

Nectaris a écrit : 24 nov. 2024, 01:35 Globalement dans les discussions, je trouve un comportement plus vindicatif ou apitoyant chez les hommes (moi compris, ce n'est pas un jugement), une résistance à exposer ses faiblesses ou sa méconnaissance d'un sujet, à remettre en question sa personne et ses croyances. Je le vois comme un poids de la masculinité que l'on nous inculque qui consiste à nous imposer, d'autant que je le vis intérieurement (d'où mes mots "droit de disposer d'une femme" ou "échec en tant qu'homme"). Ma petite transition m'a permis de mieux en prendre conscience.
Avec les femmes l'ambiance est moins pesante, les discussions plus introspectives et tournées vers le questionnement mutuel (comme avec toi ).
Bon moi je veux bien (je ne suis pas en désaccord avec tout), mais es-tu si sûr d'être tellement neutre sur le sujet? De ne pas tendre à lire et interpréter différemment, selon le sexe de la personne qui s'exprime?
De ne pas être pas mal influencé par le fait, que tu idéalises la femme/le féminin?
Même si tu prends des gants et les présentes aussi comme des victimes, c'est encore les mecs qui se voient attribuer une belle liste de défauts. Personne ne t'oblige à trouver des défauts côté femme, bien sûr, mais je ne t'ai jamais lu une demi-critique côté femme/concernant une femme, question neutralité ça "interroge", peut-être que dans l'autre sens, ce sera plutôt silence et non-sujet?
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par Nectaris
Homme de 34 ans vierge
#259903
Azrael a écrit :Bon moi je veux bien (je ne suis pas en désaccord avec tout), mais es-tu si sûr d'être tellement neutre sur le sujet? De ne pas tendre à lire et interpréter différemment, selon le sexe de la personne qui s'exprime?
Je ne suis pas du tout neutre, je ne fais que partager mon ressenti personnel. J'ai globalement plus de proximité avec les femmes pour ces raisons mais au cas par cas, chaque personne est différente et certaines (comme moi) cherchent aussi à s'extraire de cette binarité. Il y a des hommes avec qui je suis très à l'aise et des femmes avec lesquelles je ne m'entends pas du tout. Certains groupes de filles m'ont harcelé au collège mais ça en restait à de l'humiliation, là où face aux autres mecs tous les coups étaient littéralement permis. C'est l'aspect systémique de ces mécanismes de groupe et que l'on retrouve dans les discussions que j'essaie de mettre en évidence ici. Je parle plus des biais côté masculins parce que je les vis intérieurement et qu'ils révèlent le poids d'un rapport hommes-femmes pour le coup pas du tout neutre, et qui pèsent sur nos vies en entrainent certains mecs dans une souffrance, une haine et parfois la vengeance (eg. le nombre de groupes de harcèlement, de viols, de mass-shooting perpétrés par les mêmes profils d'hommes en souffrance).