- 23 mars 2009, 23:44
#11829
Très intéressant, je pense aussi qu'il y a différentes notions, la solitude étant souvent évoquée comme négative... Mais "être solitaire", c'est assez fort, je trouve, et je ne m'y reconnais pas.
Indépendance, oui, mais cela ne veut pas forcément dire "être seul(e)". Des personnes sont indépendantes tout en étant en couple, en groupe...
Bon, je réfléchis et je reviens plus tard, oK????
Je crois que c'est encore une fois une question d'équilibre. A chacun de le trouver: un espace - temps nécessaire pour soi mais pas trop non plus pour ne pas souffrir de cette solitude.
Je pense que je vous répondrais différemment aujourd'hui et un autre jour.
En ce moment, j'ai du mal à vivre avec moi-même. Mais pour autant, j'aurais quelqu'un avec moi, je ne le supporterais pas non plus. Donc.... :boulet:
Alors j'ai réfléchi un peu et j'ai repensé au livre de JC Kaufman: "La femme seule et le prince charmant" dont voici un petit passage:
"Activisme ou enveloppes sont généralement des conduites défensives (fuite en avant ou repli protecteur), pour conjurer la peur du vide, la perception funèbre de la légèreté de l’être. Or il n’y a pas vide, il n’y a que sensation du vide. Seuls les contenus sont différents. Le contexte de la définition de l’identité a été bouleversé, certains éléments ont été remplacés par d’autres : le poids fixe du quotidien ménager par la réflexivité. Certes le premier élément est lourd et stable, alors que le second est volatile et insaisissable. Ce qui donne à penser que du vent a remplacé du plomb, que le vent n’est rien comparé à du plomb. Non le vent n’est pas rien. Il est une autre manière, qui reste encore pour l’essentiel à inventer, de construire le Soi. La sensation de vide se forme parce qu’il y a manque des constituants les plus habituels de la définition identitaire : un cadre relationnel domestique, stable, étroit et dense. Le face-à-face réflexif avec soi donne par contraste l’impression d’un manque de substance : la vie ne semble tenir qu’à ce fil mouvant du Soi pensant, chaque jour il faut repenser ses motivations."
En fait, il s'agit de comparer ou plutôt mettre en parallèle la vie de la femme solo (et non célibataire ;) ) et celle de la femme en couple, qui aurait beaucoup d"activités domestiques autour de la maison, des enfants... La femme seule, elle, n'a en général pas dans ses priorités les tâches domestiques ou si c'est le cas, ce n'est que pour elle-même et non pour son mari et ses enfants.
D'où la distinction entre "quotidien ménager" et "réflexivité" qui renvoie à l'introspection, quand on est seule.
Quant aux activismes et enveloppes, ce sont des notions développées avant ce passage dans le livre. Il s'agit des 2 grandes attitudes de la femme seule, qui souvent coexistent. A la fois active, (car indépendante), à sortir beaucoup, voir ses amis, faire des activités que font moins les femmes en couple. A la fois, aimant se retrouver dans son cocon (enveloppe), et profiter de ses moments à soi, pour se faire plaisir, en mangeant n'importe quoi devant la télé ou en passant 3 heures dans son bain...et ne pas culpabiliser. Ou parfois si, mais pour rien.
Des choses qui me parlent, moi.