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par Apex
36 ans vierge
#16691
« Ne te moque pas de la masturbation ! C’est faire l’amour avec quelqu’un qu’on aime », disait un petit monsieur à lunettes noires.
Qu’on ne soit jamais seul dans son lit, je le comprends très bien : à moins d’un goût immodéré pour l’abstraction, nous nous laissons toujours glisser dans un flot de sensations et d’images qui nous font perdre de vue notre solitude effective. C’est d’ailleurs ce qui fait de l’onanisme ce lieu si particulier du plaisir humain, car l’organique et l’onirique s’y entremêlent et s’y fondent en une même réalité, tout à la fois sensible et virtuelle.
Mais s’agit-il toujours de « faire l’amour » ? J’ai plusieurs fois risqué la question au cours de bavardages intimes : « Tu penses à quoi, dis, quand tu te masturbes, toi ? Car moi… »
- Hé bien, moi, le fait est que je suis incapable d’atteindre au plaisir si je m’imagine avoir un rapport sexuel avec l’objet mes désirs. Ni fellation, ni coït, ni aucune des pratiques prescrites par la Philosophie du boudoir – qui a au moins le mérité d’être la plus totale exploration du corps – ne sont à même de me conduire à l’orgasme. Tout au plus, il y a une érection, et les sensations caractéristiques du début du crescendo, mais la montée en question n’a jamais lieu, les choses s’éternisent et la fatigue finit par l’emportée sur l’espoir de vaincre ce qu’il faut bien appeler ma « virginité imaginaire ».
Je parlais plus haut du goût de l’abstraction. Non pas que mon imagination me donne à voir des Kandinsky pour me faire jouir, loin de là, mais j’ai depuis longtemps fait le constat de mon incapacité totale à sortir d’un unique scénario, fantasmatique, dont l’origine remonte à des temps où mes souvenirs n’ont plus prise, et que je ressasse indéfiniment sans pouvoir en changer la structure profonde, ainsi qu’un petit air de musique sur lequel on n’en finit plus de composer des variations.
Ce scénario, totalement asexué dans son contenu manifeste, couvre sans doute un scénario sous-jacent, latent si l’on reprend les termes de Freud dans sa description du rêve, et pourrait bien être symptomatique de la peur d’un interdit moral, ou bien d’une peur profonde de l’acte sexuel. Il reste paradoxal que cette peur ou ce poids éthique soient aussi absents de ma vie consciente, d’où que je suis capable d’élaborer sans dégoût et sans gène un scénario où je suis en train d’avoir un acte sexuel, tout en étant incapable de donner à ce scénario la moindre charge libidinale.

Depuis quelques années, la fréquence de mes masturbations s’est considérablement atténuée, ainsi que la durée du crescendo en question et le plaisir pris lors de l’éjaculation – je ne sais plus bien si je puis encore parler d’orgasme. L’affaire est bouclée en deux ou trois minutes, et la satisfaction a depuis longtemps disparue au profit d’un puissant sentiment de déception. Je m’ennuie de ce scénario trop de fois répété, et je suis incapable d’en inventer aucun autre qui puisse m’offrir du plaisir, qu’il s’agisse d’une nouvelle histoire manifestement asexuée, ou, comme j’essaye encore quelque fois, d’un scénario explicitement sexuel.
Deux questions m’intéressent : quelles sont vos pensées à ce sujet ? Et à quoi pensez-vous, vous, lorsque vous vous masturbez ?
par velib
Homme de 44 ans vierge
#16709
Salut Apex et bienvenue sur le forum.

Moi aussi il m'arrive de "foirer" mes branlettes. J'en parle d'ailleurs dans le topic "qualité de la masturbation masculine" se trouvant dans la rubrique "relations sexuelles".

Lors de certaines masturbations, j'ai du mal à avoir un scénario fixe, je pense à une fille puis quelques secondes après à une autre et cela me perturbe un peu et m'empêche de me laisser aller totalement.

Durant mon adolesence et mes 1ères années adultes, je ne pouvais pas (ou alors difficilement) me masturber en pensant à une fille pour laquelle j'avais des sentiments. Je ne sais pas vraiment pourquoi, j'avais peut-être l'impression d'être irrespectueux envers elles. Je ne me masturbais qu'en pensant à des filles qui m'attiraient sur le plan purement sexuel. Mais j'ai l'impression que depuis que je suis en psychanalyse, je me suis déculpabilisé par rapport au sexe.

T'es tu déjà masturbé en regardant des petites scènes X ou photos X sur le net ?
par thegrey
49 ans vierge
#16714
Bonjour,
Je te fais part de mon expérience, ce qui ne répond pas tout à fait à la question mais peut donner quelques éléments de réflexion.
Sur cette question de la masturbation, je n'ai aucune prétention à dire ce qui est bien ou pas bien.
Je constate que beaucoup de gens la justifient pour des questions de santé physique ou psychologique, ou parceque c'est naturel, ou que l'abstinence pure est simple est dangereuse, etc., et qu'en proportion moins de gens condamnent la masturbation.
Quoi qu'il en soit il est possible à tout un chacun de vivre avec la masturbation, et de vivre sans, et de comparer les deux pour se faire sa propre idée : c'est une expérience "scientifique" qui ne nécessite aucun matériel spécial, mais qui demande de la motivation et qui est potentiellement dangereuse.
Je mène moi-même cette expérience et je vous en livre les résultats actuels (susceptibles de modification dans le futur).
- environ 15 ans avec masturbation
- suivis d'environ 5 ans sans masturbation
Le résultat positif est le suivant :
- pour l'instant je suis toujours en vie
- mes glandes sexuelles n'ont pas encore éclaté malgré la pression
- lorsque qu'on parle de sexe ou de masturbation autour de moi je ne me sens plus honteux ni aussi concerné qu'avant
- mon attirance pour les femmes n'a pas diminué, ni ma capacité à m'émouvoir, et je me sens plus serein en leur présence, plus sûr de moi (peut-être que l'âge joue aussi)
Pour l'instant je ne note pas de conséquences négatives dues à l'arrêt de la masturbation, mais avec
le recul je vois mieux les inconvénients ou les risques de la masturbation :
- obsession sexuelle, perte de temps et d'énergie mentale
- sentiment de honte
- frustration après orgasme
Si je pouvais revenir en arrière, j'arrêterais la masturbation avant même d'avoir commencé.
Malgré cela, je ne conseille à personne l'arrêt complet de la masturbation ni ne donne de marche à suivre.
Il n'y a aucune évidence que ce ne soit pas dangereux à plus ou moins long terme ou si on s'y prend n'importe
comment. Il n'y a non plus aucune évidence en sens contraire mais le risque ne me paraît pas pour autant
négligeable : il faudrait faire une vraie étude scientifique sur des milliers de gens pour être fixés une bonne
fois pour toute, malheureusement, à ma connaissance une telle étude n'existe pas.
Au final chacun est livré à lui-même, à ce que lui dit sa conscience et à ce que lui permet sa motivation,
et dans tous les cas reste responsable de tous ses choix.
Cordialement
par velib
Homme de 44 ans vierge
#16715
thegrey a écrit :- mes glandes sexuelles n'ont pas encore éclaté malgré la pression
Mais même si on se branle pas, on finit toujours par éjaculer certaines nuits en faisant des rêves érotiques. Et donc les glandes se vident. Et en plus, il y a du sperme qui s'évacue via l'urine.
par Ambre
Femme de 42 ans non vierge
#16718
Je croyais que c'était pas possible d'uriner et d'éjaculer en même temps.
par velib
Homme de 44 ans vierge
#16722
Bien sûr que c'est pas possible d'uriner et éjaculer en même temps.

Mais parfois lorsqu'un mec urine, il se peut qu'il sorte en même temps un peu de sperme. L'urine entraîne avec elle du sperme qui est resté dans les canaux à cause qu'il n'y a pas eu d'éjaculation. Si tu veux, le sperme sort par un autre moyen que l'éjaculation. Et dans ce cas là, il n'y a bien sûr pas d'érection, ni de sensation de plaisir. Je vais encore me renseigner plus en détail sur ce point là car je suis pas trop sûr.
Avatar de l’utilisateur
par mirrio
Homme de ans vierge
#17296
moi je suis pas un rapide même dans la masturbation ^^
la première fois que je me suis masturbé jusqu'à l'éjaculation ,je devais avoir dans les 20 ans ,avant je me masturbais mais n'arrivais jamais a l'éjaculation ,je devais faire un blocage :|
par Ulysse
46 ans non vierge
#18712
thegrey a écrit :Bonjour,
Je te fais part de mon expérience, ce qui ne répond pas tout à fait à la question mais peut donner quelques éléments de réflexion.
Sur cette question de la masturbation, je n'ai aucune prétention à dire ce qui est bien ou pas bien.
Je constate que beaucoup de gens la justifient pour des questions de santé physique ou psychologique, ou parceque c'est naturel, ou que l'abstinence pure est simple est dangereuse, etc., et qu'en proportion moins de gens condamnent la masturbation.
Quoi qu'il en soit il est possible à tout un chacun de vivre avec la masturbation, et de vivre sans, et de comparer les deux pour se faire sa propre idée : c'est une expérience "scientifique" qui ne nécessite aucun matériel spécial, mais qui demande de la motivation et qui est potentiellement dangereuse.
Je mène moi-même cette expérience et je vous en livre les résultats actuels (susceptibles de modification dans le futur).
- environ 15 ans avec masturbation
- suivis d'environ 5 ans sans masturbation
Le résultat positif est le suivant :
- pour l'instant je suis toujours en vie
- mes glandes sexuelles n'ont pas encore éclaté malgré la pression
- lorsque qu'on parle de sexe ou de masturbation autour de moi je ne me sens plus honteux ni aussi concerné qu'avant
- mon attirance pour les femmes n'a pas diminué, ni ma capacité à m'émouvoir, et je me sens plus serein en leur présence, plus sûr de moi (peut-être que l'âge joue aussi)
Pour l'instant je ne note pas de conséquences négatives dues à l'arrêt de la masturbation, mais avec
le recul je vois mieux les inconvénients ou les risques de la masturbation :
- obsession sexuelle, perte de temps et d'énergie mentale
- sentiment de honte
- frustration après orgasme
Si je pouvais revenir en arrière, j'arrêterais la masturbation avant même d'avoir commencé.
Malgré cela, je ne conseille à personne l'arrêt complet de la masturbation ni ne donne de marche à suivre.
Il n'y a aucune évidence que ce ne soit pas dangereux à plus ou moins long terme ou si on s'y prend n'importe
comment. Il n'y a non plus aucune évidence en sens contraire mais le risque ne me paraît pas pour autant
négligeable : il faudrait faire une vraie étude scientifique sur des milliers de gens pour être fixés une bonne
fois pour toute, malheureusement, à ma connaissance une telle étude n'existe pas.
Au final chacun est livré à lui-même, à ce que lui dit sa conscience et à ce que lui permet sa motivation,
et dans tous les cas reste responsable de tous ses choix.
Cordialement
c super interessant

tu es dans une optique spirituelle/ art martiaux/ yoga ce genre de chose? c svt dans ses domaines qu'on rencontre ce genre de discipline
pour avoir essayé moi ça m'interesse de savoir comment tu geres les reves erotiques qui surviennent obligatoirement et avec d'autant plus de force que tu refoules au niveau conscient. Est ce que tu as involontairement des pertes? moi j'en avais systematiquement dès que je prennais mon abstinence trop au serieux, et ça me fatiguait beaucoup d'ailleurs.