- 04 avr. 2020, 22:47
#231569
Alors Tyrus j'ai moi-même pris des anti-dépresseurs pendant près d'un an.
Le psy m'en a prescrit à un moment ou j'allais pas bien du tout, j'avais beaucoup maigri, plus d'énergie, insomnies etc,...je me suis dis autant essayer c'est pas un cacher qui va pouvoir empirer les choses. Finalement ce sont les anxiolytiques qui ont amélioré mon état.
J'ai fait des recherches au moment où j'en prenais, voilà à peu près ce que j'en ai tiré, et il faut bien se dire que c'est seulement mon avis;
Pour faire simple en général les anti-dépresseurs augmentent augmentent le taux de sérotonine dans le cerveau (la sérotonine, en gros, fait qu'on sent bien dans sa situation, c'est un peu le neurotransmetteur de la sérénité). Dit comme ça ça a l'air plutôt bien, et d'ailleurs ça explique pourquoi cela réduit le risque de suicide après la période de "mise en route" qui dure quelques semaines. Le problème c'est que souvent les patients qui vont chez le psy ne comprennent pas vraiment la raison de leur mal-être, et en général les psys, face à un patient qui avoue avoir des idées noires ou des pensées suicidaires, vont prescrire naturellement un anti-dépresseur (je pense qu'on ne peut pas trop les blâmer là dessus). Sauf que la dépression est par principe une maladie qui diminue "l'élan vital", c'est à dire; dans beaucoup de cas le dépressif est une personne qui procrastine, passe son temps à faire des activités qui nécessitent le moins d'effort et qui n'ont pas d'intérêt, tout simplement parce que la dépression induit une grande fatigue morale (et qui lui semble physique). Je précise bien que ce n'est pas dans tous les cas.
Deuxièmement une chose importante à savoir, la sérotonine agit à l'encontre de la dopamine. La dopamine est procurée par exemple par le sucre, le gras, la cigarette, la plupart des drogues enfin toutes les bonnes choses en fait x). Du coup les junkies sont des gens dont la chimie du cerveau est fortement inclinée vers la dopamine, leur taux de sérotonine est donc en théorie plus faible. Alors on peut se dire "chouette un anti-dépresseur va me faire devenir l'inverse d'un junkie". (enfin moi je me suis dit ça). Mais en sachant que la dépression diminue "l'élan vital", le dépressif n'est-il pas déjà l'inverse d'un junkie? Car après tout, il suffit de regarder Requiem for a Dream pour voir à quel point un junkie est prêt à tout pour obtenir sa drogue, si ça c'est pas de l'élan vital...
Bon tout ça c'est un peu de la théorie. Ayant eu de vrais problèmes d'addiction, j'ai bien ressenti l'effet qu'avait la diminution de la dopamine et ça m'a fait souffrir, je me suis senti ralenti, vieilli, j'avais beaucoup moins de libido. Enfin je sais pas trop comment décrire ça. Mais quelque part je pense que ça m'a quand même fait du bien sur le long terme, ça a sans doute contribué à me rééquilibrer un peu, à me faire avoir d'autres centres d'intérêt que les choses qui procurent un plaisir immédiat. Mais je n'en suis pas certain. Ce dont je suis certain c'est que le sport, le fait de se nourrir mieux, lire, jouer d'un instrument,... toutes ces choses m'ont bien plus aidé.
La conclusion à tirer de tout ça c'est que personne ne réagit de la même manière à ces médicaments, et je pense que malgré tout ce qu'on entend sur leur dangerosité (bon c'est vrai que ça m'a donné comme des envies de suicide dans les premiers temps ), ça ne peut pas faire de mal, quand on est au fond du trou, de chambouler un peu l'équilibre chimique de son cerveau.