- 15 mars 2025, 12:20
#261506
Vu "The Brutalist".
Okay, ça "joue" avec la grammaire cinématrographique...
Mais, ce n'est pas un film sur l'art, ni sur l'architecture. Ce n'est pas non plus ce que j'appellerais une "fresque", dans la mesure où le récit reste très, trop centré sur les personnages, particulièrement le protagoniste principal.
Oui, il y a des références au brutalisme... Mais il n'y aucune volonté de décrypter le pourquoi du comment derrière ce courant. Tout juste y a-t-il quelques échanges très "onaniques" (de la branlette intellectuelle quoi...), entre deux personnages (Dont un sera manifestement trop titillé... Et je n'en dit pas plus pour pas spoiler... ). Et c'est ça le soucis, ça reste faussement intellectuel, faussement profond. Le brutalisme n'est qu'un prétexte pour la mise en scène. Mais malheureusement, si formellement, du point de vue de l'image il crée visuellement quelque chose de consistant, au point de vue narratif, c'est creux.
L'oeuvre, le bâtiment qui sera le grand projet du héro (on n'en verra quasi aucun autre...) au centre du récit me parait en plus être plutôt fondamentalement minimaliste que réellement brutaliste. Et honnêtement, on ne l'a voit pas assez. Ou mal. Son "exposition" ne met aucunement en valeur le propos...
En particulier, ce propos, je le cherche encore. Oui, le film est une biographie fictive. C'est un biopic sur un personnage imaginaire. Encore faudrait-il que ce biopic soit le véhicule d'une quelconque morale.
C'est un peu dommage, parce qu'il s'agit aussi du récit d'un migrant hongrois, juif, sorti des camps de concentration, qui galère pour faire sa place aux USA. Compte tenu du contexte actuel, il y avait de quoi pondre un sacré sous-texte, explicitement engagé.
Or, on apprend très rapidement que ce gars était, avant d'arriver aux USA, un architecte reconnu en Europe. Du coup, ce côté "galérien" n'est pas très crédible. Le mec est également rapidement affublé d'une addiction à l'héroïne (Après avoir migré, quand même... Du coup mauvais sous-texte, le film essaye-t-il de dire que les migrants sont des drogués?) à laquelle il présente, à mon sens (parce que j'ai croisé des héroïnomanes) une résistance assez anormale. Ca ressemble là aussi à un prétexte pour noircir artificiellement le personnage, lui prêter des failles...
Ce côté galérien est d'autant plus étrange que le mec va littéralement avoir un coup de bol incroyable (d'ailleurs c'est explicitement dit dans le film...), et que donc il n'a littéralement plus aucun soucis à ce faire. Mais bon, il faut bien que le film continue.
Autre point qui m'a étonné... Le film est très sexuel. Très insistant... Très brutal peut-être? Mais en vrai, c'est plus gênant que censé du point de vue de la mise en scène.
Je n'insisterai pas non plus sur plusieurs pistes que le scénario semble vouloir lancer, et qui ne seront pas résolues (Par exemple, une nana semble s'être faite violée, et on s'attend à des conséquences pour elle, genre une grossesse, mais également pour le coupable... Et en fait non on tourne la page... Pouf...).
Bref, c'est un film dont le liant est purement artificiel et qui ne veut pas dire grand chose, et s'il le fait, ça m'a échappé, parce qu'il le dit n'importe comment.
La performance de Brody est effectivement remarquable. Mais, à mon sens, elle est caricaturale. Elle me fait penser à celle de Daniel Day-Lewis dans "There will be blood"... Au départ j'avais trouvé cette dernière phénoménale, et maintenant, je suis plus mitigé... En fait, ce sont des acteurs qui vont tellement loin que leur interprétation devient caricaturale. Faut aussi dire que le mec joué par Brody, après 10 ans aux USA, il garde le même accent Hongrois, excessivement prononcé... Sérieusement?
Felicity Jones est plutôt... Quelconque... Presque transparente...
Par contre, Guy Pearce est redoutable. Pour moi, c'est lui qui sort la véritable interprétation magistrale du film. Je l'ai trouvé incroyable.
Bref... Je peux comprendre que certains spécialistes aient trouvé de la matière pour considérer ce film comme étant une grande œuvre. Pour moi, objectivement, ce n'est pas le cas. Oui, le film est intéressant et propose quelque chose. Mais il faut se battre pour comprendre de quoi il s'agit réellement, si effectivement il y a sens à tout ça...
I used to be a VT like you, then I took an arrow in the knee...